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À Brodeur, sensibiliser la communauté à la diversité des handicaps

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Depuis plusieurs semaines, plus de 70 élèves de l'École Victor-Brodeur, à Esquimalt, s’affairent sur un projet communautaire afin de sensibiliser la communauté éducative à tous les handicaps, visibles comme invisibles.

Une fresque sera dévoilée vendredi, et des ressources, notamment des vidéos, sont également produites, dans le cadre du Mois de la fierté des personnes handicapées qui se tient en juillet.

Il y a des personnes qui ne peuvent pas entendre, il y a des personnes qui ne peuvent pas voir ou il y a des personnes qui ne peuvent pas parler.Jackson McBride, élève de 3e année, est vraiment content de participer à ce projet. Il dit qu’il a notamment appris qu’il ne faut pas faire de mauvaises choses aux personnes en situation de handicap.

Des matériaux recyclés.

Le drapeau du handicap comporte plusieurs couleurs. Noir : deuil pour les victimes de violence capacitistes. Rouge : handicaps physiques. Doré : neurodivergence. Blanc: handicaps invisibles et non diagnostiqués. Bleu : handicaps psychiatriques. Vert : handicaps sensoriels.

Photo : Radio-Canada / Mélinda Trochu

À ses côtés, des élèves collent des déchets pour représenter le drapeau du handicap aux multiples couleurs. Le blanc, c'est comme quelqu'un qui [a un handicap] invisible, précise Berakha Datia Ineza, dans la même classe.

Une autre élève, Carmen Kowal, explique qu’elle savait, avant de commencer cette fresque, que des personnes peuvent avoir besoin d’un fauteuil roulant après un accident et qu’il y a beaucoup de sortes de handicaps.

Une fresque en matériaux recyclés

Alors que les dernières retouches sont apposées sur la fresque, qui sera installée dans l’agora de l’École, Valérie-Delort, conceptrice initiale du projet et artiste, explique avoir travaillé avec Elizabeth Rush et Mayabelle Goers-Duquette sur ce projet aux multiples facettes.

J'aimais bien l'association entre les objets qui vont à la poubelle et le fait que [ceux qui ont des] handicaps sont souvent considérés comme des personnes moins bien pour la société, et je trouve ça totalement injuste. [...] Même les personnes qui ont des difficultés dans la vie ont le droit d'avoir leur place comme tout le monde.

Trois personnes autour d'une table.

Simon Delort, APS, accompagne au quotidien Joshua-James Herman dans ses apprentissages.

Photo : Radio-Canada / Mélinda Trochu

Son mari, Simon Delort, est aide pédagogique spécialisé (APS) à Victor-Brodeur. Il a répondu aux questions d’élèves de 9e année qui font des vidéos auprès de l’APS et d’élèves en situation de handicap pour comprendre leurs vie et la célébrer.

[Être APS] c'est donner un soutien personnalisé à des élèves qui ont des difficultés d'apprentissage, il y a de la surveillance et de l'accompagnement, explique celui qui exerce cette fonction depuis trois ans.

Une élève colle un élément sur le drapeau.

Les élèves ont été encouragés à rapporter des déchets de chez eux.

Photo : Radio-Canada / Mélinda Trochu

Devenir des alliés

Alors que les jeunes lui demandent quelle attitude adopter en société pour devenir de véritables alliés, il répond que la première étape est de s’informer. Ça permettra aussi de se remettre en question, de ne pas avoir toujours des idées reçues sur tel ou tel handicap.

Directement, posez des questions à la personne qui est handicapée. "Parle-moi de ton handicap", c'est clairement une question ouverte et qui est importante pour eux, pour nous. [...] L'attitude la meilleure à avoir, c'est l'empathie [...] et concrètement de remarquer si l'environnement est accessible à ces personnes.

Le Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique (CSF), précise qu’il y a plus de 200 APS dans ses écoles à travers la province, mais n’a pas indiqué le nombre d'élèves en situation de handicap scolarisés et si une politique spécifique ou un plan d’accessibilité est en place.

Une élève lit un livre à un autre élève, en fauteuil roulant.

Aviana Marlin lit un livre à Elliot Burns dans le cadre des entretiens avec des élèves en situation de handicap.

Photo : Radio-Canada / Mélinda Trochu

Aviana Marlin, en 9e année, explique qu’au cours des entretiens avec les APS et des élèves en situation de handicap elle a compris l’importance de vraiment les traiter comme des personnes [et de ne] pas parler comme [s’ils n’étaient] pas là s’ils sont présents avec [nous].

Elle espère que les vidéos produites deviendront une source d’informations au CSF.

L'adaptation, la clé de l'inclusion

Ce sentiment est partagé par Mayabelle Goers-Duquette, enseignante d’art remplaçante, qui chapeaute le projet et qui l'a documenté pour créer des ressources pédagogiques en français, notamment pour d’autres enseignants.

Elle-même a été APS pendant trois ans. Nous avons des manières pour accommoder des élèves avec des besoins de mobilité. Nous pouvons accommoder des élèves avec des besoins sensoriels. [Par exemple] les enseignants portent des microphones pour aider l'apprentissage en cours.

Valérie Delort et Mayabelle Goers-Duquette.

Valérie Delort et Mayabelle Goers-Duquette sont à l'origine du projet de sensibilisation aux droits des personnes handicapées à l'École Victor-Brodeur.

Photo : Radio-Canada / Mélinda Trochu

L’enseignante explique que beaucoup de nouveaux termes ont été expliqués aux élèves. Que veut dire la représentation de santé mentale? Que veut dire la représentation des handicaps sensoriels? Que veut dire le capacitisme (nouvelle fenêtre)?

Au-delà du vocabulaire, elle insiste sur l'intersectionnalité entre la fierté des personnes en situation de handicap et l'élément écologique [dans la fresque].

Elle fait remarquer que les changements climatiques toucheront d’abord celles et ceux ayant des difficultés.

Deux élèves sur un sofa, avec un téléphone et des questions sur papier en main.

Exemple de question posée par ces apprenties journalistes : « Nous souhaitons mieux respecter les besoins et aspirations des personnes de notre entourage vivant avec un handicap, auriez-vous des conseils pour nous guider? »

Photo : Radio-Canada / Mélinda Trochu

Lors des entretiens en vidéo, deux élèves ont adapté leurs questions aux élèves. Avec Joshua-James Herman, en 8e année, elles ont abordé le système solaire. Avec Elliot Burns, en 1re année, elles ont lu un livre.

C'est un exemple, parmi tant d’autres, de l’adaptation des activités en fonction des centres d'intérêt des élèves en situation de handicap, prôné par Simon Delort.

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