Après la vague de déménagements qu’amène le 1^er juillet vient une hausse des déchets sur toute l’île de Montréal. Électroménagers, meubles et rebuts en tout genre font donc partie du paysage de la métropole pendant la première semaine de juillet, alors que les nouveaux locataires se débarrassent de ce dont ils n’ont plus besoin. Cette année, par contre, la Ville observe une « amélioration » sur son territoire, sans négliger que du travail supplémentaire est nécessaire.

« Ça roule bien, c’est ce que mes équipes sur le terrain indiquent », affirme d’emblée Philippe Sabourin, porte-parole administratif de la Ville de Montréal. Ce dernier attribue cette aisance des opérations à plusieurs facteurs, dont la baisse des déménagements.

« Le marché locatif est sous pression, le prix des logements aussi. Ça veut dire que plusieurs ont choisi de conserver leur logement plutôt que de déménager, indique-t-il. Moins tu as de monde qui déménage en même temps, plus c’est facile de maintenir la ville propre. »

Depuis 2019, le nombre de déménagements a baissé de 15 % ou 20 %, illustre M. Sabourin. « Ce n’est pas une science parfaite », prévient-il, avant d’expliquer que le calcul est réalisé « à partir des données obtenues avec Hydro-Québec ».

Philippe Sabourin observe aussi « des progrès au niveau de la gestion des biens dont on va se départir ». « Je pense que les gens sont de plus en plus sensibilisés à l’environnement. »

Mais, selon lui, c’est surtout l’effort de communication entamé par la Ville pour faire respecter l’horaire de la collecte qui porte ses fruits pour contrer les problèmes auxquels font face les éboueurs durant leur « blitz » d’une semaine. « C’est là-dessus qu’on enfonce le clou, surtout depuis jeudi dernier », raconte-t-il.

Les « dépôts sauvages », un « cauchemar »

« Notre pire cauchemar ces jours-ci, c’est quand on découvre des dépôts sauvages, quand tout est pêle-mêle en bordure de rue », poursuit le porte-parole. « Tu vas y retrouver de l’électronique, des résidus domestiques dangereux, des déchets et du recyclage, tout ça sur le même coin de rue », décortique-t-il. « Mais c’est une problématique qui était plus exacerbée il y a quelques années, on en observe un peu moins. C’est une bonne nouvelle. »

Au total, l’existence du 1^er juillet comme journée du déménagement augmente la quantité de déchets à récupérer d’à peu près 5000 tonnes comparativement à un autre mois. Une augmentation d’environ 15 % par rapport à un mois plus traditionnel.

Mais la quantité n’est pas le seul défi auquel font face la centaine d’employés déployés pour l’occasion : ils doivent agir rapidement. « Si tu sors ton sac de vidanges deux jours avant la collecte, c’est sûr qu’il va être éventré », affirme Philippe Sabourin. Que ce soit des gens qui sont à la recherche de ce qui pourrait avoir de la valeur dans le sac (comme des canettes), des animaux ou bien le vent et la pluie, « les déchets vont s’éparpiller dans l’environnement ».

« Plus vite on est pour aller récupérer ça, moins longtemps ça traîne, puis moins de chances on a d’avoir des poubelles qui vont s’éparpiller », résume M. Sabourin.

À l’occasion du 1^er juillet, les arrondissements ont d’ailleurs tous ajouté des collectes d’encombrants, comme les meubles, mais qui excluent « tout ce qui est du rembourrage, comme il peut y avoir des punaises de lit », explique le porte-parole.

Mais malgré toutes ces mesures, les équipes de la Ville « en ont encore pour plusieurs jours à rester aux aguets, ça reste un défi », note Philippe Sabourin.

Pour ce dernier, la notion de donner une seconde vie à certains objets plutôt que de les jeter serait toutefois à améliorer ou à inculquer dans les valeurs des Montréalais. C’est pourquoi la Ville fait affaire avec des organismes comme RebutRécup, qui collecte gratuitement des meubles pour les donner ou les revendre à petit prix. En 2024, 4,5 tonnes d’objets ont pu être retirées de l’enfouissement par RebutRécup.