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Huit élèves d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, âgés de 13 à 16 ans achèvent 6 semaines de tournée au Manitoba. La troupe s’est arrêtée à Notre-Dame-de-Lourdes, au sud-ouest de Winnipeg, pour présenter deux pièces primées en festival cette année. Une expérience qui donne à certains l’envie de revenir dans la province pour y faire leurs études universitaires.
À quelques minutes de l’arrivée du public, la troupe de théâtre ivoirienne du Collège Ivoiro-Canadien d’Intégration s’affaire encore à bricoler le décor.
Une table de ping-pong est recouverte d’un drap, puis placée contre un mur de la bibliothèque de l’École régionale Notre-Dame, relevant de la Division scolaire franco-manitobaine.
L’installation délimite la scène et forme des coulisses pour les comédiens.
On essaie d’adapter la salle, précise Daouda Dembélé, fondateur du Collège Ivoiro-Canadien d’Intégration, l’air serein au milieu de l’agitation dans la bibliothèque.

Daouda Dembélé est le fondateur du Collège Ivoiro-Canadien d'Intégration.
Photo : Radio-Canada / Victor Lhoest

Une table de ping-pong est amenée dans la bibliothèque de l'école pour servir de décor et séparer l'avant de la scène des coulisses.
Photo : Radio-Canada / Victor Lhoest
Depuis le 1er mai, la troupe a présenté la pièce devant les élèves du Collège Louis-Riel, à Winnipeg; de l’École/collège régional Gabrielle-Roy, à Île-des-Chênes; de l’École communautaire Réal-Bérard, à Saint-Pierre-Jolys; et de l’École Saint-Joachim, à La Broquerie.
À chaque représentation, Daouda Dembélé rappelle que l’objectif est de faire découvrir un pan de la culture ivoirienne.
Ce sont des pièces qui parlent de la culture africaine. Nos enfants de la Côte d’Ivoire viennent partager cela avec nos enfants du Manitoba. Nous avons des scènes culturelles fortes. Souvent, lorsqu’il y a des scènes de décès en Afrique, les gens expriment tout avec excès : pleurs, grands gestes… Cela choque un peu les jeunes d’ici, car l’approche est différente.
Les pièces sont écrites à partir des idées des élèves. Cette année, le professeur de théâtre, Yannick Kabean, souhaitait qu’elles parlent au plus grand nombre.
Elles abordent des thèmes universels tels que l’amour, le deuil et la confiance en soi.
On voulait que ce soient des pièces réalistes, traitant de thématiques universelles. Je pense que nous avons misé sur ces critères pour que le public canadien ne soit pas déconnecté de ces réalités. Ce mélange nous permet d’être en communion avec le public, fait valoir le professeur de théâtre.
Je ne connaissais même pas le Manitoba
Pendant la présentation de la pièce Autour du cœur, Carol Konan joue le rôle d’une femme attristée par la mort de son conjoint. Elle tombe au sol, pleure et tremble, émouvant le public jusqu’à tirer quelques larmes chez lui.
Elle estime que ce rôle lui a beaucoup appris. Il faut poursuivre ses rêves, faire ce que l’on veut, indique-t-elle.

Carol Konan (à gauche) joue le rôle d’une femme trompée par son défunt mari, qui découvre l’existence d’une maîtresse au moment des funérailles.
Photo : Radio-Canada / Victor Lhoest

Carol Konan, qui joue dans la pièce « Autour du cœur », a remporté la médaille d’or pour son rôle lors du festival Théâtre jeunesse début mai à Winnipeg.
Photo : Radio-Canada / Victor Lhoest
Carol Konan affirme que le théâtre l’a transformée. Avant je ne pouvais pas parler en public; ça m'a permis de développer cette compétence, de leadership, aussi. J’ai même remporté une médaille d’or [au festival théâtre jeunesse]; je suis très heureuse, dit-elle.
Dans son avenir rêvé, elle se voit étudiante à l’Université de Saint-Boniface, un objectif né ces dernières semaines. Je ne connaissais même pas le Manitoba avant ni l’histoire de Winnipeg. Franchement, j’aime ça, souligne-t-elle.
Les élèves de la délégation, en plus de se produire sur scène, profitent pendant un mois de cours au Collège Louis-Riel ainsi que de l’hospitalité de parents d’élèves.
Défendre la francophonie
Le partenariat entre le Collège Ivoiro-Canadien d’Intégration et la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM) dure depuis quatre ans.
Le fondateur du Collège Ivoiro-Canadien d’Intégration, Daouda Dembélé, assure que chaque fois, trois élèves reviennent pour un échange scolaire l’année suivante.
Souvent, ils vont au Collège Louis-Riel ou au Collège Béliveau, explique-t-il.

Yannick Kabean, professeur de théâtre, souligne que le théâtre joue un rôle important dans la valorisation de la langue française.
Photo : Radio-Canada / Victor Lhoest
Le professeur de théâtre, Yannick Kabean, souligne que ce premier pas facilite les démarches.
Quand les élèves vont demander des papiers pour étudier, c’est plus facile parce qu’ils ont déjà une expérience manitobaine. Même les parents sont rassurés, car ils voient le bien-fondé de la démarche.
M. Kabean insiste également sur la mission linguistique de la troupe : On vient en mission pour valoriser la langue. Au Manitoba, le français est parfois piétiné par l’anglais.
Alain Laberge, directeur général de la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM), estime que ces échanges scolaires pourraient à terme permettre de recruter de futurs enseignants pour la division.
Nous traversons un moment charnière où nous manquons de personnel. C’est une façon de faire les choses. Nous en sommes encore aux balbutiements, mais il faut bien commencer quelque part.