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Il a déjà imposé ses obsessions. Chega s'imposera-t-il comme force incontournable au Parlement portugais ? Le jeune parti d'extrême droite a explosé la barre de 20 %, à l'issue des élections législatives anticipées de ce dimanche, au Portugal/Chega se place désormais au niveau du Parti socialiste (PS), l'une des deux grandes formations qui se relaient au pouvoir depuis 1976. Le Premier ministre conservateur sortant Luis Montenegro a longtemps exprimé des réticences à discuter avec l'extrême droite, mais la coalition de partis de droite qu'il mène, Alliance démocratique (AD), sortie vainqueur des élections, avec 33% des suffrages, reste toutefois très loin de la majorité absolue. Et la force électorale de Chega rend le refus de Luis Montenegro de plus en plus difficile à tenir.
Le score de Chega a été la grande surprise de cette élection. Mené par son fondateur, André Ventura, le parti de droite dure a déjà raflé 58 sièges au Parlement, et récoltant 22,56 % des voix. Et les votes de "l'immigration" (les Portugais vivant à l'étranger), qui doivent encore être comptés, pourraient encore renforcer ce résultat. Ils font élire quatre députés de plus. Lors du scrutin de mars 2024, deux élus ont été à Chega, un au PS et un à AD. Cette progression s'inscrit dans la droite ligne de la trajectoire éclaire du parti jusqu'ici. L'an dernier, il avait recueilli 18 % des suffrages et fait élire 50 députés, alors qu'en 2019, année de son entrée au Parlement, Chega ne comptait qu'un seul député.
Victoire insuffisante pour la droite
De son côté, l'AD (attelage de droite qui rassemble le Parti social-démocrate, le Parti populaire et le Parti populaire monarchiste) a progressé de neuf sièges mais ne comptera que 89 députés parmi les 230 de la chambre unique du Parlement portugais. Même si on y ajoute les neuf élus du petit parti Initiative libérale (IL), qui l'avait appuyé lors de la législature passée, la majorité absolue reste hors de portée. Avec la débâcle historique des socialistes, qui tombent à 58 sièges au Parlement, 20 de moins qu'en 2024, Chega devient l'une des forces les plus puissantes du paysage politique portugais.
En 2024, les Portugais ont mis un sérieux coup de barre à droitePour gouverner en minorité, la droite aura besoin que quelqu'un la laisse faire. Luis Montenegro avait jusque-là refusé tout accord avec l'extrême droite, avec la formule : "Non, c'est non !", lors de la dernière législature. Une ligne à laquelle il s'est tenu depuis. Son ton est devenu moins catégorique à l'issue du dernier scrutin : "Nous avons déjà démontré que nous tenons parole. Je ne vais pas alimenter les spéculations théoriques. Dans le respect des engagements que j'ai pris au nom de l'AD, je suis sûr que le sens des responsabilités finira par s'imposer", a-t-il déclaré dans la nuit de dimanche à lundi, après la révélation des résultats.
"L'attitude du PS sera très importante. Avec l'actuel leader, Pedro Nuno Santos, un accord avec AD ne serait pas si facile. Mais il démissionne, disant qu'il ne veut pas être un obstacle pour le pays et le parti. Le candidat le plus probable à sa succession, José Luis Carneiro, a déjà affirmé qu'il serait disponible pour signer un accord parlementaire avec la droite", décrypte Paula Espíritu Santo, professeur de sciences politiques à l'université de Lisbonne.
Elections au Portugal : les Portugais rappelés aux urnes, la droite espère se renforcerEntentes ponctuelles
La nouvelle réalité parlementaire donne par ailleurs un poids réduit aux socialistes, qui ne seront plus en mesure de peser aussi lourd sur les politiques du gouvernement selon la politologue. L'Alliance démocratique pourrait alors aller chercher des majorités à sa droite ou à sa gauche, en fonction de ses besoins. Comme le suggère le quotidien portugais Publico ce mardi : "AD ne définira aucun partenaire préférentiel dans son action de gouvernement […] négociant à sa gauche comme à sa droite".
"Je crois qu'il y a lun début d'ouverture vers Chega pour des ententes ponctuelles. Le président Marcelo Rebelo de Sousa (issu du PSD, comme Luis Montenegro, NdlR) lui-même a estimé qu'on ne pouvait pas ignorer le deuxième parti le plus soutenu dans les urnes", souligne Paula Espíritu Santo. Luis Montenegro marcherait cependant sur des œufs : une partie de son électorat tient à la promesse de ne jamais franchir la ligne rouge avec l'extrême droite, souligne la politologue de l'université de Lisbonne.
Chega, accepterait-il de s'entendre avec les partis "du système" qu'il prétend combattre ? "Difficile à prédire. C'est un parti qui se comporte comme un caméléon et s'adapte aux circonstances. Il peut changer une parole donnée, il y a déjà eu des volte-faces", estime la politologue de l'université de Lisbonne. Mais les Portugais, las des élections à répétition, pourraient être sévères avec un parti qui empêche le gouvernement d'être stable.
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