Quelle est votre position de sommeil préférée ? Êtes-vous de ceux qui dorment sur le côté comme un fœtus paisible, sur le dos comme une statue de marbre, ou sur le ventre comme si vous veniez de tomber là, épuisé ? Vous pensiez peut-être que ce détail n’avait pas grande importance — mais selon la science, il pourrait influencer bien plus que votre confort nocturne. Votre santé, votre cerveau… et même votre espérance de vie pourraient en dépendre.
Tout le monde bouge la nuit — mais certaines positions comptent plus que d’autres
Avant d’entrer dans le vif du sujet, quelques nuances sont essentielles : nous ne dormons jamais dans une seule position toute la nuit. Le corps bouge, s’ajuste, se retourne. Et si vous êtes jeune et en bonne santé, la position exacte dans laquelle vous vous endormez n’a probablement pas d’effet dramatique sur votre santé.
Mais avec l’âge, certaines pathologies, ou une sensibilité accrue au sommeil de mauvaise qualité, la donne change. Des études ont montré que certaines positions favorisent la respiration, la digestion ou la récupération cérébrale — tandis que d’autres peuvent accentuer les douleurs, les ronflements, voire des troubles graves comme l’apnée du sommeil.
Alors, quelle est la meilleure manière de dormir pour votre santé ? Spoiler : ce n’est pas sur le dos.
Sur le dos : élégant… mais pas si inoffensif
Dormir sur le dos est souvent considéré comme la position la plus « neutre ». En théorie, elle favorise l’alignement naturel de la colonne vertébrale et diminue la pression sur les articulations. Bonus inattendu : cette position limite le frottement du visage contre l’oreiller, ce qui pourrait ralentir l’apparition des rides. Pratique, non ?
Mais en pratique, le dos cache aussi des pièges. La gravité attire naturellement la langue et les tissus mous vers le fond de la gorge, ce qui augmente le risque de ronflements et surtout d’apnée du sommeil — un trouble qui interrompt la respiration plusieurs fois par nuit, avec des conséquences graves sur le cœur, le cerveau et la fatigue chronique.
Pour les nourrissons, toutefois, cette position est recommandée : elle réduit significativement le risque de mort subite du nourrisson, un enjeu capital dans les premiers mois de vie.
Sur le côté : la position favorite… et la plus recommandée
Bonne nouvelle si vous dormez sur le côté : vous faites comme environ 60 % des dormeurs, et les chercheurs vous donnent plutôt raison.
Dormir sur le côté gauche, en particulier, présente plusieurs avantages :
Il facilite la digestion en s’alignant avec le trajet naturel du côlon (de l’intestin grêle au rectum, via le côlon ascendant, transverse, puis descendant).
Il réduit les ronflements en empêchant la langue de bloquer les voies respiratoires.
Il pourrait protéger le cerveau : des études sur les rongeurs suggèrent que cette position améliore le drainage des déchets cérébraux (notamment les protéines bêta-amyloïdes, liées à la maladie d’Alzheimer). Si cela s’applique aux humains, ce serait un argument de poids.
Attention toutefois aux douleurs mécaniques : la pression constante sur une épaule ou la mâchoire peut causer des tensions ou des engourdissements, surtout si le matelas ou l’oreiller ne sont pas adaptés.

Sur le ventre : une fausse bonne idée ?
Dormir sur le ventre est la position la moins courante, mais certaines personnes la trouvent très confortable. Elle présente quelques avantages mineurs, notamment la réduction du ronflement, en empêchant la langue de retomber vers l’arrière.
Mais ces bénéfices sont vite contrebalancés : cette position force la nuque à rester tournée sur le côté, parfois pendant plusieurs heures, ce qui crée une tension sur la colonne cervicale. De plus, le poids du corps enfonce davantage le torse dans le matelas, exerçant une pression sur la colonne vertébrale qui peut mener à des douleurs dorsales chroniques.
Bref, à moins d’avoir un matelas parfaitement calibré et une souplesse de chat, ce n’est pas l’idéal.
Alors, on dort comment ce soir ?
La science du sommeil n’a pas encore désigné une seule position comme « parfaite » pour tous. Mais les données convergent : dormir sur le côté (surtout le gauche) semble offrir le meilleur compromis entre confort, respiration, digestion et santé cérébrale.
Cela dit, la position n’est qu’un des éléments d’un bon sommeil. L’environnement (température, lumière, bruit), l’hygiène de vie (activité physique, alimentation) et la régularité des horaires comptent tout autant.
Mais maintenant que vous savez que votre façon de dormir peut jouer un rôle dans votre santé globale… peut-être hésiterez-vous avant de replonger sur le ventre cette nuit.