Une coalition de groupes religieux et de Britanno-Colombiens appelle la province à construire un grand centre éducatif et commémoratif, afin d'honorer les victimes de l’attentat d’Air India de 1985, considéré comme l’attentat terroriste le plus meurtrier de l’histoire du Canada (nouvelle fenêtre).

Ces appels sont lancés dans le cadre d’une campagne pour l’anniversaire de la tragédie, le 23 juin.

Il y a 40 ans, le 23 juin 1985, une bombe a explosé lors du vol 182 d’Air India, tuant 329 personnes. Parmi les victimes, il y avait 280 Canadiens et 86 enfants.

Maintenant, des personnes affectées par l’attentat demandent au premier ministre David Eby de s’engager à réserver un espace commémoratif pour la tragédie. Selon elles, cela aiderait les générations futures à en comprendre les conséquences.

Mes enfants qui grandissent et vont à l’école en Colombie-Britannique n’ont pas entendu parler de [la tragédie], partage Vijoy Chakraborty, résident de Surrey. Ils ont besoin de savoir, ajoute-t-il.

Vijoy Chakraborty fait partie d'un groupe de personnes ayant écrit au premier ministre de la Colombie-Britannique, avant le 40e anniversaire de l'attentat d'Air India, pour demander la création, dans la province, d'un grand centre éducatif et commémoratif sur la tragédie.

Photo : Radio-Canada / Sohrab Sandhu

M. Chakraborty, un ergothérapeute qui a émigré de l’Inde, affirme que sa compréhension de l’attentat a commencé par la visite du mémorial d’Air India près de la ville de Cork, en Irlande.

C’est à cet endroit que les débris du vol 182 d’Air India se sont retrouvés, dans l’Océan Atlantique, à la suite de l’explosion de la bombe à bord.

D’après lui, la province a la responsabilité de maintenir son propre espace commémoratif, en raison des liens profonds de la Colombie-Britannique dans la tragédie.

Majar Sidhu, qui a perdu sa sœur, son neveu et sa nièce lors de l’attaque terroriste, abonde dans le même sens. Jusqu’à ce jour, c’est connu comme la tragédie d’Air India, mais ça fait partie de l’histoire canadienne.

Les gens comme moi, qui ont la cinquantaine ou la soixantaine, savent [ce qui s’est passé], mais ceux qui ont moins de 40 ans ne sont pas au courant.

Un événement à souligner dans l’histoire canadienne

La société Khalsa Diwan a écrit au premier ministre pour demander la création d’un centre éducatif sur l’attentat d’Air India. D’autres organisations, incluant des groupes hindous et sikhs, ont elles aussi donné leur appui à la campagne.

Dans une déclaration écrite, la province a assuré qu’elle continuerait à travailler avec les communautés et organisations touchées par la tragédie, afin de mieux comprendre comment nous pouvons continuer à travailler pour l’éducation des générations futures.

D’après un récent sondage de l'Institut Angus Reid, 17 % des Canadiens qualifient l’attentat d’Air India comme la pire attaque terroriste de l’histoire canadienne. Seulement 10 % ont dit en savoir beaucoup sur la tragédie, alors que 33 % disent n’en avoir jamais entendu parler.

Plus de la moitié des personnes sondées ont affirmé que le Canada n’a jamais traité la tragédie comme étant de niveau national.

D’après ce même sondage, 66 % des Canadiens appuient l’inclusion de la tragédie d’Air India dans le curriculum académique, et 71 % sont en faveur d’une exposition à ce sujet au Musée de l’histoire canadienne.

Enquête en cours

Seulement une personne a été condamnée dans cette affaire d’attentat à la bombe. Inderjit Singh Reyat a ainsi fait 30 ans de prison pour homicide, parjure et pour avoir joué un rôle dans la fabrication des bombes. Il a été libéré de prison en janvier 2016.

Deux autres personnes, Ajaib Singh Bagri et Ripudaman Singh Malik, ont été acquittées de leurs accusations de meurtre et de complot. M. Malik a été tué à Surrey en 2022.

Une commission d'enquête canadienne a identifié Talwinder Singh Parmar, un homme de la Colombie-Britannique, comme étant le principal responsable de l’attentat. M. Parmar aurait été tué par la police indienne en 1992, lors d’un échange de coups de feu.

La GRC affirme continuer d’enquêter sur l’attentat à la bombe de 1985.

Avec les informations de Sohrab Sandhu et Shaurya Kshatri