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Un nouveau rassemblement contre l'autoroute devant relier Castres à Toulouse a eu lieu ce samedi 5 juillet, dans la commune de Maurens-Scopont. Plusieurs affrontements ont eu lieu.
Par Angélique Passebosc Publié le 5 juil. 2025 à 21h23
C’était le quatrième grand week-end d’action mené contre l’autoroute A69 depuis le lancement des travaux entre Castres et Toulouse, en 2023. Surnommée « Turboteuf », la mobilisation de ce samedi 5 juillet 2025 – qui a débuté au château de Maurens-Scopont avant de se poursuivre aux abords du chantier -, s’est muée, en fin d’après-midi, en véritable manifestation – pourtant interdite par les préfectures du Tarn et de la Haute-Garonne. Avec, à la clef, une confrontation entre opposants et forces de l’ordre. Confrontation qui était en passe de se terminer lorsque les huit coups de 20 h ont sonné. Récit de cet après-midi sous tensions.
Jets de pierre et tirs de grandes lacrymogènes
Sorties vers 17 h des bois du château de Scopont où est organisée depuis vendredi cette mobilisation, plusieurs centaines de manifestants – la préfecture en dénombrait un millier, à 16 h, dans le parc du château – se sont approchées du chantier, certains lançant des pierres, auxquelles les forces de l’ordre ont répondu par des tirs de grenades lacrymogènes, ont constaté des journalistes de l’AFP présents sur place aux côtés de Voix du Midi Lauragais.
Une première confrontation a ainsi duré une quarantaine de minutes, les gendarmes en tenue antiémeute se plaçant en ligne le long du tracé pour en empêcher les accès, tandis que les manifestants, parmi lesquels une cinquantaine habillée de noir et masqués, étaient repoussés par le gaz, vers la route nationale 126, séparant le chantier du terrain privé du château, où des barricades avaient été érigées à l’aide de palettes, branchages et panneaux de signalisation.
Retour au calme… avant une nouvelle salve d’affrontements
Sous la surveillance d’un hélicoptère de la gendarmerie, forces de l’ordre et manifestants sont restés ensuite à se faire face sans incident, les anti-A69 dansant la farandole sur la route en scandant des chants anti-policiers et anti-État au son d’une fanfare et peignant des slogans sur la chaussée.
Mais peu après 19 h, alors qu’un groupe tentait de nouveau de s’approcher, un canon à eau, positionné sur le chantier, est entré en action, soutenu par de nouveaux tirs de grenades lacrymogènes. Dans le même temps, les barricades construites en travers de la RN126 étaient détruites. Ces derniers incidents poussant le cortège à reculer vers l’entrée du château. Peu avant 20 h, il ne restait qu’une poignée de manifestants sur la nationale, ont constaté des journalistes de l’AFP et de Voix du Midi Lauragais.
« On a une justice qui devient hallucinante »
Auparavant, dans le parc du château, les militants assis dans l’herbe ont écouté plusieurs prises de parole sur l’historique de la mobilisation, les modalités d’action, un des organisateurs proclamant « Plus jamais d’A69 ni ici, ni ailleurs » sous les applaudissements.
« On a une justice qui devient hallucinante et qui dit qu’on peut reprendre le chantier d’une autoroute déclarée illégale par le tribunal », a par ailleurs déclaré Jean Olivier, coprésident des Amis de la Terre Midi-Pyrénées, faisant référence aux différentes décisions juridiques sur ce dossier devenu emblématique des luttes écologistes contre les grands projets d’infrastructure.
1 500 gendarmes déployés contre des « activistes soi-disant écologistes »
Faute de déclaration par ses organisateurs et en raison des heurts survenus lors de précédents événements, la préfecture du Tarn avait interdit cette mobilisation baptisée « Turboteuf », relevant la « présence importante » de personnes encagoulées ou masquées, et déployé quelque 1 500 gendarmes.
Le préfet du Tarn Laurent Buchaillat a annoncé, photos à l’appui, qu’ont été saisis 55 « dispositifs hostiles » pouvant « constituer des armes par destination ». « Non ce n’est pas une manifestation festive », a affirmé le ministre des Transports Philippe Tabarot sur X, fustigeant des « activistes soi-disant écologistes ». « Des catapultes, des boules de pétanque, des pierres : la violence est préparée », prévient-il.
« Nous ne laisserons rien passer », a aussi martelé sur X le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. « Quand, au nom de l’écologie, on mobilise des dizaines de militants d’ultra-gauche encagoulés et dangereux, dont une cinquantaine de fichés S, qui ne veulent que détruire ou casser du flic, alors c’est qu’on a basculé dans la sédition et l’ultra-violence. »
Contestation multiforme
Même si le chantier est considérablement avancé – arbres abattus, ponts construits, terrassement en cours – les opposants comptent empêcher la finalisation de cette infrastructure, dont la construction a débuté en 2023 et qui doit être achevée au second semestre 2026.
Depuis plus de deux ans, la contestation a pris différentes formes : manifestations, grèves de la faim, occupations d’arbres au cœur de Zones à défendre (ZAD). Mais c’est donc sur le terrain juridique que les opposants ont temporairement réussi à stopper les pelles mécaniques. Fin février, le tribunal administratif de Toulouse a ordonné une interruption des travaux, estimant qu’il n’y avait pas de Raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM) pour justifier les dégâts causés à l’environnement.
Cette décision, saluée comme une victoire par les opposants, a donné lieu à plusieurs recours des pro-autoroute : d’un côté devant la justice administrative, de l’autre, par le biais d’une proposition de loi visant à valider rétroactivement les autorisations environnementales du chantier. Parallèlement, avant l’examen du dossier au fond prévu à la fin de l’année, la cour administrative d’appel de Toulouse a autorisé fin mai une reprise du chantier.
La Turboteuf est le quatrième grand week-end d’action contre le projet, après ceux d’avril et d’octobre 2023 puis de juin 2024, les deux derniers ayant été marqués par des affrontements avec les forces de l’ordre.
avec AFP
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