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Alain Duhamel et la retraite à 85 ans !

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« Pour l’instant, j’ai la chance de ne pas avoir de vieillissement intellectuel trop perceptible, mais je n’échappe pas à une certaine fatigue physique, qui n’est pas liée à mon travail, mais à mon âge. » (Alain Duhamel, le 14 octobre 2024 dans "Nice Matin").

La retraite à 85 ans, après 62 annuités, ça vous parle ? Pas à vous, peut-être, mais certainement à Alain Duhamel, l'éditorialiste politique le plus connu et le plus ancien de France, qui a eu encore l'audace de proposer la suppression de trois jours fériés ce mercredi 2 juillet 2025 sur BFMTV, pour financer massivement la lutte contre le réchauffement climatique (facile à proposer la veille de sa retraite !). L'ancien Premier Ministre Jean-Pierre Raffarin, qui était son invité, confirmait qu'un jour férié travaillé rapportait 2 milliards d'euros par an à l'État, ce qui fait que "son" lundi de Pentecôte, pour les personnes âgées, institué après la désastreuse canicule d'août 2003, a rapporté 40 milliards d'euros, selon la Cour des Comptes.

Ainsi, Alain Duhamel l'a annoncé le 2 septembre 2024 : il terminerait sa carrière sur BFMTV ce jeudi 3 juillet 2025 à 19 heures, et ce sera après quarante-cinq minutes d'interview du Premier Ministre François Bayrou qu'il connaît bien depuis longtemps, même si le chef du gouvernement paraît être un petit jeune (septuagénaire) comparativement !

Alain Duhamel a fêté son 85e anniversaire le 31 mai 2025, et semble en parfait état de marche, si je puis m'exprimer ainsi pour parler d'une machine intellectuelle bien huilée et bien maintenue. Sur BFMTV, on l'appelle même la « mémoire de la Cinquième République », qu'il est effectivement puisque né sous la Troisième République, il a commencé sa vie professionnelle au début de la Cinquième République, en 1963, alors pour une chronique dans "Le Monde". Il a même assisté, à l'âge de 18 ans, au fameux discours de De Gaulle le 4 septembre 1958 pour présenter le projet de nouvelle Constitution. Pour avoir sa place, il était venu tôt le matin et a dû se farcir tous les discours précédant celui du Général (dont André Malraux qui a introduit magistralement De Gaulle à la tribune).

En soixante-deux ans de carrière, Alain Duhamel a connu beaucoup de médias, notamment par ses chroniques politiques quotidiennes sur Europe 1 puis sur RTL, par ses participations aux émissions politiques sur Antenne 2 puis France 2 (entre autres, les mythiques émissions : "Carte sur table" et "L'Heure de vérité"), il a commenté les onze élections présidentielles, et a donc une véritable connaissance de la vie politique et médiatique depuis De Gaulle. Connaissance qu'il a bien sûr enseignée à Science Po Paris et qu'il a diffusée aussi à l'Académie des sciences morales et politiques dont il a été élu membre le 10 décembre 2012.
 

Il a reconnu une boulette en 2012 : devant des étudiants centristes, il les a déçus en expliquant (bien avant 2012) que François Bayrou avait raté sa campagne des élections européennes de juin 2009 en ne faisant pas une campagne européenne mais juste politicienne (alors que l'éditorialiste était lui-même un pro-européen convaincu), mais pour les rassurer, il leur a dit que cela ne l'empêcherait pas de voter pour lui à l'élection présidentielle, ce qui fut sa seule sortie publique de prise de position. Il ne pensait pas que cette conversation était enregistrée car elle n'a pas été diffusée tout de suite, seulement bien après pour l'exclure des médias pendant la campagne présidentielle de 2012 (RTL et France 2 l'avaient exclu de leur dispositif). C'était une leçon contre l'imprudence qui n'aura pas à répéter. Maintenant, la moindre conversation privée, dans un pot ou au cours d'un repas, peut se retrouver en direct sur les réseaux sociaux comme parole publique qui peut prêter à polémique.

Entre parenthèses, puisque j'évoque cette période, j'avais eu la même réflexion le 10 juin 2009, très en colère contre François Bayrou qui n'avait pas su capitaliser son score présidentiel de 2007 aux européennes : « La réalité, que j’avais soulignée il y a déjà quelques temps, c’est que ce n’est pas vrai, l’Europe n’est pas un thème majeur du MoDem. Pourquoi ? Parce que les plus européanophiles (issus de la démocratie-chrétienne laïque française) ont quitté François Bayrou. Et ceux qui sont venus, des militants socialistes déçus, des écologistes déçus etc. ont plutôt une culture souverainiste, altermondialistes, d’opposition au système. J’avais regretté depuis 2007 ce manque de positionnement clair sur l’Europe. Je ne doutais pas des sentiments pro-européens de François Bayrou mais je m’inquiétais qu’il ne les mît pas en avant. Bien au contraire, la campagne du MoDem a été surtout nationale et pas européenne. François Bayrou a publié il y a quelques semaines un livre contre Nicolas Sarkozy qui a considérablement pollué le discours européen de son parti. Rien ne l’obligeait pourtant d’adopter un tel calendrier. C’est donc délibérément qu’il a voulu utiliser la grande impopularité présidentielle pour engranger le meilleur résultat électoral possible. ».

En fait, Alain Duhamel aurait pu faire comme son compère et complice, Jean-Pierre Elkabbach, à savoir ne pas prendre de retraite du tout. Alain Duhamel a reconnu qu'il n'était pas tout seul dans cette décision : « Il fallait que je divorce, soit avec BFM, soit avec ma femme. ». Effectivement, c'est son épouse, la discrète France Duhamel, chef d'orchestre et agrégée de musique, qui a insisté pour qu'il prenne sa retraite : « Je ne l’avais pas manifesté vraiment, mais je lui ai fait comprendre, quand même, que je trouvais que ça suffisait. C’est une très belle carrière, mais il faut savoir s’arrêter. », a-t-il confié le 7 septembre 2024 sur France 5.
 

Un de ses invités récurrents sur BFMTV, Jean-Pierre Raffarin lui a donné un brevet d'érudition politique ce mercredi : « Je dois dire qu'il a une expérience politique qui fait qu'on ne peut pas s'aventurer dans des arguments légers parce qu'il trouve très vite la parade en vous citant un exemple. Vous avez vu, tout à l'heure, le retour de Pierre Mendès France à la Libération, c'était quand même une vue. Donc, il y a chez lui cette densité culturelle qui fait que la malice politique trouve sa source au plus profond de notre culture. ».

Dans la matinée du 2 juillet 2025, Alain Duhamel était l'invité de Sonia Devillers sur France Inter, pour revenir sur sa longue carrière d'éditorialiste politique. D'habitude, c'était lui l'interviewer. Il a reconnu qu'il avait moins brillé que d'autres parce qu'il refusait d'être polémiste et qu'il l'assumait : « Les éditorialistes les plus brillants sont les éditorialistes les plus ostensiblement engagés. C'est bien plus facile d'être un polémiste de génie que d'être d'abord un analyste. Pour les éditorialistes politiques, pour briller, il faut polémiquer. Moi, j'essaye d'être à peu près équitable. Ça ne veut pas dire que je n'ai pas de préférence, que je traite tout le monde de la même façon, mais j'essaye d'être équitable et réfléchi. Alors, je le reconnais, c'est moins brillant. ».

En soixante-deux ans de carrière, il a perçu une évolution dans les processus démocratiques qui lui fait un peu peur. Le court terme l'a largement emporté sur la vision à long terme, ce qui est d'autant plus regrettable que les enjeux actuels sont à l'échelle de la planète et du siècle (en particulier le réchauffement climatique).
 

Il a ainsi parlé de ce qu'il a appelé la démocratie d'opinion : « Je pense que ce que je redoutais est arrivé. C'est-à-dire que je pense qu'aujourd'hui, sans qu'on en est conscience, on est passé de la démocratie représentative à la démocratie d'opinion, c'est-à-dire à l'expression chaotique de réflexes, de pulsions, évidemment entretenus par les réseaux sociaux, mais correspondant aussi à l'air du temps, au désenchantement, aux distances avec les idéologies classiques... Il y a à la fois un désengagement et une éruption de mécontentements contradictoires et simultanés. Et c'est le triomphe de la démocratie d'opinion. C'est-à-dire qu'il y a de moins en moins de réflexion politique et de plus en plus de turbulences, de rejets, de polémiques et de superficialité. Alors, ça, je reconnais, c'est typiquement une réflexion vieux monsieur ! ».

Et il a terminé l'interview par son meilleur souvenir de la télévision. Honnête avec lui-même et les auditeurs, sans donner d'autres précisions, il a donc confirmé qu'il avait bien eu des préférences politiques personnelles : « Souvenir heureux à la télévision ?... Je dirais qu'il y a quand même eu quatre plaisirs et demi au moment d'annoncer les résultats, puisque je faisais les premiers commentaires après, des élections présidentielles sur onze ! ».

Le départ à la retraite n'empêchera pas Alain Duhamel de revenir régulièrement dans les médias, mais plus pour animer une émission politique, seulement pour présenter ses derniers essais politiques qu'il ne manquera pas de continuer à rédiger dans l'avenir proche. Je lui souhaite une bonne retraite et regrette qu'aujourd'hui, aucun de ses confrères ne l'égale dans son érudition politique et sa densité d'analyse. Le commercial a remplacé le culturel, et l'audimat a remplacé les bibliothèques.

Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (02 juillet 2025)
http://www.rakotoarison.eu

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Comment devient-on le chroniqueur politique le plus influent du pays ?


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