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Vincent Isore / IP3 / Maxppp
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Depuis que leur nombre a explosé, les commissions d’enquête sont dans le collimateur. Torpillées par les grands patrons, parfois détournées de leur objet par les élus, elles se voient reprocher une confusion des genres et une théâtralisation délétère de la vie politique.
C'était le 24 juillet 2018, une éternité. Derrière un pupitre dressé sur la petite terrasse dans la cour de la Maison de l’Amérique latine, Emmanuel Macron plastronne devant ses députés : « S’ils veulent un responsable, il est devant vous. Qu’ils viennent me chercher ! » En six jours, l’affaire Benalla, du nom de ce chargé de mission de l’Élysée accusé d’avoir molesté deux personnes lors de la manifestation du 1er Mai, est devenue une affaire d’État. Deux commissions d’enquête parlementaire s’en saisissent dans la foulée des révélations du Monde. La première, à l’Assemblée nationale, durera cinq jours avant que le corapporteur LR, Guillaume Larrivé, jette l’éponge, excédé par les instructions destinées à « torpiller les travaux de la commission » exécutés par son homologue, une néodéputée macroniste encore méconnue : Yaël Braun-Pivet.
Mais au grand dam du président Macron, la commission sénatoriale s’installe comme le feuilleton de l’été : ses auditions tournent en boucle sur les chaînes d’information, qui battent des records d’audience. Le président Philippe Bas cuisine ministres, policiers et conseillers de l’Élysée ; les téléspectateurs découvrent ce sénateur LR élu dans la Manche, méticuleux et parfois caustique. Son corapporteur, le socialiste et Orléanais Jean-Pierre Sueur, raconte qu’on l’arrête encore dans la rue pour lui parler de cet « événement ». Dans un décor qui deviendra familier aux Français – boiseries modernes, fauteuils bleu vif –, le vieux Parlement brutalisé se venge d’un exécutif insolent qui a cru pouvoir le négliger.