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Dans une rue de Ciudad Juárez, à la limite du Mexique et des États-Unis, l’avocate Silvia Delgado demande aux passants de voter pour elle. Elle cherche à être élue juge au pénal, après avoir défendu le narcotrafiquant Joaquín « Chapo » Guzmán, condamné à la prison à vie aux États-Unis.
Sa candidature est l’une des plus critiquées parmi les milliers enregistrées pour cette première au monde dimanche : le suffrage universel doit permettre de désigner 881 juges et magistrats fédéraux, dont les neuf membres de la Cour suprême, en plus de quelque 1800 au niveau local.
Parmi les candidats « à risque », selon l’ONG Defensorxs, figurent également un homme qui a été emprisonné aux États-Unis pour trafic de drogue, l’ancien avocat de deux narcotrafiquants et un ancien procureur accusé d’avoir menacé deux journalistes assassinés en 2022.
Mme Delgado, 51 ans, a fait partie de l’équipe des avocats de la défense du « Chapo » Guzmán, quand il a été emprisonné à Ciudad Juárez avant d’être extradé en janvier 2017 vers les États-Unis.
« J’ai défendu de nombreuses personnes. J’ai aidé et, dans certains cas, j’ai été conseillère juridique de la victime », déclare la juriste à l’AFP, soulignant qu’avoir assisté Guzmán ne fait pas d’elle une « criminelle ».
Selon elle, sa candidature a été validée au titre de ses connaissances en droit. « Vous allez avoir une juge impartiale et qualifiée », assure-t-elle à un vendeur ambulant près du pont international Paso del Norte qui mène à El Paso au Texas.
« Je suis le plus imparfait »
Au niveau fédéral comme des États, les candidatures ont été proposées par trois comités du pouvoir judiciaire, législatif et exécutif.
« Les candidats ne sont pas passés à travers des filtres fiables », accuse l’ONG Defensorxs sur son site Internet.
« Il y a des candidats qui ont des liens avec le crime organisé, les (violences) sexuelles, des sectes politico-religieuses », poursuit l’ONG qui a identifié trois types de candidatures douteuses (hautement dangereuse, à risques modérés, à risques identifiés).
L’ex-avocate du « Chapo » fait partie de la vingtaine de candidatures « hautement dangereuses ».
En plus d’avoir défendu, conseillé et assisté le fondateur du cartel de Sinaloa, « elle n’a pas d’expérience » du pouvoir judiciaire, selon l’ONG.
Le cartel de Sinaloa du « Chapo » fait partie des six bandes criminelles mexicaines placées sur une liste d’organisations « terroristes » par le président américain Donald Trump.
La liste de l’ONG inclut également Leopoldo Chávez, candidat à un poste de juge fédéral dans l’État de Durango (nord-ouest), qui a été emprisonné pendant près de six ans aux États-Unis (2015-2021) pour trafic de méthamphétamines.
« Je ne me suis jamais présenté à vous comme le candidat parfait », a-t-il déclaré dans une vidéo sur Facebook. « Je suis le plus imparfait, mais celui qui est le plus déterminé à aller de l’avant », a-t-il ajouté.
Dans l’État du Nuevo Leon (nord), Fernando Escamilla fait campagne pour un poste de juge au pénal.
« C’est l’avocat de deux personnes accusées d’appartenir au crime organisé : Miguel Ángel Treviño Morales, “Z40”, et Eleazar Medina Rojas, “El Chelelo”. » Ces deux membres présumés des Zetas, un cartel très violent, ont été remis aux États-Unis.
Dans l’État du Michoacán (ouest), l’ex-procureur de l’État Francisco Herrera se présente à un poste de juge de district en matière pénale.
« En 2022, Francisco Herrera Franco a été l’un des principaux supects de l’assassinat des journalistes Roberto Toledo et Armando Linares », selon l’ONG.
Job Daniel Wong espère, lui, devenir magistrat spécialisé dans le droit du travail dans l’État du Jalisco.
M. Wong est « ministre » de l’église La Luz del Mundo, dont le leader, Naasón Joaquín García, a été condamné aux États-Unis à 16 ans de prison pour violences sexuelles sur mineurs.
La présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, a minimisé l’importance de ces candidatures critiquées. « C’est 0,01 % de tous » les candidats, a-t-elle déclaré.
Au total, dimanche, quelque 2660 postes de juges et magistrats sont soumis au vote des électeurs (881 au niveau fédéral et quelque 1800 dans 19 des 32 États). D’autres élections du pouvoir judiciaire seront organisées en 2027.
Manque de rigueur
L’autorité électorale déterminera la validité de ces candidatures après les élections. L’un des critères consiste à « avoir une bonne réputation et ne pas avoir été condamné » à une peine d’emprisonnement.
« Pour être un agent de la circulation municipale, vous devez passer un test de contrôle de confiance, mais pour devenir juge pénal pour résoudre des affaires du cartel Jalisco Nouvelle Génération, tout ce que vous avez à faire est d’envoyer votre curriculum vitae », soupire le directeur de Defensorxs, Miguel Alfonso Meza.