Le meurtrier Justin Bourque subit son procès pour voies de fait graves, mercredi et jeudi à Miramichi. Il est accusé d’avoir agressé un codétenu avec un couteau artisanal, il y a trois ans, au pénitencier à sécurité maximale de Renous.

Cet homme de 35 ans purge présentement une peine d’emprisonnement à perpétuité pour le meurtre de trois policiers en 2014 à Moncton. Son complice présumé et coaccusé dans cette affaire est un autre meurtrier nommé Christian Clyke.

Ils s’en seraient pris à un autre codétenu, Chase Spence, le 3 mai 2022 à l’Établissement de l’Atlantique. Ils sont accusés de voies de fait graves et de possession d’une arme dans un dessein dangereux.

Le palais de justice de Miramichi, au Nouveau-Brunswick.

Photo : Radio-Canada / Pascal Raiche-Nogue

Leur procès s’est mis en branle, mercredi matin, en Cour provinciale à Miramichi. Les deux coaccusés étaient menottés et sous haute surveillance des shérifs.

Justin Bourque portait un t-shirt noir et des jeans. Ses cheveux étaient mi-longs et son visage était fraîchement rasé. Son cou était traversé diagonalement par une longue ligne rouge ressemblant à une cicatrice.

La Couronne a présenté des images de l’incident captées par quatre caméras de surveillance de l’unité 2C, le 3 mai 2022.

Elle a aussi appelé à la barre plusieurs agents correctionnels qui travaillaient à l’Établissement de l’Atlantique, situé à Renous, ce jour-là.

Il semblait qu’ils le poignardaient avec des couteaux artisanaux

L'Établissement de l’Atlantique, un pénitencier fédéral situé à Renous, au Nouveau-Brunswick.

Photo : La Presse canadienne / Andrew Vaughan

Des agents ont témoigné que Chase Spence a été transféré de l'unité 2A à l'unité 3C quelques instants avant l'agression alléguée.

Tenant un sac contenant ses possessions, il a traversé la porte grillagée qui séparait les deux unités et est entré dans le corridor où se trouvaient les cellules.

D’après les images de surveillance, Justin Bourque et Christian Clyke lui ont emboîté le pas.

Justin Bourque s’est approché de Chase Spence avec les mains dans les poches. Il a échangé quelques mots avec lui, puis Chase Spence lui a donné un coup de poing au haut du corps.

Après une courte confrontation, Chase Spence s’est enfui en courant, pourchassé par Justin Bourque et Christian Clyke. Les trois détenus se sont arrêtés dans la buanderie, où a eu lieu l’agression alléguée.

Selon l’agent Michael Simon, qui se trouvait à quelques mètres de là, les deux coaccusés s’en sont pris à la victime avec des armes blanches.

Il semblait qu’ils le poignardaient avec des couteaux artisanaux, a dit l’agent Michael Simon lors de son témoignage.

Justin Bourque et Christian Clyke sont accusés d'avoir poignardé un codétenu, en mai 2022 au pénitencier de Renous.

Photo : CBC

Les images de surveillance ne permettent pas de voir l'agression alléguée, puisque la vue était obstruée par un pilier d'acier.

Après quelques secondes, Christian Clyke s’est éloigné. Il était visiblement blessé au bras et saignait abondamment. D’après une agente, les trois détenus étaient armés de couteaux artisanaux.

Justin Bourque est resté avec Chase Spence un peu plus longtemps avant de s’éloigner.

Chase Spence s'est relevé et a été pris en charge par des agents qui ont constaté qu’il avait la peau perforée dans le dos et le cou. Il a été transporté à l’Hôpital régional de Miramichi, où il a été traité pour ses blessures.

Chase Spence a refusé de parler à la police dans le cadre de l'enquête et n'a pas témoigné lors du procès.

La Couronne a fini de présenter ses preuves mercredi en fin d’après-midi. L’avocat de Justin Bourque a indiqué que son client avait besoin de temps pour réviser des documents avant de décider s’il témoignera ou pas.

Christian Clyke, qui se représente lui-même, a indiqué qu’il ne s’opposait pas à cet ajournement. On saura donc jeudi matin si les deux coaccusés prendront la barre pour raconter leur version des faits.