Publié le 15 mai 2025 à 04:37. 4 min. de lecture

Aussi insolite soit-elle, la pratique a un nom: le pizza doxing. Soit des livraisons de pizzas intempestives et anonymes chez des gens dont l’adresse et autres données personnelles ont été divulguées en ligne. Aux Etats-Unis, le terme a tristement gagné en popularité ces dernières semaines, après avoir atterri sur le bureau du procureur fédéral en chef de Washington DC, Ed Martin. L’affaire pourrait prêter à sourire, elle n’a pourtant rien d’anodine. Plusieurs centaines de livraisons de ce type auraient été effectuées au domicile de juges fédéraux depuis le mois de février, dans au moins sept Etats dont le Rhode Island, New York, la Californie et le Tennessee – souvent à destination «de juges présidant des procès contestant les politiques de l’administration Trump», explique le Washington Post qui a tenté de remonter la piste des harceleurs. Ils n’ont toujours pas été identifiés.

Le US Marshals Service, l’agence en charge de la sécurité des représentants du système judiciaire, est mobilisée, car comme l’explique CBS, il s’agit d’«une tentative apparente de menacer» les juges, qui suscite «des inquiétudes importantes en matière de sécurité», complète le Washington Post. «Le doxing consiste à recueillir des informations personnelles identifiables d’une personne et à les rendre publiques à des fins malveillantes, telles que l’humiliation publique, la traque, l’usurpation d’identité ou le harcèlement», explique le département de la Sécurité intérieure. Il «sert deux objectifs», expliquait récemment un chercheur de l’Université de technologie du Queensland dans The Conversation: «il intimide les personnes ciblées en envahissant et en perturbant leur vie privée et permet de perpétuer le harcèlement en diffusant des informations que les futurs harceleurs pourront réutiliser».