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ArriveCan : la Chambre des communes vote l’exclusion à vie des entrepreneurs controversés

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Dans un geste sans précédent visant à redresser l’image d’un gouvernement éclaboussé par les scandales de contrats fédéraux douteux, la Chambre des communes a adopté le 17 juin une motion pour bannir à vie deux entrepreneurs liés à l’application ArriveCan. Tel que rapporté par Christopher Oldcorn pour le Western Standard, les députés ont voté par une marge étroite de 172 contre 165 en faveur de l’exclusion de Kristian Firth et Darren Anthony, les deux associés de la firme GC Strategies Inc., basée à Woodlawn, en Ontario.

Ce vote, qui survient après des mois de révélations accablantes, fait suite à des audiences parlementaires au cours desquelles il a été démontré que Firth et Anthony avaient touché des millions de dollars en frais de consultation gouvernementale, malgré un manque flagrant d’expertise technique. Leur entreprise, décrite par plusieurs députés comme une coquille vide, aurait facturé l’équivalent de 2600 $ de l’heure pour ses services, dont 2,5 millions $ uniquement pour le projet ArriveCan.

« Cette entreprise — et j’utilise ce terme de manière très généreuse — c’était deux gars dans leur sous-sol, décrochant des contrats TI de plusieurs millions de dollars du gouvernement du Canada, alors qu’ils n’étaient même pas des experts en TI », a dénoncé le député conservateur Michael Barrett, cité par Blacklock’s Reporter.

Une motion conservatrice endossée par le Bloc québécois

Le motion, présentée par Barrett, exige du gouvernement fédéral qu’il entame dans un délai de 100 jours des démarches pour récupérer les sommes versées à GC Strategies et qu’il interdise définitivement à l’entreprise — ainsi qu’à toute entité liée à ses fondateurs — d’obtenir des contrats publics. Il s’agit d’une réponse directe aux critiques croissantes envers l’absence de concurrence et la mauvaise surveillance dans l’attribution de contrats durant la gouvernance libérale.

Fait notable : le Bloc québécois a appuyé la motion, tout en émettant certaines réserves sur son efficacité. Le député bloquiste Martin Champoux a reconnu qu’il était « un peu irréaliste de croire que l’argent sera récupéré », mais a tout de même souligné l’importance du geste sur le plan symbolique et juridique, y voyant un précédent salutaire dans un contexte de multiplication des scandales.

Son collègue Rhéal Éloi Fortin a été encore plus incisif :

« De l’argent nous a été volé », a-t-il déclaré. « Nous voulons récupérer notre argent. Avec tout le respect, on se fout de savoir qui l’a volé. Ce qu’on veut, c’est récupérer cet argent. »

Un cas emblématique de dérives dans l’octroi de contrats

L’affaire GC Strategies est rapidement devenue emblématique des failles systémiques du système de passation de marchés publics à Ottawa. Selon les témoignages entendus en 2024 devant le Comité permanent des opérations gouvernementales, les partenaires de la firme avaient pour habitude de divertir des gestionnaires fédéraux avec des repas et de l’alcool, dans un contexte de contrats attribués sans appel d’offres.

L’un des cofondateurs, Darren Anthony, s’est montré incapable de chiffrer ses gains personnels lors de son passage devant le comité, tandis que Kristian Firth a admis que son entreprise envoyait des factures mensuelles tout au long du contrat :

« À tout moment, on aurait pu nous arrêter », a-t-il lancé aux députés.

La GRC a perquisitionné les bureaux de GC Strategies en 2024 dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de fraude de facturation, bien qu’aucune accusation n’ait encore été portée.

Un signal d’alarme pour les pratiques contractuelles fédérales

La motion adoptée mardi envoie un message clair : les pratiques opaques, les contrats de gré à gré, et l’enrichissement de pseudo-intermédiaires sans compétence ne seront plus tolérés, du moins sur le plan politique. La question demeure toutefois entière quant à la capacité réelle du gouvernement à récupérer les sommes versées et à empêcher la réapparition de telles entreprises sous une autre dénomination.

Pour reprendre les mots de Michael Barrett, qui a appelé ses collègues à appuyer la motion :

« Montrons aux Canadiens que lorsqu’on leur prend un dollar en impôt, ce dollar est utilisé de la manière la plus efficace possible. »

En somme, si cette exclusion à vie n’est pas une garantie de réparation financière, elle représente un jalon important dans la tentative de restaurer la confiance des citoyens envers la gestion des fonds publics à Ottawa — un enjeu d’autant plus pressant dans un climat post-pandémique marqué par les excès bureaucratiques et la désillusion fiscale.

Un parallèle évident avec le scandale SAAQclic au Québec

Le scandale entourant l’application ArriveCan trouve un écho particulier au Québec, où le projet numérique SAAQclic, lancé par la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), s’est lui aussi transformé en gouffre financier assorti d’allégations de favoritisme, de mauvaise gestion et de contrats opaques.

Initialement budgété à 638 millions de dollars, le projet SAAQclic a vu ses coûts exploser à plus de 1,1 milliard de dollars d’ici 2027. Une commission d’enquête publique, présidée par la juge France Charbonneau, a été mise sur pied en 2024 pour faire la lumière sur les nombreux dysfonctionnements. Le rapport de la Vérificatrice générale du Québec, publié auparavant, avait mis en évidence des défaillances graves dans la planification, des tests bâclés et une gouvernance déficiente.

Comme dans l’affaire ArriveCan, les firmes privées impliquées ont engrangé des sommes considérables tout en livrant des systèmes défaillants. Au cœur de l’affaire SAAQclic : des appels d’offres sur mesure, des prolongations de contrat sans justification claire, et un fractionnement des dépenses rendant leur surveillance quasi impossible. Le ministre responsable à l’époque, Éric Caire, a été pointé du doigt pour son manque de rigueur, notamment après avoir signé des avenants de contrat malgré des signaux d’alerte internes.

La suspension temporaire des contrats par l’Autorité des marchés publics, les perquisitions de l’UPAC et la pression médiatique croissante rappellent à quel point le numérique gouvernemental peut devenir un terrain fertile à la complaisance, lorsque la transparence et la reddition de comptes font défaut.

Autant à Ottawa qu’à Québec, ces dérives soulignent la même dynamique : des projets technologiques mal encadrés, souvent confiés à des consultants grassement payés mais peu compétents, dans un climat de laxisme administratif flagrant. Si la motion votée à la Chambre des communes dans l’affaire ArriveCan vise à établir un précédent en matière de sanctions, plusieurs observateurs espèrent qu’un effet domino s’étendra aux provinces — à commencer par le Québec.

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