Le nombre de croisiéristes qui prévoient de s'arrêter à Vancouver en 2025 devrait être une nouvelle fois très élevé, mais la demande pour ce type de voyage semble stagner.

Cette année, la demande refoulée diminue légèrement, mais nous sommes toujours bien au-dessus des niveaux d'avant la pandémie, commente le représentant du développement commercial à l’Administration portuaire Vancouver-Fraser, Chance McKee.

Le port prévoit 301 escales et 1,2 million de passagers pendant la saison, qui s'étend de mars à la fin du mois d'octobre. Le pic est généralement atteint entre mai et septembre. 

Ce qu’on voit en 2025, c’est une stabilisation du secteur de la croisière.

À titre comparatif, l’année 2024 a marqué un sommet à Vancouver avec 1,3 million de touristes. En 2023, ils étaient 1,25 million de passagers.

D’après Chance McKee, l’industrie s’attend à une hausse de la demande en 2026 et en 2027.

Des retombées

La conseillère en chef de l’Association internationale des entreprises de croisières (CLIA) pour le Nord-Ouest et le Canada, Donna Spalding, veut rester prudente. Je crois que l’industrie va continuer à croître, mais peut-être pas autant [qu'en 2023 et 2024].

L’année 2019 est utilisée comme point de référence, car l’industrie avait été mise sur pause en raison de la pandémie pendant deux ans, en 2020 et en 2021 au Canada.

La reprise des activités s’est faite lentement en 2022 avant que la demande n'explose en 2023 et 2024.

La stagnation de la fréquentation en 2025 n’indique pas pour autant un manque de vitalité du secteur, mentionne la conseillère : En 2025, nous nous attendons à ce que la fréquentation soit supérieure de 25 % [à celle de la saison] de 2019.

Pour démontrer la santé financière de l'industrie, Donna Spalding renvoie également à une étude de marché commandée par la CLIA, et publiée récemment. En 2023, les croisières auraient représenté des retombées économiques de 5,2 milliards de dollars au Canada, explique Donna Spalding.

C’est un bon d’un milliard de dollars comparé à la dernière fois qu’on a fait [cette recherche], en 2019.

Par ailleurs, selon l’Administration portuaire Vancouver-Fraser, chaque arrêt d’un bateau de croisière génère 3 millions de dollars de retombées économiques. En moyenne, le passager d’un bateau de croisière dépense 450 $ pour se loger, manger ou découvrir la ville, selon une étude sur les impacts économiques réalisée pour le port de Vancouver en 2024.

Simplicité

Cette explosion de la popularité des croisières après le creux historique de la pandémie s’explique en grande partie par la simplicité de ce mode de voyage, selon Frédéric Dimanche, directeur de l’école de tourisme Ted Rogers, de l’Université Ryerson.

On va se rendre en voyage jusqu'à un port d'attache, et puis ensuite on n'a plus rien à faire pendant 5, 6, 7, 10 ou 15 jours selon la durée de la croisière [...] on n'a pas à prendre de décision pendant ces vacances-là, on est nourri, on est logé, on a des activités et tout est relativement facile.

Un des autres avantages, mentionne l’expert, est la diversité de paysages qu’elles offrent : On va d'une île à l'autre et d'un pays à l'autre dans certains cas.

Impact sur l'environnement

Néanmoins, il explique que cet engouement pour les croisières a aussi des inconvénients.

Les croisières polluent énormément [...] on sait que les bateaux de croisière et les compagnies de croisière sont aussi enregistrés non pas aux États-Unis, mais dans de petits pays comme les Bahamas [ou] le Libéria où il y a moins d'impôts bien évidemment, mais aussi moins de contraintes pour surveiller notamment les conditions de travail des employés.

À son avis, les consommateurs ne sont peut-être pas au courant de ces enjeux, ou du moins, ne s’en préoccupent pas.