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Jean Rédélé, qui est le plus jeune concessionnaire Renault de France, commence à courir au volant d’une Renault 4CV. Obsédé par le rapport poids/puissance, il ne tarde pas à alléger la modeste Renault pour lui offrir de meilleures performances et plus d’agilité en virages.
Sa première course, le rallye Dieppe-Rouen, se solde par une première victoire. En 1952, il participe aux Mille Miglia, remportant sa catégorie. Mais c’est dans les Alpes qu’il remporte le Critérium des Alpes, qu’il considère comme sa meilleure course.
Les 4CV de Rédélé s’offrent même le luxe de devancer systématiquement les 4CV engagées par Renault. En 1954, Jean Rédélé commence à concevoir lui-même la sportive de ses rêves. La carrosserie est construite à Saint-Maur, en région parisienne, quand le montage est réalisé dans le 18e arrondissement de la capitale, dans un garage de la rue Forest.
Un nom hommage
Les Alpine reçoivent des mécaniques de la Régie Renault. L’A106 est née, le beau-père de Rédélé finance l’affaire. Reste à lui trouver un nom.
Le nom Alpine s’impose en hommage à la Coupe des Alpes. Un nom idéal pour symboliser les valeurs de la marque, la légèreté, le plaisir de conduite et l’agilité. On peut ajouter à cet ADN, des prix contenus grâce à l'utilisation de pièces de grande série.
Pour coller au nom Alpine, Jean Rédélé va doter son logo d’un A stylisé, associé à la couleur “Bleu France”. Le symbole est celui des sommets enneigés et des routes serpentées de la montagne. Cette A106 tire son nom du A d’Alpine et des trois premiers chiffres du type mine de la voiture qui lui sert de base, la Renault 4CV.
Le ciel s’assombrit pour Alpine
Mais celle qui va symboliser pour toujours la marque Alpine se nomme A110 et est présentée en 1962 au salon de Paris. Celle qu’on appelle aussi Berlinette rencontre un vrai succès et se montre intraitable en compétition. En 1971, elle remporte son premier titre de champion d'Europe des constructeurs en rallye.
En 1973, elle est sacrée première championne du monde des rallyes avec 147 points devant Fiat (84 points) et Ford (76 points). Depuis 1965 les liens avec Renault se sont renforcés, et dès 1966 les voitures sont distribuées dans le réseau de la marque au losange.
Si tout semble se passer parfaitement en apparence, la réalité est moins rose. La conception des Alpine reste artisanale. Ce qui ne cadre pas avec les exigences accrues des clients et les contraintes sécuritaires qui pèsent de plus en plus sur l'entreprise. En 1972, une grève paralyse l'entreprise.
Renault en actionnaire majoritaire
Les comptes sont dans le rouge et Jean Rédélé est conscient qu’il doit s’adosser à un grand groupe. Les relations privilégiées avec Renault désignent la Régie comme partenaire évident.
L’entreprise ouvre son capital à Renault, qui voit son influence grimper dans l’organisation de l’entreprise et dans la stratégie. Jean Rédélé, qui ne se sent alors plus maître à bord, quitte l'entreprise en 1978, obtenant la promesse de Renault de conserver les emplois sur le site de l'entreprise pendant quinze ans.
Alpine est sauvée, le site de Dieppe également. Les années 1980 seront celles du déclin, lent mais inéluctable. Les années 1990 marquent la descente aux enfers pour la marque dieppoise.
En 1994, c’est la fin. Le dernier modèle de la marque, l’A610 ne se vend pas. Positionnée face aux Porsche, elle n’offre pas le même standing et Renault ne fait guère d’effort pour la vendre. Les rares modèles présents en concession sont relégués au fond du showroom, entre les Clio et les Safrane.
Renault laisse mourir Alpine
En 1994, la marque vend 14 exemplaires sur l’année. Les derniers exemplaires de l’A610 sortent de l’usine dans l’indifférence générale. Le modèle ne sera pas remplacé. Renault qui prépare le Spider, pense à le badger Alpine, avant de renoncer pour privilégier la marque Renault Sport. C’est la fin d’Alpine, au grand désespoir des amoureux de la marque.
L'usine de Dieppe est alors orientée par Renault afin d'y assembler la gamme Renault Sport, permettant ainsi de ne pas stopper toute activité. En 2006 on annonce que Renault veut faire revivre Alpine. Après quelques hésitations, un partenariat avorté avec l’anglais Caterham et beaucoup de rumeurs, la nouvelle Alpine entre enfin en production en 2017.
L’A110 est une évocation moderne de la Berlinette A110 originale. Elle en reprend l’esprit et les proportions dans une proposition néo-rétro très bien accueillie par le public.
Retour gagnant
Malgré des normes toujours plus sévères, et des voitures qui en un demi-siècle ont beaucoup grossi, l’Alpine de 2017 tient ses promesses. Le poids est contenu autour de la tonne, l’honneur est sauf. L’Alpine A110 est efficace, joueuse et à l’aise dans les lacets de bitume.
Le moteur 4 cylindres turbo de 1,8 litre sied parfaitement à la nouvelle A110. Le 0 à 100 km/h est expédié en 4,5 secondes grâce à ses 252 chevaux. Elle se permet même de battre la Porsche 718 Cayman en atteignant les 200 km/h en 16,9 secondes.
Alpine retrouve l’ambition
Aujourd’hui, Renault voit en Alpine une vraie marque premium avec une gamme complète. L’A110 est rejointe par l’A290, la première Alpine électrique, puis à l’occasion des 70 ans de la marque, par l’A390, un SUV sportif. D’autres modèles sont attendus, dont la future A110 électrique.
Alpine qui est présent en F1 et en Endurance a beaucoup d’ambition. Mais le plus dur reste à faire, à savoir se faire connaître à l’étranger. Plus que jamais Alpine doit encore faire ses preuves pour réussir son pari de devenir une marque rentable. Mais impossible n’est pas normand.