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À l’extrémité du Cap-Vert, une ancre belge émerge

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Après 10 kilomètres d'une marche en terres arides, le long d'un sentier creusé à flanc de volcan, quels ne sont pas les randonneurs à s'être émerveillés de la beauté de l'arc parfait de la plage de sable noir de Tarrafal de Monte Trigo, du soleil plongeant dans l'océan Atlantique, de la tranquillité de ce village de pêcheurs niché entre mer et montagne. Et, surtout, de son quasi-isolement, lui qui n'est relié par une route pratiquable à Porto Novo, principale ville de Santo Antão à 50 kilomètres de là, que depuis février 2021.

Certains de ces randonneurs éblouis y sont restés trois jours, d'autres trois semaines. Quelques-uns ont signé pour la vie. Tels Philippe et Michèle Weidner, grands amateurs de randonnées, venus se ressourcer en 2014 dans cette île, la plus occidentale de l'archipel du Cap-Vert. "C'est tout à fait incidemment que nous avons découvert Tarrafal, se souvient-il. Mon épouse a eu l'inspiration de me dire que l'endroit était merveilleux et qu'il serait heureux d'y posséder une maison."

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Tout est structuré pour qu'il y ait une deuxième et même une troisième génération prêtes à prendre la relève."

Il faut dire qu'il avait les antécédents professionnels nécessaires pour accéder à sa demande. Il est en effet plus facile de construire ce qui deviendra en 2015 la "Casa Branca" quand on a déjà développé des centaines d'unités de logements. À Bruxelles principalement, mais aussi ailleurs : notamment la rénovation de l'ancienne maternité Sainte Élisabeth transformée en Hyde Park Uccle (2008, 70 logements) ; la transformation d'une carrière à Profondeville, dans la vallée de la Meuse, en Domaine des Roches (2011, 53 logements) ; la reconversion du site hospitalier des Deux Alice devenu le Domaine de l'Observatoire (2018, 114 logements) ; la construction des Closeries du Verrewinkel à Uccle (2019, un ensemble de 29 maisons et de 22 appartements). Tous réalisés en partenariat avec une fratrie d'investisseurs gallois réunis au sein de la société de promotion Beaufort House dont Philippe Weidner était – et est toujours d'ailleurs – l'administrateur délégué.

Ce qui n'enlève rien à la beauté du geste architectural et immobilier. "La maison a été terminée en huit mois, après que j'ai prospecté tout le village de porte à porte pour trouver un terrain qui nous plaisait, mais surtout dûment titré, la seule manière d'avoir l'assurance de disposer de droits réels transmissibles."

L’état d’avancement du projet permet d’annoncer une ouverture de l’hôtel en février prochain.

L'état d'avancement du projet permet d'annoncer une ouverture de l'hôtel en février prochain. ©DR

Un promontoire au soleil

Après une grosse poignée d'années de séjours réguliers, en 2022 s'est posée la question de continuer à faire carrière en Belgique ou pas. "Et très franchement la conjoncture décourageante, les perspectives à long terme et l'évolution du marché et de toutes ses contraintes m'ont fait dire que, non, je préférais ne plus travailler en Belgique et à Bruxelles, ville où je suis né et que j'aimais."

L'occasion, aussi, de mettre une nouvelle machine en route : la construction d'un vaste projet immobilier sur un éperon rocheux en surplomb du village qu'il voyait dès l'aube prendre le soleil, bien avant le reste du bourg encore à l'ombre des montagnes escarpées environnantes. "Pour garder une activité à l'aube de mes 63 étés et parce qu'il y avait définitivement ici une opportunité à laquelle les actionnaires de Beaufort House – dont je fais partie à concurrence de 25% – ont été sensibles."

Deux des trois actionnaires historiques, des frères d'origine galloise, sont en effet partie prenante du projet cap-verdien aux côtés de Philippe Weidner et relèvent de la fine équipe qui gravite autour du site, composée de Jeremy Le Roye, l'architecte-ingénieur du projet, Jean Gomez, Portugais de souche et futur concierge-régisseur du site comme il l'a déjà été dans un projet ucclois, David Mukli, son bras droit sur place, et João Manuel Silva Ferreira, dont l'expertise locale en matière de génie civil est unique. "Tout est structuré pour qu'il y ait une deuxième et même une troisième génération prêtes à prendre la relève, aussi bien pour la gestion que pour la construction", sourit-il.

Pleine et indiscutable propriété

"Le site est exceptionnel par son décor, ses vues, son microclimat, sa sécurité, ses paysages spectaculaires, sa nature préservée, s'enthousiasme Philippe Weidner. Et mes actionnaires en sont tout aussi convaincus, eux qui ont l'expérience des endroits les plus ambitieux au monde en termes de qualité de vie et de confort."

Autre avantage non négligeable : les 15 hectares du site ont été acquis directement auprès de l'État cap-verdien, "ce qui assure la pleine propriété indiscutable du sol et donc un droit réel opposable aux tiers", insiste-t-il. Cet atout de poids vaut pour lui et pour Beaufort House, mais surtout pour tous ceux qui décideront d'ici quelques mois d'acheter un morceau de ce promontoire préservé.

Ensemble, les seize bungalows abriteront près de 40 lits.

Ensemble, les seize bungalows abriteront près de 40 lits. ©DR

Un incontournable point d'attraction

Pour l'heure, et c'est un des enseignements de l'école immobilière britannique dont font partie les deux frères, le projet démarre par ce qu'on appelle une "ancre". "Soit un point d'attraction qui fonctionne en lui-même et qui correspond à une demande confirmée par le marché", définit-il. En l'occurrence ici, un ensemble hôtelier de standing constitué d'un club house abritant un desk d'accueil, une conciergerie chargée d'organiser des services à la demande des occupants, un bar, un restaurant, une piscine à débordement, et, alentour, seize bungalows séparés, d'une ou deux chambres. Soit près d'une quarantaine de lits au total. "De quoi pouvoir valoriser durablement le site qui disposera de sa propre plage en contrebas, avec centre de plongée et station de désalinisation de l'eau de mer, et sera complété par près de cinquante villas individuelles, autorisées dans le cadre de l'équivalent d'un PPAS belge (plan particulier d'aménagement du sol)", précise-t-il.

"Le nom de cette première phase tombait sous le sens car tout s'y ancre", détaille Jeremy Le Roye, qui, en plus de sa casquette d'architecte, est le project manager dont le promoteur vante les mérites, et notamment sa capacité à conceptualiser les choses. "Quand Jeremy conçoit quelque chose, quand il fait un trait, il en connaît exactement les conséquences, aussi bien au niveau de la structure et de la stabilité qu'à ceux du processus de construction et de l'exécution, du rendu, de la faisabilité et du coût, souligne Philippe Weidner. C'était le partenaire idéal pour ce projet très particulier vu le lieu et ses incidences multiples en matière de construction."

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En ce sens, le projet a beaucoup évolué sur notre manière de le penser, de le gérer, de le faire avancer."

En parfait accord avec le dénivelé du terrain

"On ne fait rien d'extravagant, reprend l'architecte. Tout se structure sous la forme d'un fer à cheval autour du club house, sur deux niveaux dans l'alignement de la côte. On reste très près du sol, de la topographie du site, de son fort dénivelé, sans abîmer la crête de la colline. Le corps des bungalows est sur le terrain, les terrasses sur pilotis, dans le vide." Car cette nature qui soutient le projet, il a quand même fallu la dompter. "Le Cap Vert, c'est le pays de l'effort, insiste Philippe Weidner. Sa nature est âpre, avec beaucoup de basalte, l'une des pierres les plus dures au monde. Et là, clairement, on préfère l'épouser, s'y intégrer, plutôt que la casser. C'est un exemple d'application du principe d'architecture contextuelle: nous avons un environnement donné et nous nous y inscrivons. Durablement."

Au sol, chaque bungalow est articulé sur le même module de six mètres sur six (soit 36 m², pour une chambre et une salle de bains) sur une hauteur de 3,20 mètres, au-delà duquel, dans le prolongement et au travers d'une large baie vitrée, s'étend une terrasse couverte de six mètres sur trois (soit un demi-module). "Une surface minimale généreuse avec, dès l'entrée, un effet 'vue sur mer'. Et ce module de base cubique, aux proportions standards très confortables et sur lequel on a beaucoup travaillé, on le décline pour tout le projet, un peu comme des Lego", poursuit Jeremy Le Roye.

"Tant pour les bungalows que pour le club house, et, dans le futur, pour les maisons individuelles qui s'étageront sur deux niveaux, on reproduit ce module de base pour un évident intérêt à simplifier les processus techniques de construction au maximum. Mais ce concept créatif, toujours pensé en parallèle de l'exécution technique, de l'efficacité constructive, répond aussi à des aspects esthétiques : plus les objets gagnent en simplicité visuelle, mieux ils s'intègrent dans la montagne, qui, elle, est complexe dans ses formes, épousant tant les courbes de niveaux que les orientations", motive-t-il.

À la découverte du Cap-vert, loin des complexes balnéaires

Quant au club house de l'ancre, un temps pensé sur deux niveaux, assorti de quelques chambres, il s'est abaissé à un seul niveau afin de mieux s'axer sur la montagne et la mer sans les dénaturer. "Il est assis au bout du promontoire, avec des perspectives à 360 degrés, au sud sur la mer, au nord sur l'aspect massif de la montagne, à l'ouest sur le jeu des calanques, à l'est sur le village, permettant de voir facilement les hôtes arriver et les accueillir."

L'intimité de tous parfaitement respectée

Les bungalows, pour similaires qu'ils soient, se distinguent du fait de leur orientation et de leur décalage les uns par rapport aux autres. "Ce qui permet de respecter l'intimité de chacun sur les terrasses, partiellement protégées par des claustras en bois. Intimité – du séjour, des hôtes, des vues, des scénarios d'utilisation – qui se fait aussi en jouant sur les pleins et les vides, sur les hauteurs des fenêtres basculantes", poursuit Jeremy Le Roye. Ce qui, soit dit en passant, permet d'avoir une ventilation naturelle et d'évacuer l'idée même de la pose d'un système d'air conditionné.

"On a décliné toute l'architecture du projet global afin qu'il s'intègre dans le site, mais aussi qu'il s'adapte aux éléments extérieurs. Nous sommes sur un terrain très accidenté, renchérit Philippe Weidner. C'est un challenge extraordinaire. Nous pouvons préserver les vues et l'intimité de chacun en étageant au moins trois rangées sur un kilomètre et demi de largeur. Tout en restant face à la mer. C'est merveilleux. Ici, on n'a que l'embarras du choix."

Quant aux aménagements intérieurs, ils seront tout aussi minimalistes : du minéral coulé sur place et du bois, en limitant le plus possible les rayonnages. De quoi avoir quelque chose de très épuré, sans alourdir la composition et sans défaut visuel. Les seuls objets qui seront importés seront les robinets et la faïence.

La disposition des bungalows le long de la ligne de crête permet de préserver l’intimité de leurs hôtes.

La disposition des bungalows le long de la ligne de crête permet de préserver l'intimité de leurs hôtes. ©DR

Principe du ruissellement local

Ce qui fait l'élégance et sans conteste le charisme du projet, c'est le principe de ruissellement local qui a été mis en place par Philippe Weidner. Un peu par obligation puisque Tarrafal de Monte Trigo est situé au bout d'une voie sans issue, avec d'une part ses avantages en termes de quiétude, et d'autre part ses inconvénients pour ce qui est du choix de la main-d'œuvre par exemple ou encore de l'acheminement de matériaux. Mais aussi beaucoup par conviction: "Nous n'avons pas voulu être des spéculateurs ni des investisseurs passifs, insiste le promoteur, mais des entrepreneurs actifs. Une juste compensation de l'accueil magnifique que nous recevons de Tarrafal depuis dix ans, mais aussi des taxes, notamment foncières, qui sont des plus enviables ici."

Ce ruissellement s'est concrétisé par la création d'une entreprise de construction, Tarrafal Construction d'Excellence (TCE), et l'acquisition de tout le matériel nécessaire (camions, grues, broyeurs, tamiseurs…) ; l'engagement de la main-d'œuvre locale (75 ouvriers aux moments les plus compliqués, une soixantaine actuellement et sans doute une trentaine de plus pour faire face à la maintenance à venir). On y ajoutera – c'est loin d'être un détail pour le village – la construction d'une route (sur un kilomètre) et d'un pont permettant d'accéder au site et, dans le même temps, de désenclaver Coutel, un des quartiers de l'entité et, surtout, une zone auparavant inaccessible que l'État cap-verdien, propriétaire, pourrait mettre à disposition de la population locale à terme. "Bref, d'associer la population au projet, pendant et après sa réalisation, poursuit le promoteur. Et sans impacter la vie du village, sauf positivement. Autrement dit, en permettant une progression de l'équilibre socio-économique local et la structure actuelle sans heurts. On le constate d'ailleurs par le nombre de projets de construction lancés par des autochtones, la multiplication des petites épiceries, la demande constante de Cap-Verdiens voulant s'installer ici."

Les bungalows de 36 m² sont prolongés par une ample terrrasse donnant sur l’océan et le coucher du soleil.

Les bungalows de 36 m² sont prolongés par une ample terrrasse donnant sur l'océan et le coucher du soleil. ©DR

De la pouzzolane en briques, en enduit, en dalles...

Qui dit développement durable dit aussi utilisation de matériaux biosourcés localement : l'eau, le sable et… la pouzzolane, cette roche naturelle constituée par des scories volcaniques, composante indispensable du fameux "béton romain" dont l'île regorge de filons encore inexploités (près de 10 millions de mètres cubes). Une pouzzolane choisie aussi pour ses performances acoustiques, thermiques et esthétiques, sa teinte allant du beige très clair au gris très clair. "Nous n'inventons rien. Nous répliquons quelque chose qui a été, si pas négligé, à tout le moins oublié", insiste Philippe Weidner. "Une pouzzolane disponible en différents calibres et qui, complétée par un pourcentage variable de ciment – et autant d'essais et de tests réalisés sur place, précise Jeremy Le Roye, est utilisée au maximum possible dans le projet : en gravier sur les toitures, en dalles sur les sols, en briques pour les murs, en enduit tant intérieur qu'extérieur, en plaquettes de décoration murales…" De quoi dans la foulée alléger la facture et, surtout, l'importation de ciment et de son lourd impact environnemental. "Nous le faisons par principe, parce que nous sommes attentifs au développement durable. Mais c'est un simple rappel de bon sens de quelque chose qui a toujours existé", ajoute encore Philippe Weidner.

"En ce sens, le projet a beaucoup évolué, aime à répéter Jeremy Le Roye, sur notre manière de penser le projet, de le gérer, de le faire avancer, autant en conception qu'en exécution. La question des ressources est rapidement intervenue. Car contrairement à ce qui se passe en Europe, avec énormément de ressources disponibles et facilement livrables, ici, c'est l'inverse : pour arriver à Tarrafal, les matériaux ont un impact financier – mais surtout écologique – important. D'où la question qui s'est posée de voir comment créer nous-mêmes nos propres ressources en tirant parti le plus possible du site, comment challenger nos principes de conception en tenant compte des modes de construction locaux."

Et il en sera de même des maisons qui s'inscriront alentour dans l'esprit de cette ancre dont l'inauguration est prévue en février 2026.

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