L'affaire du dimanche

Florent M., tatoueur à Arras, est mis en examen pour une série d’agressions sexuelles. Il a fallu que les plaignantes s'organisent entre elles pour que la justice s'active enfin, après des années d'inertie. Les policiers estiment que le nombre de victimes de ce tatoueur pourrait approcher les 250 femmes. Aujourd’hui, seules 22 d’entre elles ont accepté de déposer plainte.

Allongée sur le fauteuil du tatoueur, Alicia se sent mal à l’aise. Ce qui la dérange n’est pas la douleur de l’aiguille qui lui transperce la peau. En ce mois de juin 2020, ce qui dérange cette mère de 30 ans, c'est la main du professionnel. Elle remonte trop souvent sa jupe, laissant apparaitre ses sous-vêtements. Elle effleure ses parties intimes trop fréquemment pour que cela soit involontaire. « Plus le tatouage avançait et plus ses gestes ressemblaient à des caresses. Je me demandais si tout cela était bien normal, mais je ne disais rien car je ne voulais pas gêner son travail », témoigne-t-elle. Alicia est comme pétrifiée. « Quand le tatouage a été terminé, j’étais soulagée. J’ai réglé ce que je devais et je suis partie tout de suite. Ce n’est que plus tard, en cherchant des avis sur Internet que je me suis aperçue que je n’étais pas la seule à avoir vécu une mauvaise expérience dans ce salon, que ce tatoueur profitait de sa position pour agresser sexuellement ses clientes ».