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Lorsqu’il est décidé au début de l’année 1933 de remplacer les Citroën 8, 10 et 15 pourtant présentées en octobre 1932, André Citroën veut frapper un grand coup et prendre de court toute la concurrence en lançant une voiture totalement révolutionnaire. La Traction est née et va révolutionner l’automobile. 90 ans après, un exemplaire très rare refait surface.
Nicolas Laperruque - Aujourd'hui à 06:05 | mis à jour aujourd'hui à 07:55 - Temps de lecture :
Pour prendre la concurrence de court, cette nouvelle voiture devra se montrer particulièrement remarquable et innovante.
Citroën propose une carrosserie tout acier monocoque qui permet de supprimer le châssis et d’abaisser considérablement le centre de gravité, des roues avant motrices, un moteur flottant à soupapes en têtes et chemises amovibles, des freins à commande hydraulique ainsi qu’une suspension à barres de torsion à quatre roues indépendantes. Du jamais vu à l’époque.
Traction avant
Présentée le 18 avril 1934 sous l’appellation « 7 », elle adoptera rapidement le nom de « Traction Avant » en référence à son mode de transmission révolutionnaire pour l’époque.
En effet, dans les années 30, toutes les voitures ou presque sont à propulsion, c'est-à-dire avec les roues arrière motrices.
Avec sa carrosserie surbaissée et aérodynamique, la Traction ne ressemble à rien d’autre. Sous le capot aussi, le moteur et la boîte de vitesse formant un ensemble mototracteur compact, qui permet d’abaisser le centre de gravité et de porter le poids vers l’avant.
La meilleure voiture du monde
Dès les premiers essais, journalistes et clients sont dithyrambiques à propos de la nouvelle Citroën. Jamais une voiture n’a permis une conduite aussi sûre et aussi facile en toutes situations. La tenue de route établit une nouvelle référence en la matière. Le moteur est vif, les freins puissants et la sécurité parfaite.
La Traction s’offre même le luxe d’évoluer, comme en 1936, quand la direction à crémaillère fait son apparition.
Elle survit à la guerre
Adoptée par l'armée française, puis réquisitionnée par l'armée allemande dès 1940, la Traction traverse la seconde guerre mondiale, des sables de Libye aux glaces de Stalingrad.
Dans l’imaginaire collectif, elle reste associée à la résistance et au maquis, reconnaissable à ses grandes lettres peintes FFI sur les portières pendant la Libération. Après-guerre, elle est aussi la voiture de Pierrot le fou et du gang des Tractions Avant.
Une belle carrière
La paix revenue, la production de la Traction reprend dès le second semestre 1945. Au Salon de Paris 1952, elle reçoit une malle arrière rectangulaire. En 1954, la 15 est équipée d’une suspension hydropneumatique sur l’essieu arrière (modèle 15-Six H), innovation qui prépare l’arrivée de la DS l’année suivante.
La carrière de la Traction durera pourtant jusqu’en juillet 1957, après 760 000 exemplaires produits.
Une rareté aux enchères
Le 5 octobre dernier, Aguttes, acteur incontournable des enchères internationales, a mis en vente, parmi 75 véhicules, une Citroën Traction 15 Six Cabriolet.
Considérée comme l’une des trois seules Traction 15 Six Cabriolet authentifiées à l’échelle mondiale, ce modèle emblématique a marqué l'histoire de l'automobile. Lancée en 1946, la Traction 15 Six incarne le raffinement et l’innovation de l’après-guerre.
Un historique exceptionnel
L’exemplaire a une histoire remarquable. Vendu neuf en France, il aurait d’abord appartenu à un membre de la célèbre famille Michelin, avant de passer plus de 50 ans entre les mains d’un concessionnaire Citroën reconnu.
En 2015, il bat des records en étant vendu pour la somme incroyable de 612 440 €, devenant ainsi la Citroën la plus chère de l’histoire.