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FIGAROVOX/TRIBUNE - Ce 7 mai, le tribunal administratif de Paris a suspendu une circulaire remodelant le fonctionnement de la plateforme Affelnet qui gère le système d’affectation des lycéens à Paris. Des conseillers de Paris de droite et du centre* vont jusqu’à réclamer sa fermeture.
Passer la publicité Passer la publicitéÀ Paris, la rentrée scolaire ne se prépare plus seulement dans les salles de classe, mais aussi dans les tribunaux. Loin d’un débat technique ou secondaire, la récente suspension par la justice administrative d’une circulaire clé du rectorat met en lumière un malaise croissant : celui d’un système d’affectation des élèves devenu, aux yeux de nombreux parents, à la fois opaque, injuste et décourageant. Le 7 mai dernier, le tribunal administratif de Paris a suspendu en référé la circulaire rectorale du 10 avril 2025. Ce texte, pourtant central, fixe les règles d’affectation des élèves de troisième vers les lycées publics parisiens via la plateforme Affelnet. Sa suspension, bien que provisoire, marque une étape importante dans le combat mené par les familles pour une affectation plus juste. Car la mobilisation est massive et inédite : la PEEP et la FCPE, souvent opposées, sont aujourd’hui unies pour dénoncer un système devenu opaque, inéquitable et anxiogène. Ensemble, elles pointent une réforme qui, sous couvert de mixité sociale, a introduit des critères qui défient à la fois la logique et le mérite.
Au cœur du dispositif, les bonus IPS, attribués selon l’indice de position sociale du collège d’origine. Plus le collège est jugé «défavorisé», plus l’élève reçoit de points bonus, jusqu’à 1 200. Résultat : les résultats scolaires comptent souvent moins que l’origine géographique ou sociale de l’élève. À dossiers équivalents, deux élèves peuvent se voir offrir des perspectives radicalement différentes pour l’accès aux lycées les plus demandés. Prenons l’exemple du lycée Condorcet, dans le 9e arrondissement. Considéré comme l’un des meilleurs établissements publics de la capitale, il est désormais pratiquement inaccessible aux meilleurs élèves de son propre secteur. Un élève avec 15 dans toutes les matières et une «maîtrise satisfaisante» des compétences peut être refusé. À l’inverse, un autre élève, aux résultats moyens mais issu d’un collège à IPS faible, y sera admis grâce aux points supplémentaires. Le mérite est ainsi sacrifié sur l’autel d’un égalitarisme algorithmique.
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L’étude de la Fondation pour l’innovation politique «La réforme Affelnet à Paris : un voyage au pays où 15 = 20» (2023) dévoile aussi une autre absurdité : les notes sont arrondies par tranches (15 = 20, 10 = 14.9 etc.), rendant illisibles les bulletins et démotivant les élèves. Par ailleurs, l’évaluation du «socle commun» - très floue - pèse davantage dans le calcul final que les résultats eux-mêmes. Un effet collatéral préoccupant est déjà visible : la fuite croissante d’élèves vers l’enseignement privé. Face à l’incertitude, à l’assignation géographique et à l’arbitraire de l’algorithme, de nombreuses familles renoncent à l’école publique. Cette tendance menace directement la mixité sociale que la réforme prétend promouvoir.
L’objectif de mixité sociale ne peut se faire au prix de la transparence, de l’équité et de la confiance
La suspension de la circulaire est un signal d’alarme. Elle rappelle à l’administration que l’objectif de mixité sociale ne peut se faire au prix de la transparence, de l’équité et de la confiance. Oui, la mixité est une nécessité. Mais elle ne doit pas être synonyme d’assignation, ni se construire en sacrifiant les efforts des élèves. Il est temps de repenser Affelnet, de rétablir la clarté et le mérite, et de garantir à chaque famille une véritable liberté de choix dans le service public de l’éducation.
*Liste des signataires :
- David Alphand, co-président du groupe Changer Paris, conseiller de Paris du XVIe
- Jean-Pierre Lecoq, maire du VIe, conseiller régional d’Île-de-France
- Anne Biraben, vice-présidente du groupe Changer Paris, conseillère de Paris du Ve
- Rudolph Granier, vice-président du groupe Changer Paris, conseiller de Paris du XVIIIe
- Inès de Raguenel, vice-présidente du groupe Changer Paris, conseillère de Paris du XVe
- Aurélien Véron, porte-parole du groupe Changer Paris, conseiller de Paris du Centre
- René-François Bernard, conseiller de Paris du VIIe
- Catherine Lécuyer, conseillère d’arrondissement du VIIIe
- Franck Margain, conseiller de Paris du XIIe
- Valérie Montandon, conseillère de Paris du XIIe, conseillère régionale d’Île-de-France
- Aurélie Pirillo, conseillère de Paris du XVIe.