GAZA - Un ultimatum et une menace de destruction absolue. Après que les États-Unis ont fait une nouvelle proposition de trêve à Gaza en échange de la libération des derniers otages retenus depuis le 7 octobre 2023, Israël a sommé le Hamas d’accepter. Alors que Donald Trump a assuré (lors d’une conférence de presse avec Elon Musk) qu’un cessez-le-feu était « tout proche », c’est le ministre israélien de la Défense qui a redoublé la pression envers le mouvement islamiste.

« Les meurtriers du Hamas vont maintenant devoir choisir : accepter les termes de “l’accord Witkoff” pour la libération des otages ou être anéantis », a écrit Israël Katz dans un communiqué publié vendredi 30 mai. En attendant, il a confirmé que Tsahal poursuivait ses opérations « avec toute sa force » tout en « tout en évacuant la population locale de chaque zone de combat ».

L’État hébreu a en effet récemment redoublé l’intensité de son offensive dans la bande de Gaza avec un but affiché très clair : prendre le contrôle de la totalité du territoire palestinien et de libérer les derniers otages qui y sont toujours retenus. Seulement cette offensive se fait au prix d’une situation humanitaire catastrophique ce qui a conduit beaucoup d’alliés d’Israël (dont la France) à se désolidariser de l’action et à exhorter Benjamin Netanyahu à changer de stratégie.

Pourquoi le Hamas n’a pas dit oui à Witkoff

Jeudi soir, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, avait annoncé qu’une nouvelle proposition américaine de cessez-le-feu (élaborée par l’émissaire de Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff) avait été approuvée par Israël.

Un peu plus tard, Bassem Naïm, l’un des dirigeants en exil du Hamas, avait déclaré à l’AFP que cette proposition ne répondait pas aux demandes du mouvement, dans la mesure où elle « signifie, en essence, la perpétuation de l’occupation, la poursuite des meurtres et de la famine ». Selon une source proche du Hamas, le mouvement déplore l’absence de garanties sur la poursuite des discussions pendant la trêve, en vue de parvenir à un cessez-le-feu permanent. Le Hamas a toutefois indiqué vendredi qu’il menait « des consultations avec les forces et factions palestiniennes » au sujet de la proposition « transmise par M. Witkoff par l’intermédiaire de médiateurs ».

En attendant que les pourparlers aboutissent, la bande de Gaza est « l’endroit le plus affamé au monde », où « 100 % de la population est menacée de famine », a déclaré à Genève le porte-parole du bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), Jens Laerke.