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Barbara Lefebvre : «Calomnies et mensonges, les armes d’intimidation politique de LFI»

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FIGAROVOX/TRIBUNE - Un événement de soutien à l’armée israélienne, qui a eu lieu le 27 mai en présence de figures médiatiques et politiques françaises, a été violemment attaqué par des députés LFI. L’enseignante dénonce la brutalisation du débat public, illustrée par ce mouvement.

Barbara Lefebvre est enseignante et essayiste. Elle a notamment publié Génération «J’ai le droit» (Albin Michel, 2018).


Le débat public est démocratique lorsqu’il assure la garantie à chacun de pouvoir faire valoir ses arguments, y compris quand ceux-ci sont tranchés et non consensuels, sans risquer sa carrière, sa réputation, voire sa vie. Le débat public français a toujours été virulent, souvent violent ; ainsi la nostalgie collective de la IIIe République ne doit pas faire oublier la radicalité de certains échanges publics qui n’ont pas contribué à apaiser certains esprits malveillants. Le débat public est aujourd’hui un terrain miné où personne ne peut exprimer une idée politiquement incorrecte sans craindre un «bad buzz» qui lui collera aux semelles pour plusieurs jours, semaines ou mois. À l’ère des réseaux sociaux, de l’info continue, de l’individualisme égocentrique, de la crise démocratique, des crises géopolitiques polarisantes, des adversaires dans le débat public deviennent des ennemis. Certains sont cachés dans leurs tranchées, prêts à surgir pour détruire l’opposant qui sera flingué par un tweet grandiloquent, un montage biaisé à l’appui, tweet répété par les hordes de followers et surtout mécaniquement surexploité par des usines à trolls d’États ou d’entrepreneurs idéologiques privés ayant un agenda politique de déstabilisation de tel ou tel acteur du débat public.

Dès lors, tout ce qui est publié et devient «TT sur X», par exemple, devrait par principe éveiller les soupçons des journalistes, des rédactions, et des élus. Au lieu de cela, le grégarisme prévaut : tout le monde répète, s’emballe, commente puis quand le fact-checking sort, que la cible s’explique ou se justifie, il est trop tard. Bacon écrivait : «Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose». Mais je préfère écouter le cardinal de Retz pour me conforter : «En fait de calomnies, tout ce qui ne nuit pas sert à celui qui est attaqué». La calomnie et le mensonge travaillent de concert pour détruire les personnes publiques : la calomnie consiste à formuler de fausses déclarations dans le but malveillant de nuire à la réputation d’une personne ; le mensonge est une affirmation délibérément fausse pour tromper l’opinion.

De guerre lasse, plus aucun journaliste dit désormais à LFI qu’à ce jour aucune donnée solide remontée du terrain par une source neutre, qu’aucune instance internationale, n’ont démontré que l’armée israélienne exécutait un génocide à Gaza

Barbara Lefebvre

La France insoumise utilise toujours les deux en même temps comme armes d’intimidation politique, voire physique puisque les Insoumis savent que les cibles qu’ils mettent dans le dos de certaines personnes publiques peuvent armer le bras d’un militant ou sympathisant fanatique dont leurs rangs ne manquent pas. Ainsi, pour Éric Coquerel, lorsque deux Israéliens sont tués à bout portant à Washington au cri de «Free Palestine», il n’a pas un mot de compassion, préférant expliquer que c’est «à cause du génocide à Gaza». Il justifie donc par omission les actes de violence sur les personnes qui contesteraient ledit génocide. Voici pourquoi on doit se défendre des accusations mensongères répandues par les LFI quand on en fait l’objet. Si un député insoumis n’a pas dit «génocide à Gaza» au moins une fois au cours d’un entretien avec un journaliste, écope-t-il d’un rappel à l’ordre de la part du Grand chef ? Cette méthode du «biais de répétition» est redoutable : de guerre lasse, plus aucun journaliste ne leur dit désormais que ce terme est sujet à controverse et qu’à ce jour aucune donnée solide remontée du terrain par une source neutre, qu’aucune instance internationale, n’ont démontré que l’armée israélienne exécutait un génocide à Gaza.

Depuis plusieurs jours, les députés insoumis - dont en premier lieu Aymeric Caron - ont décidé de lancer leur énième campagne de calomnies et de mensonges au sujet de la soirée de gala de l’association DDF (Diaspora Defense Forces) cofondée par Frank Tapiro aux lendemains du 7 octobre 2023 et à laquelle je contribue activement depuis sa création. Les propos mensongers d’Aymeric Caron sont répétés par des médias amis sans vérification et sans demander aux intéressés de s’expliquer. Ce n’est pas seulement le débat public qui est sacrifié mais aussi la déontologie journalistique, me semble-t-il.

Cette situation est tragique : pour les civils gazaouis qui payent un prix terrible et injuste pour avoir trop longtemps soutenu le pouvoir et le projet du Hamas et pour Israël qui s’est laissé attirer dans ce piège et ne peut plus reculer tant qu’un otage sera encore aux mains des barbares djihadistes

Barbara Lefebvre

Ainsi, LFI et sa meute hurlante sur les réseaux sociaux prétendent, montage à l’appui, que j’ai animé un quiz indécent ironisant sur le sort des civils gazaouis. Ils diffusent une seule question, ignorant les dix autres, n’interrogent pas la véracité du propos mais fustigent une prétendue intention de minimiser ou se moquer des morts civils à Gaza. Leurs reproches se fondent bien entendu sur l’idée que nous «nions le génocide», puisque la répétition mécanique et continue de l’usage de ce terme est au cœur de leur stratégie antijuive. Nazifier Israël pour mieux légitimer sa disparition, par la voie diplomatique ou militaire le jour venu. Nazifier tous les Juifs qui soutiennent la légitimité de l’existence d’un État juif souverain sur sa terre historique et qui affirment que non, Israël ne conduit pas un génocide à Gaza, mais une guerre. Une guerre asymétrique terrifiante, où une armée régulière combat dans un territoire urbain ultra-dense des terroristes djihadistes se cachant au milieu de deux millions de civils pris entre deux feux. Cette situation est tragique : pour les civils gazaouis qui payent un prix terrible et injuste pour avoir trop longtemps soutenu le pouvoir et le projet du Hamas et pour Israël qui s’est laissé attirer dans ce piège et ne peut plus reculer tant qu’un otage sera encore aux mains des barbares djihadistes.

Pour ceux qui prendraient la peine d’écouter la bande audio, à aucun moment au cours de cette soirée nous n’avons nié la réalité d’un grand nombre de morts civils à Gaza, ni n’avons ironisé sur leur sort. Nous avons même plusieurs fois appelé à la libération des Gazaouis des mains du Hamas pour l’émergence d’un leadership démocratique, ce qui est apparemment le souhait des diplomaties française et saoudienne comme préalable à la reconnaissance d’un État palestinien.

À lire aussi Reconnaissance d’un État palestinien : de De Gaulle à Macron, comment la position française a évolué

Lors de la soirée nous avons proposé à notre public de participer à un quiz de onze questions portant principalement sur l’histoire ancienne et récente de la région. Le but était de montrer à un public averti et concerné que les connaissances historiques ou politiques étaient pour beaucoup d’entre eux insuffisantes. Notre objectif était donc pédagogique et instructif : évaluer son ignorance et compléter ses connaissances sur un sujet déchaînant les passions. Ce qui semble avoir le plus troublé les commentateurs est la forme du quiz, celle d’un «kahoot» (quiz interactif au moyen du smartphone). Ce modèle a été choisi pour des raisons pratiques : faire participer en direct 300 personnes. L’habillage d’un «kahoot» n’est pas modifiable par l’usager, il est souvent ludique, ce qui peut avoir donné la fausse impression que nous voulions «amuser» avec le sujet traité.

Ensuite, la critique sur la question en elle-même, l’ultime question du «kahoot», précédée de dix autres, parmi lesquelles : «Quand a été créée l’Autorité nationale palestinienne ?» ; «Quelles étaient les propositions d’Ehud Barak à Arafat au sommet de Taba (2001) ?» ; «Quels territoires étaient prévus par le plan de partage de 1947 pour chacun des deux États ?» ; «Quelle est la proportion de citoyens non juifs en Israël ?» ; « Depuis 1947, par combien a été multipliée la population palestinienne ?». En quoi ces questions sont-elles indécentes ou idéologiquement tendancieuses ? Comme il n’y a rien à nous reprocher, ces dix questions sont ignorées par l’indignation manipulée de LFI et ses perroquets sur les réseaux ou dans certains médias. La question «qui fâche» avait pour objectif de rappeler des faits dans ce maelstrom de désinformation : «Si depuis le début de la guerre, 55 000 personnes sont mortes à Gaza dont 50 % sont des civils : a) 10,4 % des civils gazaouis sont morts ; b) 24,6 % ; c) 1,3 % ; d) 5,2 %». D’abord, la question est au conditionnel car les chiffres de la mortalité à Gaza sont à prendre avec précaution puisqu’ils émanent exclusivement d’une source : le Hamas (solennellement dénommés dans la presse Ministère de la santé ou Défense civile).

Lorsque la guerre sera terminée, les chiffres seront soit majorés soit minorés. Seule une autorité internationale neutre peut être qualifiée pour les établir. Le Hamas annonce environ 55 000 morts et a revendiqué fièrement avoir perdu au moins 15 à 20 000 «combattants», c’est pourquoi nous avons choisi de ne retenir que les morts civils non combattants du Hamas, soit environ 28 000 morts. La population de Gaza étant de 2,1 millions d’habitants, cela signifie qu’environ 1,3 % des civils gazaouis sont morts dans cette guerre. Cela ne signifie pas que ces morts «ne valent rien», que «ces vies n’ont pas d’importance». Cela contribue en revanche à démontrer qu’il n’y a pas de génocide à Gaza car un des éléments de caractérisation d’un crime de génocide est le taux de mortalité de la population victime d’extermination. En 1917, 60 % des Arméniens disparaissent dans le génocide, la Shoah efface 40 % du peuple juif de la surface de la Terre, et sommet de l’horreur, 75 % des Tutsis du Rwanda sont exterminés par leurs voisins hutus fanatisés en moins de quatre mois. Ces taux monstrueux indiquent la politique génocidaire. On estime à 400 000 le nombre de civils allemands morts dans les bombardements alliés pendant la Seconde Guerre mondiale, qui a accusé les Alliés d’avoir commis des génocides ? Les 250 000 morts d’Hiroshima et Nagasaki sont-ils victimes d’un génocide ? Les civils morts à Gaza sont victimes d’une guerre atroce, pas d’une volonté d’être exterminés.

Au-delà de l’intention politique de délégitimer Israël qui dure depuis 1948, il y a une logique négationniste dans cette obsession à marteler qu’un génocide a lieu à Gaza, sans accepter la moindre nuance, critique, ou contradiction

Barbara Lefebvre

Les mots ont un sens, surtout en histoire. Si on se met à voir des génocides partout, il n’y en aura plus eu nulle part. C’est l’Histoire qui est instrumentalisée à des fins extrêmement dangereuses. Au-delà de l’intention politique de délégitimer Israël qui dure depuis 1948, il y a ici une logique négationniste dans cette obsession à marteler qu’un génocide a lieu à Gaza, sans accepter la moindre nuance, critique, ou contradiction. La question de notre quiz peut paraître brutale, peut-être mal formulée, mais elle énonce un constat statistique factuel dont chacun tirera les conclusions qu’il souhaite. Si pour LFI, qui est la nouvelle Inquisition de la Vérité sur les Crimes universels, 1,3 % d’une population tuée dans une guerre urbaine asymétrique est un génocide, qu’elle le démontre par des arguments historiques et politiques, notamment en prouvant l’intentionnalité, la planification, la dimension systémique.

Dans l’ouvrage que j’ai dirigé avec Sophie Ferhadjian sur l’enseignement comparé des génocides (Bréal, 2007), nous nous appuyions sur la définition des historiens Frank Chalk et Kurt Johassohn : «La destruction physique intentionnelle et unilatérale menée par un État ou une autorité politique dans le but d’annihiler la totalité ou une partie substantielle d’une population définie par lui comme groupe ennemi et placé en état de vulnérabilité». À plusieurs niveaux, cette définition ne correspond pas à ce qui se déroule à Gaza. Mais, jamais, aucun de nos contradicteurs n’a voulu débattre en public de ce sujet. Je suis pourtant, comme d’autres collègues historiens, disposée à discuter publiquement, pacifiquement et rationnellement de la dénomination de ce qui se déroule à Gaza en l’état de nos connaissances. Mais je ne me laisserai pas intimider par les menaces et les calomnies visant à me faire taire. À bon entendeur.

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