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Amusant et tonique «Amant jaloux»

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Arion, Orchestre Baroque présentait samedi et dimanche à la salle Bourgie, en version de concert, l’opéra-comique L’amant jaloux du compositeur français Grétry. Cette très remarquable réalisation nous a permis de (re)découvrir une œuvre fort bien troussée.

Dans les faits, André-Ernest-Modeste Grétry (1741-1813), connu comme l’un des principaux musiciens français de la Révolution, n’a pas qualifié son Amant jaloux d’opéra-comique, mais de « Comédie mêlée d’ariettes ».

Rappelons que l’opéra-comique n’est pas forcément drôle : la dénomination qualifie de façon générique un opéra entrecoupé de dialogues. La forme, ici, est plus théâtrale, avec des airs et ensembles qui ponctuent les situations créées, et amplifient parfois leur comique. Car L’amant jaloux est drôle, même dans certains airs qui jouent sur des quiproquos.

Partenariat

On a beaucoup snobé ce répertoire et ces compositeurs « post-baroques » sur lesquels Mathieu Lussier se penche depuis longtemps. Il est heureux pour Arion que cet intérêt engendre désormais un partenariat haut de gamme avec le Centre de musique baroque de Versailles (CMBV). Celui-ci est aux côtés des Montréalais pour un enregistrement qui se fera pour Atma dans la foulée de ces concerts. Il est à noter qu’Atma s’est déjà penché sur L’Amant jaloux, dont elle a édité un arrangement pour quintette des airs par l’Ensemble Notturna mené par Christopher Palameta (hautboïste qui jouait, samedi, dans l’orchestre).

Le fait de voir l’expérience vouée à être prolongée et immortalisée au disque nous a aussi valu une distribution de très haut vol et sans faille. En Lopez, marchand et père de la jeune veuve Léonore, Matthieu Lécroart joue en quelque sorte le « maître de cérémonie » avec un aplomb et une présence exceptionnelles, tant dans le chant que la comédie (quelle diction !). Léonore (Magali Simard-Galdès, impeccable, qui devra simplement veiller à l’enregistrement d’être un tout petit peu plus nette sur la prononciation) est amoureuse de Don Alonze, le jaloux.

Le ténor belge Pierre Derhet a le profil vocal de ténor mozartien qui sied à merveille au rôle d’Alonze. Il fait face à Florival, un militaire français (Artavazd Sargsyan, ténor mozarto-rossinien) amoureux d’Isabelle, la sœur d’Alonze, qu’il a sauvée d’une agression et dont il croit qu’elle s’appelle Léonore, car elle se cache chez celle-ci (d’où les quiproquos). Le duo Derhet-Sargsyan fonctionne très bien dans un duo enflammé, l’un des temps forts comiques de l’opéra.

Isabelle est incarnée par Hélène Guilmette, dont la voix a pris davantage de corps et possède beaucoup d’impact. Comme dans toute bonne trame du genre, les affaires de cœur sont arrangées par la rouée soubrette Jacinthe. Avec Grétry, et son librettiste Thomas d’Hèle, elle finira par gagner le cœur du patriarche. Jacinthe est incarnée par Québécoise Guylaine Girard, qui a surtout fait carrière en France. Elle se tire très bien de l’aspect comédie (important dans son cas) et un petit « coup de mou » au niveau du chant a été rapidement rattrapé. Ici aussi, la prononciation sera à soigner au disque : lors de son premier air, les surtitres étaient en panne et on ne comprenait pas grand-chose.

Influences

Tant Benoît Dratwicki, directeur artistique du CMBV, avec lequel nous nous sommes entretenus avant le spectacle, que Mathieu Lussier, dans un court préambule, ont tissé des liens entre L’amant jaloux et des tournures adoptées par Mozart, dans les ensembles des Noces de Figaro par exemple. Il est vrai que L’amant jaloux a été créé à l’Opéra de Versailles en novembre 1778 et que 1778 est l’année de présence de Mozart à Paris, ville qu’il a cependant quittée le 26 septembre. Il est tout aussi vrai qu’une sorte de tournemain dans les ensembles (avec, parfois, des contrastes d’atmosphères) se retrouve magnifié chez Mozart (Noces de Figaro, en 1786 et Don Giovanni, en 1787 — avec la sérénade sous le balcon on fait immanquablement ce dernier lien). C’est peut être aussi une manière dans l’air du temps. Après tout, La Scuola de’ Gelosi de Salieri, qui a encore plus à voir avec Les noces de Figaro, a été créée le 27 décembre 1778 à Venise et donné à Vienne en 1783.

Que Grétry ait ou non influencé Mozart n’enlève rien à la qualité de L’amant jaloux. Avant cette époque, les genres lyriques « mineurs » étaient souvent des « pastorales », pas forcément d’une immense substance musicale. Or Grétry a vraiment soigné son ouvrage, avec un orchestre relayant parfois des effets comiques du texte et soulignant avec grande ardeur et de manière nourrie les situations, endossant des couleurs françaises parfois caractéristiques (scène cocasse : à un moment les deux piccolos étaient tellement en verve que l’hautboïste de l’orchestre se bouchait les oreilles !).

L’amour de Mathieu Lussier pour l’objet était palpable et devrait nous valoir un enregistrement de référence, ouvrant la voie à la révélation d’autres opéras de ce compositeur (il y en a une vingtaine d’après ce que nous avons compris). Le CMBV est prêt, visiblement. Mais, là, vraiment, avec tant d’originalité, de qualité et d’efforts accomplis en amont, ce serait la moindre des choses que le public suive.

Une soirée comme cela devrait remplir au moins parterre et corbeille de la Maison symphonique. Cette si plaisante comédie mêlée d’ariette n’est pas trop longue (elle dure 90 minutes, soit 2 heures avec entracte) ; c’est en français ; c’est distrayant et accessible dès l’adolescence. Par ailleurs, l’opéra en concert gagne du terrain, à juste raison quand les ressorts dramatiques sont correctement mis en lumière à travers quelques accessoires, lumières et mouvements comme ceux agencés dans l’excellent travail de Thomas Lussier.

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