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«Amériques mosh pit»: la poésie qui cogne fort

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À la Sala Rossa, le 2 juin prochain, les vers ne seront pas sages. Ils se jetteront dans la foule, bras ouverts, sans gilet pare-balles. Amériques mosh pit, c’est le spectacle de clôture du Festival de la poésie de Montréal (FPM), mais surtout l’ouverture d’une faille poétique où l’indocilité devient terrain d’entente. Dans ce concert de voix venues du Guatemala, d’Argentine, de l’Acadie, d’Hochelaga et d’ailleurs, on viendra faire résonner la riposte, comme le veut la thématique de cette 26e édition du FPM.

Sous la direction artistique de Joseph Edgar, une trentaine d’artistes monteront sur scène pour décloisonner la langue, la forme, le territoire et le cœur. À mi-chemin entre le concert choral, le cabaret éclaté et le cri collectif, la soirée accueillera des poètes comme Louise Forestier, Jean-Paul Daoust, Hector Ruiz, Erika Soucy, Kama La Mackerel et Olivia Tapiero, accompagnés par un mini-orchestre dirigé par Valéry St-Gelais et enveloppés par l’esthétique scénique d’Arkadi Lavoie Lachapelle.

Pour Joseph Edgar, la genèse de cette rencontre poétique s’est faite sur le coin d’un bar de Hochelaga, quelques jours avant Noël. Catherine Cormier-Larose, directrice du FPM, rêvait d’une soirée acadienne. Lui, de ramener l’esprit des nuits épiques qu’il a connues dans les années 1990-2000 : « Des soirées où des poètes se faisaient porter par un houseband et où la poésie devenait accessible, même pour ceux qui ne l’auraient jamais lue autrement. »

Mais il ne voulait pas d’une cage identitaire. « Je suis tanné des soirées où on met les francophones hors Québec dans une case à part. Il y a une francophilie à travers les Amériques et je voulais qu’on parte de là. » Le mosh pit devient ici métaphore vivante : « Tout le monde se rentre dedans, mais dans une célébration. »

Lui-même musicien depuis des décennies, il se dit avant tout enfant de la poésie. « C’est la poésie qui m’a amené vers l’art. Je faisais mes textes par-dessus la musique, et après j’ai eu le courage de chantonner », admet-il. Un livre trouvé par hasard, Acadie Rock de Guy Arsenault, l’a réveillé : « Ça m’a changé. » Il tient à ce que la soirée soit habitée par cette fougue originelle. « Ce ne sera pas une direction artistique rigide. Je veux que les artistes habillent la soirée eux-mêmes. »

Phara Thibault, elle, voit la soirée comme « un bel incendie, une réaction poétique face aux violences. Un espace pour crier ensemble ». La jeune poète y lira pour la première fois un extrait de Noire fourmi, son premier recueil, paru en avril. Elle y parle de tout ce qui colle à sa peau de femme noire. « C’est comme un long poème que je pourrais écrire à tout le monde qui m’a fait chier sur Tinder. » Elle se défait du regard blanc, des mots blessants déguisés en compliments, pour tisser une langue qui respire. « J’ai grandi à travers le regard des autres. J’ai appris à me trouver sexy dans cet étouffement lié à la couleur de ma peau », dit-elle.

C’est comme un long poème que je pourrais écrire à tout le monde qui m’a fait chier sur Tinder.

— Phara Thibault

Ce qu’elle cherche par la poésie, c’est la rencontre. « Je fais de la poésie pour rejoindre les autres », raconte-t-elle. Et c’est la lecture répétée qui lui révèle les sens cachés : « La poésie, tu la lis une fois, tu comprends quelque chose. Tu la lis une autre fois, tu comprends autre chose. » Grâce à cette approche, elle a pu renouer avec ses deux mères — l’adoptive et la biologique — et entamer un long processus de guérison par les mots.

L’univers poétique de Phara déborde déjà des pages : Chokolat, sa première œuvre de théâtre, est née d’un poème de huit pages. Elle prépare maintenant une adaptation scénique de Noire fourmi, qui verra le jour au Théâtre d’Aujourd’hui en 2027. « C’est délicat d’adapter de la poésie. Je veux que ma poésie reste. J’ai un poème qui parle de l’endroit où les femmes noires peuvent aller respirer la nuit parce que personne d’autre ne respire tout l’air disponible. Je pars de là pour la pièce. »

Lors d’Amériques mosh pit, sa parole prendra appui sur la musique. « Ce mini-orchestre va encourager l’envol de ma pensée, je crois », conclut-elle. Dans ce chaos organisé, Joseph Edgar espère que le public sera « bousculé, agréablement surpris, et habité quelques jours après par des choses entendues là-bas ».

Entre les textes de feu et les nappes musicales, Amériques mosh pit sera l’endroit rêvé pour constater que, malgré tout, la poésie tient encore debout. Mieux : elle danse.

Le Festival de la poésie de Montréal se déroule du 25 mai au 5 juin.

À ne pas manquer au Festival de la poésie de Montréal

De quel jardin parles-tu / et de quel temps ? L’événement d’ouverture du festival, animé par Luba Markovskaia, propose une traversée sensible des échos du passé et des pousses du présent. Sur le toit de la bibliothèque Maisonneuve, le 25 mai.

Retrouver l’écho des paroles perdues Un spectacle porté par le Comité Femmes du Centre québécois du PEN International, où Denise Desautels et Louise Dupré prêteront leurs voix aux silences historiques. Une riposte féminine et viscérale. À la Fondation Guido Molinari, le 25 mai.

Les entrailles ouvertes Dans ce spectacle inédit, Maude Veilleux, Emmanuelle Riendeau, Mathieu Arsenault et Géraldine Bureau fouillent ce que le corps retient et libère. Une performance brute où la poésie se déplie en lambeaux. À la maison de la culture Maisonneuve, le 29 mai.

Rendez-vous vidéopoésie Place à l’image : onze finalistes mêlent vers et vidéo, et une œuvre sera couronnée. Phara Thibault elle-même y sera, curieuse de voir « comment on peut mettre la poésie à l’écran ». Au cinéma Beaubien, le 27 mai.

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