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Avec éclat mais sans fracas. La vingt-quatrième édition du Gent Jazz s'est ouverte ce 4 juillet en grande pompe dans l'écrin de verdure du Bijloke. Sur la scène principale, le quartette du batteur Makaya McCraven a littéralement fait planer l'audience avec ses compositions de jazz intimiste et hypnotique, teintées de groove électro et de sonorités hip-hop. En tournée européenne durant ce mois de juillet, le compositeur américain que le New York Times a décrit comme "le meilleur argument en faveur de la vitalité du jazz" a séduit avec son jeu de caisses subtil et ses percussions délicates, aux sonorités caribéennes, relevés de cordes électriques énergiques et d'une trompette envoûtante. En conclusion, le magnifique In These Times bascule dans une dimension quasi onirique grâce aux notes éthérées de la harpiste Brandee Younger, remontée sur la scène principale après sa propre prestation en fin d'après-midi.
La suite fut tout aussi éclatante avec la présence, en apothéose de cette première journée, du pianiste et claviériste américain Herbie Hancock. Pionnier et légende vivante du jazz, le "maestro" était de retour au festival gantois, huit ans après sa dernière prestation. "Herbie", souriant et loquace, s'est manifestement fait plaisir en privilégiant ses compositions de jazz-fusion et expérimental -jusqu'à une séance de vocoder un brin longuette où il appelle néanmoins à l'indispensable prise de conscience de l'unicité de la famille humaine. Durant une heure et quarante-cinq minutes, il n'a eu de cesse d'alterner les claviers, passant de son piano Fazioli à son synthé Korg Kronos. Comme sur deux compositions issues de son album Thrust de 1974, quintessence de son jazz-funk, le complexe Butterfly et le galvanisant Actual Proof, où il fait retentir des "cris d'oiseaux" synthétiques et où chacun de ses musiciens y va de son solo perso.
Le Gent Jazz avance les joyaux de sa nouvelle couronneUne leçon de vitalité
Hancock est magistralement entouré du trompettiste Terence Blanchard, du guitariste et chanteur béninois Lionel Loueke, du bassiste James Genus et du batteur Jaylen Petinaud. Véritable chef d'orchestre du quintette, le trompettiste au jeu expressionniste avait pour l'occasion réarrangé le classique Footprints, en hommage au saxophoniste Wayne Shorter, l'ami de toujours "décédé l'année dernière mais qui est toujours ici, dans mon coeur", a indiqué non sans émotion le pianiste de 85 ans. Avec plus de soixante ans de carrière, il a donné une leçon de vitalité à toute la jeune génération de musiciens de jazz. Après avoir gentiment moqué la jeunesse de son batteur (26 ans), "il pourrait être mon petit-fils", il a toutefois ajouté que "le jazz est en sécurité avec une génération comme celle-là".
Si son concert n'était pas de bout en bout un concert d'anthologie, il a par contre connu des moments d'anthologie. Il s'est d'ailleurs refermé sur un duel sautillant, le guitariste et le pianiste de légende sautillant en cadence et face à face. Hancock, muni de son synthétiseur Roland AX en bandoulière, sortant des sons étranges, comme un gamin trop content de manipuler son jouet préféré. Il venait de revisiter Hang Up Your Hang Ups et Rockit, son fameux tube de 1983. Une vrai cure de jouvence.
Herbie Hancock, une légende au Gent JazzPour accéder à cet article, veuillez vous connecter au réseau internet.