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1995 : Renault met fin à la marque Alpine, faute de ventes suffisantes de son A610. Venturi, petit constructeur situé à Couëron, devient l’ultime représentant de la voiture de sport française. Sans la concurrence d’Alpine, le nouveau patron veut y croire et développe un nouveau modèle capable de rivaliser avec Porsche. Mais un grain de sable va venir mettre fin au rêve d’une GT à la française.
Nicolas LAPERRUQUE - Aujourd'hui à 06:05 | mis à jour aujourd'hui à 06:29 - Temps de lecture :
Si le nom Venturi ne parle pas forcément au grand public, pour les passionnés il évoque de grandes heures de l’automobile française.
Fondé en 1984 par le designer Gérard Godfroy et l’ingénieur Claude Poiraud, Venturi est synonyme de voitures de sport à la française.
Indémodables
Des voitures particulièrement performantes, au style indémodable, capables de rivaliser avec les géants Porsche, Lotus ou Ferrari.
Seulement voilà, en quinze ans d’existence, le constructeur est passé de mains en mains, sans jamais avoir vraiment les moyens de ses ambitions.
Période faste
Dans les années 90 pourtant, après avoir déjà connu plusieurs PDG et investisseurs, Venturi semble sur de bons rails.
Après avoir frôlé plusieurs fois le dépôt de bilan, le petit constructeur trouve en la personne de Didier Primat, l’investisseur révé.
L’homme est riche et passionné de voitures. Héritier de la famille Schlumberger, il va faire de Venturi sa danseuse.
Descente aux enfers
Malheureusement, la guerre du Golfe passe par ici. Au lieu de jouer profil bas, les actionnaires décident de racheter l’écurie de F1 Larousse. Le PDG Xavier de La Chapelle est contre, mais on s’obstine.
La saison de F1 coûte une fortune et rapproche encore un peu Venturi du gouffre. Primat comble les trous. On estime à 200 millions de francs son investissement dans l’affaire.
Pour la famille Schlumberger c’est trop, beaucoup trop. Elle envoie à Couëron Yann Dalziel, un homme de confiance. Sa mission : se séparer au plus vite de Venturi.
La 300 Atlantique, dernière GT française
En 1994, la marque est revendue à un repreneur, Hubert O’Neil. Cette fois, l’homme n’est pas un fou de voiture, mais un gestionnaire avisé. Il rachète Venturi pour 5,25 millions de francs.
Il ne reste plus grand chose de Venturi. Il s’est vendu… quatre voitures l’année précédente. Il faut développer un nouveau modèle, et le patron ne dispose que de quatre millions de francs pour ce projet.
Une miette à l’échelle de l’industrie automobile.
La plus belle Venturi
Le nouveau patron fait appel au designer historique de la marque, Gérard Godfroy. Celui-ci réinterprète le design Venturi dans une version moderne et très réussie.
Le châssis est repris de l’excellente Venturi 400 GT et le moteur est un V6 décliné en version atmosphérique 210 ch et double turbo 310 ch en 1998.
Tous les voyants sont au vert
La 300 Atlantique est accueillie avec beaucoup d’enthousiasme par la presse spécialisée et les clients. Les caisses sont vides, mais pour la première fois depuis longtemps, Venturi n’est pas endettée.
À ce moment-là, tout le monde s’accorde à dire que la Venturi 300 vaut largement une Porsche 911, et que Venturi est enfin sur de bons rails, un événement va venir tout remettre en cause.
Alors que la société a besoin d’un financement de neuf millions de francs pour relancer la production et payer les fournisseurs, le banquier cesse de suivre la marque.
Un collector
Venturi dépose le bilan, une fois de plus. Reprise par un investisseur thailandais, la marque ne survivra pas longtemps. La production totale de Venturi 300 ne dépassera pas les 13 exemplaires.
Dans un ultime changement de propriétaire, Gildo Pastor, riche héritier monégasque reprend la marque en 2000.
Dans un premier temps, on évoque la reprise de la production 300 à Nice afin d’honorer des commandes en cours. Il n’en sera rien. Venturi devient une marque 100% électrique.
La 300 Atlantique ne concurrencera jamais Porsche et Ferrari.