Publié le 30 juin 2025 à 18:42. / Modifié le 30 juin 2025 à 19:08. 4 min. de lecture

Dans son manuel de savoir-vivre à l’usage des jeunes femmes qui seraient restées coincées au milieu du XXe siècle, la baronne Nadine de Rothschild conseille d’«être toujours prêt(e) à la rencontre qui changera votre vie». Faire la connaissance d’un milliardaire célibataire, avec la perspective d’un mariage derrière. Ou croiser la route du 719e joueur mondial au premier tour de Wimbledon, avec la promesse d’affronter Carlos Alcaraz sur le Centre Court deux jours plus tard au tour suivant. Lundi, en ouverture du tournoi londonien, Leandro Riedi n’était pas prêt. Il est passé à côté de son match, perdu 6-4 6-4 6-4 en 2h19. A 23 ans, il aura sans doute d’autres occasions mais celle-ci était belle. Et puis, c’était la première après tant d’efforts. Il repart avec ses regrets et laisse le Britannique Oliver Tarvet embrasser un destin qui aurait pu être le sien.

Le Thurgovien s’est incliné avec une application arithmétique qui frise l’obstination: trois fois 6-4, trois fois 45 minutes par set, trois fois un break évitable concédé à coups de trop nombreuses fautes directes, 17 dans la première manche, 16 dans la deuxième, 18 dans la troisième. Riedi, qui a souvent donné l’impression de faire jeu égal avec son adversaire, ou du moins de ne pas lui être inférieur, n’a jamais été proche de la victoire. Aucun set gagné, aucune balle de break en sa faveur, 73 points marqués contre 100 concédés, dont 51 offerts. Il a souvent bien retourné mais régulièrement fauté sur le deuxième ou troisième coup de raquette. Un match serré mais un résultat net. Le jeune Suisse, qui pour ses débuts à Wimbledon avait hérité du court no 4, à une trentaine de mètres seulement de la façade de lierre du Centre Court, est resté tout proche de son rêve, comme on peut l’être d’un château fort que l’on contemple des douves, alors que le pont-levis est dressé et la grille tirée.