Une étude de l’Institut mobilités en transition pointe du doigt le rôle des constructeurs dans l’augmentation du prix des voitures neuves en Europe.

Le Progrès - Aujourd'hui à 17:00 - Temps de lecture :

  • Les facteurs subis, c’est-à-dire l’inflation du prix des matières premières, les salaires et le coût de l’énergie pour la production, comptent pour 6 % de l’augmentation.Photo Adobe Stock

    Les facteurs subis, c’est-à-dire l’inflation du prix des matières premières, les salaires et le coût de l’énergie pour la production, comptent pour 6 % de l’augmentation.

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  • Selon l'étude, les ventes de voitures neuves en Europe ont baissé de 14 % entre 2020 et 2024.Photo Adobe Stock

    Selon l'étude, les ventes de voitures neuves en Europe ont baissé de 14 % entre 2020 et 2024.

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  • Le prix moyen d'une voiture neuf a grimpé de 6 800 euros entre 2019 et 2024.Photo Adobe Stock

    Le prix moyen d'une voiture neuf a grimpé de 6 800 euros entre 2019 et 2024.

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L’argument des patrons de Renault et Stellantis vient d’être mis à mal par une étude. Dans un entretien au Figaro, Luca de Meo, directeur général de Renault, et son homologue de Stellantis John Elkann, avait trouvé le responsable de la flambée des prix des voitures et de la chute des ventes : les réglementations européennes. Mais ce n’est pas ce que montre les résultats d’une étude de l’Institut mobilités en transition, réalisée avec le cabinet C-Ways.

Les experts ont analysé les secteurs responsables de l’augmentation du prix des voitures neuves entre 2020 et 2024. Si le coût a grimpé de 6 800 euros, soit une hausse de 24 %, les normes environnementales mises en place par l’Union européenne ne sont pas les principales responsables.

Les facteurs subis, c’est-à-dire l’inflation du prix des matières premières, les salaires et le coût de l’énergie pour la production, comptent pour 6 % de l’augmentation. Vient ensuite les réglementations et les normes environnementales pour 6 %. Les 12 % restants proviennent des décisions commerciales des constructeurs.

Augmenter les profits

En effet, la montée en gamme avec une diminution de l’offre de citadines, l’augmentation des SUV et des véhicules de gamme supérieure, contribuent à cette hausse des prix. Des choix qui profitent aux marques alors qu’elles ont aussi eu recours au « pricing power », une stratégie qui vise à augmenter la marge sur un véhicule.

Le marché européen s'est effondré

Selon l'étude, les ventes de voitures neuves en Europe ont baissé de 14 % entre 2020 et 2024. Sur la même période, la chute est plus importante en France avec un recul de 22 %.

À titre d’exemple, Renault, Kia, Hyundai ou Ford ont misé sur le SUV, un véhicule plus lourd et plus cher qui fait monter les prix. Mercedes a abandonné le segment C – les voitures moyennes - pour faire du haut de gamme tandis que les petites voitures se sont raréfiés, car les marges y sont moins intéressantes pour les constructeurs. Ainsi, le prix des Mercedes et des Dacia se sont envolé (+44 %) entre 2020 et 2024.

Les ménages les plus modestes sont pénalisés

« Les résultats d’exploitation des constructeurs se sont élevés, en moyenne, à 145 milliards d’euros sur la période 2020-2024, contre 80 milliards d’euros sur les cinq ans qui ont précédé la crise Covid (2015-2019), selon les calculs du cabinet EY », explique l’étude.

Mais la flambée des prix du neuf a pour effet de priver les ménages les plus modestes du marché. En recul, les classes moyennes et populaires ne comptent plus que pour 31 % des clients au niveau européen en 2024 contre 43 % en 2019.

L’achat de voitures électriques se retrouve impacté par l’augmentation du prix qui a bondi de 17 %, notamment en raison de l’offre proposée : plus de SUV pour moins de petites voitures qui sont moins profitables pour les constructeurs.