Language

         

 Publicité par Adpathway

Au Manitoba, replanter pour restaurer les forêts et lutter contre le changement climatique

1 week_ago 11

         

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway

Écouter l’article | 8 minutes

La version audio de cet article est générée par la synthèse vocale, une technologie basée sur l’intelligence artificielle.

À 5 h 30, le premier réveil sonne et Marley Moose se réveille sous une tente installée dans la région d'Entre-les-Lacs, au Manitoba.

Ses vêtements sont couverts de poussière et d'une odeur persistante. La veille, elle a passé une dizaine d’heures à pelleter parmi les troncs calcinés du lac Devils, une zone de la région d'Entre-les-Lacs située à environ 300 kilomètres au nord-ouest de Winnipeg, pour faire de la place à des centaines de semis.

Blue-Green Planet Project, une entreprise de plantation d'arbres axée sur le développement durable, travaille en partenariat avec le fournisseur de services forestiersNisokapawino Forestry Management pour planter 20 millions d'arbres d'ici 2030 et restaurer ainsi une partie de la canopée du Manitoba.

Nous ne faisons pas ça pour notre génération, dit Marley Moose, originaire de la Nation crie d'Opaskwayak, dans le nord-ouest du Manitoba. Elle était l’une des 87 planteurs d'arbres qui ont reboisé la région en mai.

Mes petits-enfants pourront venir voir ces arbres et courir dans ces forêts… Ce sera leur enfance.

Marley Moose

Marley Moose a rejoint le projet de reboisement de Devils Lake en 2024. Elle en est à sa deuxième saison de plantation.

Photo : CBC / Nike Rave

Des hectares de terres publiques de forêt ont été dévastés par une infestation de tordeuse du pin gris en 2016. Les semis étaient en train de régénérer la forêt jusqu'à ce qu'un feu de forêt incontrôlé ravage la région en 2021.

Depuis, chaque printemps, des dizaines de personnes de partout au Canada se rendent en forêt pour planter des millions d'arbres, dans l'espoir de régénérer l'écosystème.

Les ravages causés par la saison des feux de forêt ont mis en lumière la nécessité de projets de reboisement comme celui-ci, souligne Farron Sharp, gestionnaire de reforestation au sein de Blue-Green Planet Project.

Lorsqu'on est en ville et qu’on est protégé de ces catastrophes, il est très facile de devenir indifférent, note Mme Sharp. Ce n’est que lorsqu’on est vraiment proche qu’on réalise qu’il s’agit d’une crise.

Un sentiment d'urgence

Jusqu’à la semaine dernière, plus de 911 000 hectares avaient brûlé dans des feux de forêt au Manitoba. D'autres incendies sont attendus, compte tenu que des températures supérieures à la normale sont prévues pour le reste de l'été.

Mme Sharp participe aux plantations depuis 2008. Bien que le nombre d'incendies ait fluctué au fil des ans, elle affirme qu'il est désormais presque inévitable que les projets de reboisement soient interrompus, car les planteurs sont contraints de quitter les lieux lors des feux – ce qui n'était pas le cas lorsqu’elle a commencé, ajoute-t-elle.

De plus en plus de zones reboisées brûlent chaque année, observe Mme Sharp.

Parfois, on a l'impression qu'il est trop tard , affirme-t-elle. On poursuit quelque chose qui arrive déjà derrière nous.

Des planteurs à l'oeuvre

Les zones boisées autour du lac Devils, 300 kilomètres au nord-ouest de Winnipeg, ont été touchées par une infestation de tordeuses du pin gris en 2016. La forêt a ensuite été ravagée par un incendie de forêt incontrôlable en 2021.

Photo : CBC / Nick Rave

Le reboisement consiste à rétablir l'une des meilleures technologies d'absorption du carbone – une étape nécessaire pour contribuer à endiguer le changement climatique et atténuer la gravité des futurs incendies de forêt, affirme Mme Sharp.

Quand on voit des gens perdre leur maison ou même leur vie, on a l'impression que ç'aurait pu être évité si on avait pris les devants il y a 50 ans , soutient-elle. Il y a un sentiment d'urgence.

Adrian Metcalfe, un des responsables du projet de plantation d'arbres, souligne que la reforestation contribuera à reconstruire un écosystème qui, après l’incendie, a perdu son air pur, son ombre et son habitat pour la faune et la flore.

Nous essayons de réparer les dégâts un arbre à la fois. C'est notre façon de dire à la Terre qu'elle n'est pas encore morte, du moins pas sous notre surveillance.

Lorsque des étendues de forêt sont réduites en cendres et en troncs brisés, le temps nécessaire pour reconstituer la canopée dépend fortement du type d'arbres qui ont brûlé, explique Mme Sharp.

Les forêts où du bois mature a brûlé sont moins susceptibles d'être replantées.

On retrouve beaucoup de chicots [un arbre encore debout, mais mort, NDLR] et de veufs – une branche ou une cime détachée ou cassée – qui présentent des dangers pour les planteurs, note Mme Sharp.

Les forêts de trembles ont une courbe de régénération relativement rapide, mais une fois que les arbres ont poussé, leurs larges feuilles peuvent faire de l'ombre à d'autres espèces d'arbres qui peinent déjà à pousser, comme l'épinette.

Il faut parfois jusqu’à 150 ans pour qu’une forêt se régénère complètement, souligne-t-elle.

Des planteurs dans une forêt ravagée.

Les planteurs d’arbres ont reboisé le lac Devils dans l’espoir de ramener une forêt qui peut aider à absorber le carbone et à atténuer les effets du changement climatique, y compris un nombre croissant d’incendies de forêt.

Photo : CBC / Nick Rave

Les forêts de pins gris se régénèrent d'elles-mêmes assez rapidement, car la chaleur intense des incendies de forêt ouvre les cônes et libère les graines, affirme Mme Sharp.

La plantation d'arbres dans les forêts peut généralement commencer dès deux ans après un incendie de forêt, mais seulement si le terrain est suffisamment ouvert et sûr pour y aller – comme le lac Devils, note Mme Sharp.

Marley Moose, planteuse d'arbres de la nation crie d'Opaskwayak, remarque qu'avec les projets de reboisement, les communautés des Premières Nations comme la sienne ont de meilleures chances de récupérer plus tôt leurs terres de récolte, de chasse et de cérémonie, ce qui est important pour le bien-être des générations à venir.

Les communautés autochtones de cette région… on a déjà beaucoup perdu à cause de la crise climatique. Nous avons maintenant une chance de nous en sortir.

Impératif de guérison

Des équipes de planteurs ont semé trois millions de semis ce printemps au lac Devils, explique Mme Sharp. Et le succès va au-delà de l'objectif de plantation : le nombre de planteurs des Premières Nations du Manitoba qui reviennent cette année a atteint un record.

Avant le début des plantations en mai, Mme Sharp a visité des communautés à travers la province, transportant des semis imprimés en 3D et une multitude de photos pour montrer comment se déroule le reboisement du lac Devils, dans l'espoir de susciter l'intérêt et de recruter de nouveaux planteurs.

Des planteurs sous une grande tente.

Quelque 87 planteurs d'arbres ont été embauchés cette année pour planter trois millions de semis dans la région de Devils Lake.

Photo : CBC / Nick Rave

Bien que le reboisement du lac Devils soit l'objectif, Mme Sharp affirme que le projet vise également à impliquer les Premières Nations dans l'industrie forestière par le biais de la gestion responsable, de la formation et de l'emploi. Elle espère également qu’il permettra de donner aux communautés les outils nécessaires pour créer leurs propres entreprises de plantation et gérer des équipes entièrement composées de planteurs locaux.

Comme ce travail est très complexe et comporte de nombreux éléments mobiles, il faut revenir à quelques reprises pour apprendre les ficelles du métier, souligne-t-elle.

Marley Moose était l'une de ces personnes. Au printemps 2024, elle était sans emploi lorsque, sur un coup de tête, elle s'est inscrite pour planter des arbres, sans rien attendre de cette expérience. Mais planter des arbres en plein air est devenu sa source de réconfort, dit-elle.

On peut être en train de traverser la pire période de notre vie dans ce qu'on appelle "le monde réel"… mais quand on revient ici, on devient reconnaissant pour les plus petites choses, dit-elle.

Le projet de reboisement a été pour Mme Moose l'occasion de sortir de ce qu'elle décrit comme un cycle de traumatismes intergénérationnels que sa communauté d'origine a subi après la colonisation et le système des pensionnats.

Il y a toujours quelqu'un qui est en train de mourir ou qui est mort… il y a toujours quelqu'un qui lutte contre l'alcoolisme, quelqu'un qui lutte contre les opioïdes.

C'est la vie chez moi… Quand on enchaîne les tragédies, c'est difficile de se relever, ajoute-t-elle.

Planter des arbres au lac Devils lui a donné l'occasion de rompre avec cette situation, affirme-t-elle. Elle aimerait voir davantage de Premières Nations s'impliquer dans ce type de projet.

C'est pour le bien de notre peuple, croit-elle.

Le projet vise à contribuer à la réconciliation, dans la mesure où des Premières Nations participent aux prises de décision et à la plantation, explique Farron Sharp.

Que les gens reviennent à la terre et y travaillent est essentiel à la guérison, ajoute-t-elle.

D'après le reportage de Santiago Arias Orozco de CBC News

read-entire-article

         

        

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN  

Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway