Incivilités d’un côté, dysfonctionnements de l’autre… la mise en place de la tarification dite incitative concernant les ordures ménagères crée des remous, un peu partout en France. À Bernay (Eure), les élus ont choisi la manière forte pour les incivilités. Et s’agacent des dysfonctionnements.

Entre le 10 avril et le 15 mai 2025, c’es ainsi pas moins de 26 amendes à 750 € qui ont été infligées par la municipalité de Bernay à des particuliers ou commerçants au titre de la « tarification d’enlèvement et de nettoyage des dépôts sauvages d’ordures ménagères ».

Le principe de ladite « tarification » (normalement, on ne devrait pas employer le terme « amende ») a été adopté en conseil municipal le 6 mars dernier, les élus accordant le pouvoir au maire de verbaliser ainsi.

Excédée par les incivilités, la maire Marie-Lyne Vagner a conservé son pouvoir de police en la matière, alors que d’autres élus s’en remettent à la brigade verte, qui elle également va bientôt verbaliser les contrevenants.

La facture est salée

La facture est salée pour les contrevenants, mais elle pourrait l’être plus encore. 

« Ces 750 € correspondent à un forfait de gestion administrative et d’enlèvement de chaque dépôt. À cette somme peuvent s’ajouter 250 € ou plus pour des frais de nettoyage de l’espace public », indique l’adjoint au maire Louis Choain.

L’adjoint en charge des Finances, de la Commande publique et de la Dynamique de la Ville – ceci est l’intitulé de sa délégation – est lui aussi irrité au plus haut point par les incivilités. Il déclare à ce propos :

L’attractivité d’une ville passant par sa propreté, il est inconcevable d’accueillir des touristes ou des nouveaux résidents dans une ville où il y a des sacs-poubelle partout, de façon anarchique, avec les nuisances que cela entraîne, les odeurs, la présence de rats et d’animaux errants.

Jean-Philippe Rau, directeur des ressources techniques, est quant à lui en mesure de fournir quelques détails sur la propreté urbaine à Bernay.

« Des poubelles déposées dans la rue, les agents en ramassent une cinquantaine par jour, disséminées un peu partout », dit-il.

« Disséminées », c’est-à-dire que ce chiffre ne tient pas compte des sacs déposés près des points d’apports volontaires. Outre l’aspect peu valorisant de ramasser et ouvrir des sacs-poubelle, les huit agents du service Propreté urbaine seraient plus utiles à d’autres tâches.

« Les produits phytosanitaires étant interdits, ils devraient faire du désherbage en ce moment. Or, ils ne le peuvent pas », se désole le responsable du service.

Sanctions dissuasives

Si la facture est « salée » pour les contrevenants, c’est parce que les élus la souhaitent dissuasive.

La municipalité ne « s’enrichit pas » à distribuer autant de prunes, étant donné le surplus de travail évoqué pour ses employés.

D’autre part, Louis Choain précise que « personne n’a été verbalisé pour des sacs déposés dans des endroits où les conteneurs ne fonctionnent pas. » Car, et ceci est un autre problème, des dysfonctionnements – problèmes de batteries, de trappes – ont été constatés. Eux aussi agacent au plus haut point, les élus, mais aussi les usagers.

Les poubelles, en ce moment, tout le monde en parle, sur tout le territoire de l’Intercom Bernay Terres de Normandie.

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