Près de 10 ans après que la Ligue de hockey de l’Ontario (OHL) eut rendu obligatoire la formation sur la violence fondée sur le genre et le consentement pour toutes les équipes juniors majeures, les centres d’aide aux victimes d’agression sexuelle chargés du programme peinent à convaincre certaines franchises d’y participer, selon CBC.

Lorsqu’un programme est qualifié d’obligatoire, mais qu’il n’y a que peu ou pas de responsabilisation quant à la participation, cela soulève des questions quant à l’engagement de la ligue envers une prévention et une éducation significatives, regrette Dina Haddish, coordonnatrice des membres de l'Ontario Coalition of Rape Crisis Centres (OCRCC).

Le programme de deux heures est pourtant devenu obligatoire en 2016 et devrait être suivi au début de chaque saison.

Bien que l’intention ait été d’offrir des séances annuelles, dans certaines régions, seul un nombre limité d’entre elles ont eu lieu ces dernières années.

Le programme ONSIDE offre aux jeunes joueurs une formation axée sur la sensibilisation au harcèlement et aux agressions sexuelles.

Il a été préparé et est mené par deux centres de soutien aux victimes d’agression sexuelle membres de OCRCC.

Selon Mme Haddish, les difficultés de planification, le manque de cohérence dans la communication et l’obtention d’engagements clairs concernant le temps et la rémunération ont compliqué la mise en œuvre uniforme du programme dans toutes les régions.

Les commentaires de Mme Haddish surviennent alors que le procès pour agression sexuelle de cinq anciens joueurs d’Équipe Canada junior 2018 est en cours.

Une formation est dispensée au moins une fois par an, selon l’OHL

Josh Sweetland, directeur des communications de l’OHL, affirme néanmoins que le programme ONSIDE est obligatoire pour toutes les équipes.

En plus de la formation ONSIDE, les joueurs de l’OHL participent à la formation Players First. Il s’agit d’un programme de formation de la ligue en cinq modules, composé de vidéos et de discussions en équipe, qui aborde l’ensemble des politiques, programmes et procédures de l’OHL, explique M. Sweetland dans un courriel.

Ce programme comprend des sujets tels que le Code de conduite, la politique de protection et de prévention de la maltraitance, de l’intimidation et du harcèlement, ainsi que les systèmes de signalement de la ligue.

M. Sweetland ajoute que la ligue discute du programme de l’année prochaine avec l’OCRCC, notamment de la manière de réévaluer la meilleure façon d’offrir la formation aux joueurs ou des possibilités d’amélioration.

Les équipes ne sont pas autorisées à renoncer à la formation, dit-il.

De son côté, Bryan Crawford, le commissaire de l’OHL, note dans un courriel que la ligue demeure pleinement engagée envers le programme ONSIDE.

Les Knights ne font plus partie du programme officiel

L’équipe de London, actuellement en compétition pour la Coupe Memorial, n’a pas pris contact avec l’organisme Anova, qui avait pourtant offert aux joueurs le programme ONSIDE, selon Allison Preyde, coordonnatrice à la prévention et à l’éducation au sein de l’organisme.

La dernière formation avec eux remonte à 2022. C’est troublant.

M. Sweetland a toutefois indiqué que les Knights bénéficient d’une formation différente par l’intermédiaire du London Abused Women’s Centre, qui n’est pas membre de l’OCRCC, après avoir obtenu l’autorisation de la ligue.

Il a précisé que la décision d’autoriser les Knights de London à se retirer de la formation officielle avait été prise par un ancien commissaire de l’OHL.

Le directeur général adjoint des Knights n’a pas souhaité faire de commentaires.

Avec les informations de Kate Dubinski de CBC