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FIGAROVOX/HUMEUR - Le vote probable, ce mardi 17 juin, des députés macronistes contre la suppression des zones à faibles émissions signera la dérive du camp présidentiel dans un illibéralisme assumé, dénonce l’écrivain.
Alexandre Jardin est écrivain et a récemment publié Les #Gueux (Michel Lafon, 2025).
La crise de régime s’ouvre ce mardi 17 juin. Les ZFE liberticides, discriminatoires et antirépublicaines ne sont plus le sujet. La rage gouvernementale pour les maintenir « à n’importe quel prix » n’est plus que le symptôme de notre basculement dans un régime illibéral. Le président de la République avait averti à Douai le 10 juin au sujet des ZFE : « Le discours que j’entends en ce moment (…) m’énerve au plus haut point (…) On ne peut pas revenir en arrière et détricoter ça. » Dimanche dernier, le sémillant député Renaissance des Français de l’étranger, Roland Lescure, avait menacé sur France 3 avec aplomb : « Supprimer les zones à faibles émissions, c’est hors de question ! ».
Attaquer de front la nation - 78% des Français selon l’IFOP veulent leur arrêt pur et simple -, on s’en moque. Le 28 mai, par 98 voix pour et 51 voix contre avec 6 abstentions, l’Assemblée nationale a-t-elle adopté nettement la suppression des ZFE ? On s’en fiche. Le mouvement citoyen massif des #gueux (terme exprimant le mépris qu’on leur porte) a-t-il été soutenu par un nombre croissant de présidents de régions outrés, de maires scandalisés qu’on attente aux valeurs de la République et du président de l’Association des maires de France, David Lisnard ? On s’en fout. Dimanche soir, l’erreur historique tombe.
L’encore président obtient des députés macronistes qu’ils votent ce mardi contre la loi de « simplification » portée par le gouvernement au seul motif qu’elle supprime les ZFE. Car tel est le bon plaisir du prince ! Peu importe que les entrepreneurs ou agriculteurs attendent des aménagements dans l’enfer administratif qu’ils subissent, peu importe qu’un travail de deux ans finisse dans les poubelles de l’histoire. Le prince veut, ses affidés obtempèrent : ils torpillent leur propre loi pour dynamiter le support de l’abrogation des ZFE. On vous avait prévenus, tas de démocrates bébêtes et sincères !
Le macronisme officiel devient ouvertement le nom d’autre chose. Un autocratisme centriste assumé. On bascule dans le « qu’ils viennent me chercher ! » Dans sa tête et celle de ses séides, il est et demeurera tout puissant. Le citoyen, l’élu local, est bien un gueux.
Quel que soit le vote à l’Assemblée ce mardi - pour ou contre les ZFE -, la déconnexion est désormais actée, irréversible. Si l’autocrate gagne, le peuple perd. S’il perd, le peuple sait que l’autocrate entend désormais faire ce qu’il veut, en roue libre
Alexandre JardinIl y a dans cette manœuvre désespérée du jeune «autocrate» la marque de la crise de régime qui s’est instaurée depuis la dissolution. Dans son sillage, la macronie s’affirme clairement en sécession assumée par rapport à la République. Elle se referme sur elle-même, durcit ses positions et ne respecte plus le jeu normal et paisible de la démocratie. À mesure que ce club restreint perd la bataille du fait majoritaire, élection après élection, il se radicalise pour finir dans une étrange doctrine : « Dissolvons le peuple puisqu’il nous incommode ». Où sont l’amour et le respect des autres qui doivent inspirer toute politique ? Où est la République ? Où est la construction d’une unité pour affronter les défis sévères du temps ?
Si ces méprisants gagnent ce mardi, ils auront épuisé toutes les voies démocratiques. En élève de Trump, Emmanuel Macron asphyxie la souveraineté populaire, ne la reconnaît plus : il ne veut ni du référendum, ni de l’extension du domaine référendaire (article 11), ni du résultat d’une dissolution hasardeuse, ni de la volonté de huit Français sur dix qui, pourtant, sur les ZFE, ont envoyé des signaux plus que clairs. On fera votre bien que vous le vouliez ou non ! Quel que soit le vote à l’Assemblée ce mardi - pour ou contre les ZFE -, la déconnexion est désormais actée, irréversible. Si l’autocrate gagne, le peuple perd. S’il perd, le peuple sait que l’autocrate entend désormais faire ce qu’il veut, en roue libre.
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La doctrine des derniers macronistes fait peur. La crise de régime s’ouvre donc. Nous avons un sérieux problème pour les deux ans à venir. Attention ! Le peuple fut déjà sèchement congédié par deux fois : quand le « non » au référendum sur l’Europe de 2005 fut contourné par le traité de Lisbonne en 2007, et quand la révolte des gilets des jaunes fut matée, achetée puis bernée. La troisième fois est un jeu à haut risque.
Le 28 juin, les « gueux » occuperont massivement les ports français avec les pêcheurs artisans et les paysans en colère sous la bannière des #gueux qui flottera sur toutes nos côtes. Ils rouleront dans Paris et en province avec les motards en colère et celles et ceux qui refusent ce diktat. Tous, unis, lutteront fièrement contre le maintien des ZFE et la loi de programmation pluriannuelle de l’énergie qui, si elle est adoptée, pourrait doubler nos factures d’électricité. Avec les maires et la nation, nous allons porter pacifiquement la parole ferme d’un peuple qui ne veut plus être congédié par le prince.