Nous sommes dans les années 90. Le constructeur japonais Mazda propose en France une gamme réputée très solide et appréciée des connaisseurs.

Mais côté style, la marque a bien du mal à trancher entre extrême classicisme et originalité débridée.

Un large choix de carrosserie

Au moment de remplacer la très originale 323 “BG” et ses phares rétractables, un dilemme se pose : poursuivre dans la voie du design audacieux ou revenir à quelque chose de plus classique. 

Chez Mazda, on décide de laisser le choix au client. La cinquième génération de 323 comportera trois variantes : une trois portes appelée 323C ou 323 Sportiva, une quatre portes (trois volumes) dénommée Familia (Sedan au Japon), et la cinq portes appelée 323F ou 323 Astina.

A la conquète du monde

Cette génération de Mazda doit en effet conquérir le monde entier et donc offrir un large éventail. Mais c’est bien la version Astina cinq portes qui hérite du design et de l’histoire la plus originale.

Équipe en provenance de Porsche

L’Astina, qui sera vendue chez nous sous le nom de “323 Astina” est une berline compacte cinq portes comparable aux Volkswagen Golf ou Peugeot 306 contemporaines.

Pour la démarquer du reste de la gamme 323, Mazda va en effet confier le dessin de cette variante à une petite équipe de designers en provenance de chez Porsche.

A leur tête, le designer Ginger Arnold Ostle, auteur avec Anatole Lapine des Porsche 928, 924 et 944. Au sein du centre de design allemand de Mazda, ils vont imaginer une compacte pas comme les autres.

Elle invente le coupé cinq portes

Avec sa ligne de berline sportive à l’arrière fuyant, la 323 Astina ne ressemble à aucune autre compacte. A son lancement, Mazda la qualifie de coupé cinq portes.

Sans le savoir, Mazda vient de créer une nouvelle catégorie, bien avant que BMW, Mercedes-Benz et le reste de l’industrie automobile ne se penchent sur cette tendance, bien plus tard.

Pour bien se rendre compte des proportions de la voiture, rappelons qu’elle mesure 4,24 m de long, pour 1,69 m de large pour seulement 1,35 m de haut. Une Golf actuelle frôle les 1,49 m de haut.

Une impression accentuée dans la vraie vie. On ne monte pas dans une 323 Astina, on y descend. Détail rare à l’époque, l’Astina dispose de portes sans encadrement de vitre.

Une plateforme premium

Preuve que Mazda apporte à cette version cinq portes une place à part, le constructeur japonais va lui offrir une plateforme spécifique.

Alors que les autres versions, trois portes et quatre portes, vendues sous l'appellation Familia partagent logiquement la même plateforme, la 323 Astina va avoir le droit à un traitement de faveur.

Elle récupère en effet la plateforme “C” premium destinée aux Mazda 626 et Xedos 6. La 323 Astina aura même l’honneur d’être assemblée sur les chaînes prévues pour la marque haut de gamme de Mazda, Xedos.

Une sécurité optimale

Un soin particulier qui va lui permettre également d’offrir un niveau de sécurité optimum pour l’époque.

Cette famille de véhicules étant destinée à couvrir de nombreux marchés, Mazda revoit son cahier des charges pour s’assurer de répondre aux normes en vigueur en Asie, en Europe et aux Etats-Unis (même si cette 323 Astina n’y sera finalement jamais commercialisée).

A sa sortie, elle obtient les meilleures notes en matière de sécurité pour s’être très bien comportée lors des crash-tests. La Mazda 323 Astina est ainsi une des toutes premières voitures à répondre aux nouvelles normes japonaises en matière de chocs.

Le plus petit V6 du marché

La Mazda 323 Astina génération “BA” est proposée avec trois choix de moteurs. Un indestructible quatre cylindres de 1,5 litre développant 88 ch, un 1,8 l de 115 ch et un original V6 KF-ZE de 2,0 litres, compact mais puissant, à double arbre à cames en tête générant 170 ch.

Légère et puissante, elle passe de 0 à 100 km/h en 7,8 s avec le plus petit bloc V6 du marché.

Une carrière discrète ?

En Europe, cette génération de 323 ne rencontre pas le succès. Beaucoup ont oublié depuis longtemps cette originale déclinaison cinq portes, surtout en France où elle est rarissime.

Pourtant, au moment de célébrer son centième anniversaire, en 2021, le constructeur japonais commande un sondage pour déterminer quelle serait la Mazda préférée à travers le monde.

Alors que tout le monde s’attend à une domination de la Miata MX-5, c’est la 323 Astina de 1994 qui arrive en tête avec plus d’un million de votes !

Elle devance ainsi l’Autozam AZ-1 et la RX-8. De quoi épaissir le mystère de cette 323 pas comme les autres. Elle sera vendue sous le nom de Lantis au japon.