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Entretien 1/2
Publié le 02/07/2025 à 17:30
Professeur émérite des universités à l'Institut français de géopolitique (Paris VIII), Ali Bensaâd est un fin connaisseur de l'Algérie contemporaine et de ses rapports à la France. Pour « Marianne », il revient sur les fortes tensions dans les relations entre la France et son ex-colonie.
Marianne : Les « gestes » de repentance de la France envers l’Algérie ne sont-ils pas voués à être inopérants du point de vue de l’Algérie, qui mise sur l’instrumentalisation du levier mémoriel ?
Ali Bensaâd : Il n’est pas nouveau que le rapport à la France soit instrumentalisé. Tout comme l’est le rapport à l’Algérie en France. Mais cette instrumentalisation a évolué et s’est radicalisée. Elle a épousé l’actuelle évolution autoritaire du régime algérien qui lui assigne une fonctionnalité nouvelle, être une pièce maîtresse dans le narratif qu’il tente de construire pour contrer le Hirak (mouvement de protestation populaire exigeant plus de démocratie – N.D.L.R.) Un narratif qui met la menace sur l’intégrité territoriale au centre du débat. Menace représentée par un ennemi intérieur, la revendication identitaire berbère, et un ennemi extérieur, la France.
C’est au nom de cette menace que le régime justifie la répression des activistes, traités de « traîtres », et stigmatise la revendication de démocratie comme « néocoloniale ». La France est mise au confluent de toutes ces accusations. L’hostilité à la France devient un ressort idéologique de son autoritarisme. Cette hostilité, par ailleurs, n’est pas tant due à la politique concrète de la France mais au fait que celle-ci, au-delà de la politique de ses dirigeants, représente la fenêtre d'ouverture sur le monde la plus pratique et la plus proche pour les Algériens alors que le régime a pour projet de soustraire sa population au monde pour mieux l’enfermer.
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Par Elsa Anselme