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Au tribunal de Toronto, Tara McMunn a fondu en larmes en présentant des excuses à la famille de la sexagénaire qu'elle a tuée dans le nord de la ville en 2023. La femme avait plaidé coupable le mois dernier d'une accusation de conduite avec facultés affaiblies ayant causé la mort de Hazela Baksh.
Le procureur de la Couronne, Simon King, a réclamé une peine de quatre ans de détention pour Mme McMunn et une interdiction de conduire durant 8 ans à sa sortie de prison sur la base de quatre facteurs aggravants.
Dans un bref réquisitoire, le procureur rappelle que la conductrice avait un taux d'alcool dans le sang de 0,21 %, qu'elle roulait à 110 km/h dans une zone de 50, qu'elle n'avait pas de permis et que l'accident mortel a eu un impact considérable sur la famille de la victime.

Hazela Baksh rentrait d'une soirée à la mosquée pendant le ramadan 2023 lorsqu'elle a été tuée par une conductrice en état d'ébriété. (Photo d'archives)
Photo : Facebook
Me King n'a en outre retenu que deux facteurs atténuants : le plaidoyer de culpabilité de l'accusée et l'absence d'antécédents judiciaires.
Plus tôt dans la matinée, le procureur avait lu à la cour une douzaine de lettres des membres de la famille de la victime qui décrivent l'impact de la mort de Hazela Baksh sur leur vie depuis plus de deux ans.
Déclarations de la famille
Dans des témoignages poignants, la mère, les quatre sœurs et le frère de la victime ainsi que des neveux, nièces et cousines ont déclaré que Hazela Baksh était une femme au grand cœur, une cuisinière hors pair, une femme altruiste et dévouée à sa famille.
Tous ont expliqué la façon avec laquelle ils continuent aujourd'hui de vivre avec leur deuil : choc, mélancolie et tristesse, douleur et incompréhension.
Certains vivent depuis avec de l'anxiété, de la colère, des cauchemars, des insomnies et des attaques de panique.

La Toyota de Hazela Baksh avait percuté une conduite en béton après avoir été frappée de plein fouet par la Nissan de Tara McMunn le soir du 18 avril 2023 dans le nord de Toronto.
Photo : Radio-Canada / CBC
Seul le beau-frère de la victime, Aaron McCade, a tenu à s'adresser à la cour en personne.
Son indignation, visiblement perceptible dans sa voix, n'était pas seulement dirigée à l'endroit de Tara McMunn, mais aussi du gouvernement et des procureurs, parce que la mort de Hazela était non seulement évitable, mais prévisible.
Le système en place continue de tolérer des comportements qui mettent des vies en danger. Il est dans leur pouvoir d'apporter des changements significatifs, d'appliquer des politiques et des sanctions pour dissuader la conduite avec facultés affaiblies.
M. McCade mentionne que d'autres vies innocentes seront fauchées si le gouvernement ne modifie pas le Code criminel pour sévir contre les chauffards.

L'intersection près de la rue Albion et de l'avenue Finch Ouest était en construction et la vitesse y était limitée à 50 km/h en avril 2023.
Photo : Radio-Canada / CBC
Aujourd'hui, demain, chaque jour, nous continuerons de perdre des personnes comme Hazela si la situation perdure, conclut-il.
Position de la défense
Dans son plaidoyer, la défense a joué le tout pour le tout en demandant une peine de trois ans de prison.
Me Rachel Lichtman rappelle que sa cliente de 40 ans a plaidé coupable et fait éviter un procès aux Baksh.
L'avocate souligne que sa cliente est divorcée et mère monoparentale de trois jeunes filles (dont une seule est mineure, NDLR), qu'il s'agit de son premier délit criminel et qu'elle a cessé de boire après l'accident du 18 avril 2023.
Elle a toujours été présente pour ses filles et sa belle-fille, déclare-t-elle en précisant que sa cliente souffre d'anxiété et de tremblements depuis la tragédie.
Elle est affectée par ce qui est arrivé et cet accident n'aurait jamais dû se produire, mentionne-t-elle.

Hasheda McCade et son fils, Yasier Jason Baksh, pensent que les peines pour ivresse au volant ayant causé la mort sont encore trop clémentes au Canada.
Photo : Radio-Canada / Jean-Philippe Nadeau
Me Lichtman déclare que son petit copain était violent et qu'elle l'a quitté quelque temps avant la collision mortelle à l'intersection des rues Albion et Finch Ouest.
Elle ne cherche aucune excuse, mais cet accident s'est produit dans un contexte précis, poursuit-elle.
L'avocate explique que Mme McMunn a paniqué lorsque son ex-petit ami s'était pointé chez elle ivre et armé. Elle a alors pris le volant alors qu'elle avait consommé de l'alcool.
Me Lichtman assure que l'accusée est rongée par les remords et qu'elle endosse l'entière responsabilité de ses actions. Elle a en outre soumis à la cour 22 lettres de recommandation sur la bonne réputation de sa cliente.

La famille Baksh à la sortie du palais de justice de Toronto le 12 juin 2025 après le plaidoyer de culpabilité de Tara McMunn.
Photo : Radio-Canada / Jean-Philippe Nadeau
Les documents, que cite en partie la défense, décrivent Tara McMunn comme une mère attentionnée, un bourreau de travail et une femme bienveillante à l'endroit des siens et de sa communauté.
C'est un accident malheureux, elle n'a jamais voulu causer de mal à quiconque, une peine de trois ans est appropriée, conclut l'avocate.
Tara McMunn a accepté de s'adresser à la cour à la demande de la magistrate. La femme pleurait toutefois si abondamment que ses paroles étaient souvent inaudibles.
Je n'arriverai jamais à me pardonner pour ce que je vous ai fait, je suis profondément désolée et je n'ai pas de mots pour exprimer mon chagrin, mais je ne demande pas votre pardon, dit-elle.

Aaron McCade est le beau-frère de la victime, Hazela Baksh.
Photo : Radio-Canada / Jean-Philippe Nadeau
À l'extérieur, Aaron McCade n'est pas entièrement convaincu que les remords de l'accusée sont sincères.
C'est difficile à dire, parce qu'elle n'a montré aucun regret durant deux ans depuis le début des procédures judiciaires… cela arrive donc un peu tard, dit-il.
Elle était peut-être sincère ou elle jouait la comédie pour tenter d'espérer une peine plus clémente, conclut-il.
La juge Katherine Corrick, de la Cour supérieure de l'Ontario, rendra sa sentence le 17 octobre.