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FIGAROVOX/TRIBUNE - Après avoir assisté à une fusillade à Rennes, l’élu d’opposition Horizons, Charles Compagnon, dénonce l’insécurité grandissante dans sa ville et l’inaction de la gauche municipale, enfermée dans des postures idéologiques.
Charles Compagnon est conseiller municipal et métropolitain d’opposition à Rennes et chef de file Horizons pour les municipales 2026.
Le 17 avril dernier, alors que je prenais un café avec un collègue dans le quartier de Villejean à Rennes, trois hommes ont ouvert le feu. Trois jeunes sont tombés. Moi, je suis resté au sol, attendant la balle qui mettrait fin à ma vie. Elle n’est pas venue. Le drame que j’ai vécu aurait pu coûter la vie à n’importe qui. Ces violences ne sont plus l’exception : elles s’installent dans nos villes. Il est temps de dire que l’ensauvagement de nos quartiers n’épargne plus personne, et que les élus locaux ne peuvent rester seuls face à cette dérive.
Ce jour-là, j’ai été confronté, non pas à un fait divers, mais à un fait politique. La violence ne connaît plus de limites, ni de frontières. Elle frappe en plein jour, à proximité immédiate des établissements scolaires, commerces ou services publics, sous les yeux de citoyens ordinaires. Elle frappe désormais les élus eux-mêmes, quand ils ont fait le choix de se rendre présents dans les quartiers, au contact des habitants, loin des salons feutrés et des certitudes idéologiques. Vivre à hauteur d’habitants, c’est désormais parfois croiser le canon d’une arme.
À Rennes, depuis plusieurs années, nous alertons. Les trafics s’installent, les bandes s’arment, les tirs se multiplient, transformant certains quartiers en zones de non-droit. Face à cela, que fait la mairie ? Rien. Ou si peu. Les mots changent : on parle enfin de « prise de conscience ». Mais les actes ne suivent pas. On se défausse sur l’État, on invoque la prévention comme unique réponse, on refuse les outils que d’autres villes – y compris dirigées par la gauche – ont mis en œuvre avec pragmatisme. Ce qui arrive à Rennes n’est pas une exception. C’est ce qui se passe à Marseille, à Grenoble, à Nantes… Partout, le trafic de drogue gangrène les quartiers populaires et déborde sur l’espace public. Et partout, le même profil d’élus : une gauche idéologique, attachée à des postures dépassées. Elle parle de prévention, mais elle oublie l’autorité. Elle dénonce les « représentations sociales », mais ne veut pas voir la réalité.
Qui peut croire sérieusement qu’un adolescent déjà embarqué dans un réseau va hésiter entre dealer et aller au théâtre, juste parce qu’on le lui suggère sur une affiche ?
Les villes qui résistent à cette dérive, à droite comme à gauche, sont celles qui ont pris leurs responsabilités comme à Cannes (David Lisnard, Nouvelle Énergie) ou à Montpellier (Michaël Delafosse, Parti socialiste) où les maires ont mis en place un véritable front de sécurité avec l’État : vidéosurveillance, coopération avec la justice, polices municipales dotées et reconnues, stratégie locale claire. Dans d’autres villes, on préfère s’en remettre aux slogans. La dernière campagne de communication de Rennes Métropole contre le trafic de drogue l’illustre. Son message : « Jobs, sports, sorties… À Rennes, il y aura toujours mieux à faire ! ». Qui peut croire sérieusement qu’un adolescent déjà embarqué dans un réseau va hésiter entre dealer et aller au théâtre, juste parce qu’on le lui suggère sur une affiche ? Qui pense que les chefs de réseau vont renoncer à plusieurs milliers d’euros par semaine pour s’inscrire au foot ? Si à travers ce coup de communication, il s’agit seulement de cocher une case et de se donner bonne conscience, alors c’est pire que de ne rien faire.
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Les maires ne peuvent plus se cacher derrière l’État. Et l’État ne peut plus faire semblant de se passer des maires. La sécurité ne se décrète pas à Paris : elle se construit dans la proximité, avec les habitants, les associations, les travailleurs sociaux, les éducateurs, les forces de l’ordre. Il est temps que l’on sorte des postures. La République n’a pas le droit d’abandonner ses territoires et nous avons besoin de moyens renforcés pour la sécurité publique et la justice de proximité, à l’échelle de l’État autant qu’à l’échelle municipale. Le trafic de drogue tue. Il tue nos enfants, il tue nos rues, il tue notre vivre-ensemble. Et parfois, il tue au hasard, sans logique, sans cible, comme il aurait pu me tuer et tous ceux qui prenaient tranquillement un café ce jour-là.