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Cinquante ans après le déclenchement de la guerre civile, le Liban demeure prisonnier des mêmes lignes de fracture. Historienne et coautrice de « Le Liban en guerre » (Folio), Dima de Clerck décrypte pour « Marianne » cette interminable crise.
Historienne et chercheuse associée à l’IFPO (Institut français du Proche-Orient), Dima de Clerck est coautrice, avec Stéphane Malsagne, de Le Liban en guerre. De 1975 à nos jours (Folio). Alors que le Liban est de nouveau suspendu à l’évolution du conflit israélo-palestinien et aux tensions régionales, elle examine la permanence des fractures – sociales, confessionnelles, géopolitiques – qui structurent la vie politique libanaise depuis le début de la guerre civile.
Marianne : « Les problèmes qui affectent le Liban en 2025 n’ont pas changé depuis 1975 », écrivez-vous. En quoi cette continuité vous semble-t-elle significative ?
Dima de Clerck : Bien que les contextes géopolitiques de 1975 et 2025 diffèrent, une fracture ancienne continue de structurer la société libanaise. Depuis la création d’Israël, au-delà des divisions internes, le pays est tiraillé entre partisans de la normalisation – par réalisme ou lassitude – et défenseurs de la résistance, par solidarité avec les Palestiniens, par crainte d’agressions israéliennes, notamment au Sud, ou par conviction idéologique. Pour les uns, tendre la main à Israël relève de la trahison ; pour les autres, c’est la condition d’un avenir pacifié. Ce clivage résonne aujourd’hui comme une guerre civile silencieuse et dépasse les sphères politiques et militaires. Il réactive d’anciennes fractures territoriales et confessionnelles et alimente des récits communautaires concurrents. Le Hezbollah cristallise aujourd’hui cette polarisation : force de résistance légitime pour ses partisans, il est vu par ses détracteurs comme un acteur affaiblissant la souveraineté nationale. L’armée libanaise, sous-équipée, reste dépendante d’un soutien occidental, notamment américain, qui refuse de lui fournir des armes dissuasives par crainte de compromettre la sécurité d’Israël.