Mardi, l’un des premiers radars annoncés par la municipalité niçoise a été installé sur la promenade des Anglais, à hauteur du numéro 105, dans le quartier de Magnan. Mais il ne s’agit que d’un radar dit «de chantier», mobile et surtout provisoire. Cette installation marque néanmoins un premier jalon dans la stratégie de lutte contre la vitesse engagée par la capitale azuréenne. Aux dernières nouvelles, celle-ci envisageait la pose de quatre radars sur cet axe emblématique et très fréquenté - près de 175.000 véhicules y circulent chaque jour - ainsi que de trois autres sur des sites considérés comme particulièrement accidentogènes d’ici à la fin de l’année.

«Après de longues démarches et une mobilisation sans relâche auprès de la préfecture et du ministère de l’Intérieur, je me félicite d’avoir enfin obtenu l’installation [de ce] nouveau radar», a salué le maire de Nice Christian Estrosi par voie de communiqué mardi soir. L’équipement, précise l’édile Horizons, sera régulièrement déplacé entre cinq emplacements identifiés le long de la promenade afin de «lutter avec efficience» contre des comportements jugés de plus en plus «intolérables», notamment la nuit.

19 morts et 49 blessés graves depuis 2020

Mais dans les faits, ce radar mobile n’est que le fruit d’un compromis avec l’État, qui n’était pas en capacité de livrer du matériel fixe dans l’immédiat. Un pis-aller que le premier adjoint au maire délégué à la Sécurité, Anthony Borré, ne cherche pas à dissimuler. «Ces radars sont provisoires et peu esthétiques. Nous souhaitons qu’ils soient remplacés dès que possible par du matériel plus discret et définitif. Mais face aux comportements dangereux, l’urgence prime : la lutte contre les chauffards avant tout !», a-t-il écrit sur les réseaux sociaux. Un constat partagé par la préfecture des Alpes-Maritimes.

Depuis 2020, pas moins de 19 personnes ont perdu la vie sur la promenade et 49 y ont été gravement blessées. La pose de ce radar mobile, dont le fonctionnement est identique à celui d’un radar classique, s’inscrit donc dans une politique d’urgence, face à une réalité dramatique. Les faits divers tragiques se sont, de fait, multipliés ces dernières années sur la «Prom». Le 11 janvier dernier, un cycliste a perdu la vie après avoir été percuté par un automobiliste de 20 ans roulant à vive allure et sous l’empire de l’alcool. Quelques jours auparavant, un conducteur flashé à 119 km/h au lieu des 50 km/h réglementaires avait refusé d’obtempérer, blessant un policier à moto lors de sa fuite.

En juin 2024, un sapeur-pompier hors service de 42 ans avait été lui aussi mortellement fauché par une voiture ayant brûlé un feu rouge - la victime avait été projetée à près de 60 mètres. En mars de la même année, un jeune homme d’une vingtaine d’années était, lui, décédé dans un accident de scooter, son passager étant grièvement blessé. Autant d’accidents qui illustrent la dangerosité persistante de cet axe majeur et réputé de la Baie des Anges.