NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life® Publicité par Adpathway
Dans l'ombre de la grosse machine du Tour de France, Fabrice Pierrot imprime les maillots distinctifs tous les soirs dans sa camionnette. Et cela fait 22 années que ça dure !
Par Maxime T'sjoen Publié le 6 juil. 2025 à 21h22
« C’est là que ça se fait ? », s’interroge un passant curieux. C’est vrai qu’au premier abord, c’est une camionnette comme il y en a des dizaines sur le Tour de France 2025.
Pourtant, celle de Fabrice Pierrot est un rouage essentiel de l’organisation, mais aussi de l’image du Tour. C’est dans le coffre de ce véhicule utilitaire qu’il floque tous les maillots distinctifs de la Grande boucle. Le Jaune, évidemment, le vert, les pois et le maillot blanc.
Ce dimanche 6 juillet 2025, il a du boulot. Mathieu Van der Poel vient de s’emparer de la plus belle des tuniques, Tadej Pogacar de celle du meilleur grimpeur et Kévin Vauquelin du maillot de meilleur jeune.
22 000 maillots floqués
Au total, il va imprimer plus d’une trentaine de maillots. Durée totale ? 1 h 30, peut-être 2 h, « je préfère prendre mon temps et rien louper ».
Ce travail, ça fait 22 Tour de France qu’il le fait. « 22 000 maillots officiellement. » Et ça, sans compter les Critérium du Dauphiné, les Paris-Nice et autres courses. Un travail d’orfèvre d’un seul homme, pour une montagne de textile. Loin de la grosse machine du Tour, c’est de l’artisanat pur.
Mais Fabrice Pierrot est un passionné : « J’ai changé de travail pour faire ça. »
Ne pas se tromper de taille
Forcément, après 22 ans derrière la presse, la machine est bien rodée. Ce soir, il va commencer par Mathieu Van der Poel, nouveau leader de la Grande boucle.
D’abord, le travail sur ordinateur : il retaille les logos, les imprime pour les transférer sur le tissu. Ensuite, le choix du maillot. Fabrice fouille dans ses nombreuses caisses entre les différents maillots distinctifs.
Surtout, il ne faut pas se tromper de taille.
Quand j'ai un doute je leur demande. Mais sur le Tour de France, quand un coureur porte un maillot, il n'est pas rare de l'avoir déjà rencontré. Mathieu Van der Poel, c'est quelqu'un que l'on connaît, qui gagne souvent. On connaît sa taille. On suppose qu'il n'a pas maigri ni grossi depuis le Dauphiné (il y a deux semaines, ndlr).
Un peu curieux, on ose lui demander la taille de Mathieu Van der Poel. Réponse : « Ce qui est fou, c’est que ces grands coureurs, ils rentrent toujours dans des tailles dans lesquelles on ne rentrerait jamais, je ne sais pas comment ils font. » En l’occurrence, pour le petit-fils de Raymond Poulidor, c’est du M.
Mais les tailles ne sont pas les mêmes qu’en commerce. « Chez nous, un maillot S de commerce, c’est l’équivalent d’un maillot L de course. »
Quand j'ai vraiment un doute entre deux tailles, je donne toujours la taille plus petite au coureur. Psychologiquement, les coureurs préfèrent des tailles plus petites. [...] Et plus le temps passe, plus c'est petit.
Un procédé quasi magique
Pendant le temps de notre discussion, sa presse a chauffé. Il n’y a plus qu’à faire passer le papier imprimé sur le maillot. Précis, Fabrice pose la pochette papier sur un encart blanc laissé par le fabricant du maillot, Santini, et pose une feuille de papier cuisson, « afin de protéger le maillot ».
« Sous l’effet de la chaleur et de la pression, l’encre devient un gaz, pénètre dans la fibre du maillot et quand on retire la presse, que la chaleur est coupée, le gaz se solidifie et le maillot est directement imprimé. » Magique. « Le même procédé que dans les usines », insiste Fabrice.
Nouveauté depuis l'année dernière : on met le nom du coureur, ça leur plait beaucoup.
L’artisan (indépendant) va réaliser la manipulation pour chaque maillot distinctif. Mais pas pour un seul maillot, il va faire tout l’équipement : une combinaison manches courtes, un maillot manches courtes, un maillot manches longues, un gilet sans manche et un imperméable.
Le maillot a considérablement changé
Depuis 2003, il a vu des évolutions dans le textile des coureurs. « Je revois des photos avec Richard Virenque avec un maillot dix fois trop grand pour lui », alors qu’aujourd’hui le maillot est pensé pour un gain de performance des cyclistes.
S'ils portent des combinaisons, c'est pour une question de watts, que le textile ne les freine pas. Tout est bien calculé.
Depuis 22 ans, Fabrice floque les maillots du Tour de France. Maillot jaune, maillot à pois, maillot vert et maillot blanc : au total, il en floque près de 1 000 pendant la compétition. #tourdefrance #sportstiktok #passion #mode
S’il ne se lasse pas de son travail au fil des années, il n’en reste pas moins que Fabrice, très grand passionné de maillots de cyclisme, a encore un rêve : « qu’un coureur en activité vienne et pouvoir lui montrer comment son maillot est fait ».
Quand on parle avec un tel passionné, on ne peut qu’espérer qu’il devienne réalité.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.