En 1988, la petite ville belge de Dinant, au sud de Namur, est le théâtre d'une découverte archéologique majeure. Les corps de huit femmes du Mésolithique sont exhumés lors de fouilles réalisées dans la grotte de Margaux. Il faut néanmoins attendre presque 40 ans pour enfin obtenir de plus amples informations sur l'une de ces personnes. Les analyses effectuées en laboratoire ont permis aux chercheurs de dresser un portrait précis sur cette femme, enterrée il y a environ 10 500 ans en Belgique. Pour les anthropologues, la femme de Margaux ferait partie du même groupe ethnique que l'Homme de Cheddar.

Les yeux bleus et la peau foncée : un portrait ethnique du Mésolithique

Le 16 juin, dans un communiqué publié par l'Université de Ghent, les chercheurs expliquent avoir mené diverses études sur le corps au cours des dernières décennies. La femme de Margaux aurait eu entre 35 et 60 ans au moment du décès, une fourchette assez large. Mais ses gènesgènes offrent une certaine quantité de détails sur son apparence physiquephysique.

La représentation artistique dressée à partir des conclusions des scientifiques permet d'observer une femme à la peau foncée, avec des yeux bleus clairs. Les universitaires expliquent que ce phénotypephénotype est récurent en Europe jusqu'à environ 4 000 avant J.-C. Les Européens préhistoriques ont connu un blanchissement progressif de la peau, notamment dans les provinces septentrionales, mais cette évolution s'est étalée sur plusieurs millénaires.

La femme de Margaux, dont le nom reste à déterminer par la communauté scientifique, partage des caractéristiques avec le groupe de chasseurs-cueilleurschasseurs-cueilleurs du célèbre Homme de Cheddar, retrouvé en 1903 au Royaume-Uni.