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À la sortie de l'école, dans les transports en commun, en voiture ou même à table : impossible de ne pas voir ces ados, parfois encore enfants, les yeux rivés sur l'écran de leur smartphone. Sur TikTok, ils enchaînent les courtes vidéos ou attendent fébrilement un maximum de "likes" sur leur dernier post Instagram.
Pourtant, les données scientifiques sont limpides : l'exposition précoce aux réseaux sociaux n'est pas sans danger. De multiples études, issues du monde entier, pointent une corrélation directe entre l'usage intensif des plateformes et l'augmentation des troubles anxieux, des dépressions, des troubles de l'attention et du sommeil chez les adolescents. Les jeunes cerveaux, encore en développement, ne sont pas formés pour affronter la pression sociale exacerbée par ces plateformes. L'estime de soi, déjà fragile à cet âge, se trouve sans cesse exposée à la comparaison, aux jugements et au besoin d'approbation numérique. Le nombre de "vues" devient un étalon de valeur personnelle. Les ministres Vanessa Matz et Jacqueline Galant ont raison de vouloir agir. Interdire ou limiter l'accès aux réseaux sociaux avant 15 ans s'apparente à une mesure de santé publique.
Si les réseaux permettent de rester connectés, de s'exprimer ou même de développer sa créativité, la majorité des enfants n'ont ni le recul nécessaire ni les outils pour s'y frotter à ce point. Fixer une limite – 15 ans – permettrait d'envoyer un signal fort. Aux plateformes d'abord, qui devront s'adapter sous peine de sanctions. Aux parents ensuite, souvent démunis, dépassés, et tiraillés entre permissivité et inquiétude. Aux écoles, qui manquent de cadre pour accompagner cette réalité numérique omniprésente. Et surtout, aux jeunes eux-mêmes : on ne les prive pas, on les protège.
Une telle restriction devra être expliquée, motivée et accompagnée d'une éducation aux médias dès le plus jeune âge, et d'alternatives positives à la fois numériques et humaines. Le plus simple serait de céder au progrès technologique sans garde-fous, mais ce serait lâche. À 12 ans, on a besoin d'amis, pas de followers. À 14 ans, on construit son monde intérieur, pas son image de marque. Certes, c'est plus facile à écrire qu'à appliquer, mais offrons-leur du temps – et quelques silences – pour grandir…
Les Belges de moins de 15 ans bientôt exclus des réseaux sociaux ? "Cela ne ferait que reporter le problème"Pour accéder à cet article, veuillez vous connecter au réseau internet.
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