Des militants libéraux de l'Est du Québec saluent la victoire de Pablo Rodriguez dans la course à la chefferie du Parti libéral du Québec (PLQ). Mais avec actuellement un seul siège en dehors de la grande région de Montréal, ils soutiennent que le parti devra reconnecter avec les régions s'il souhaite gouverner dès 2026.

Un texte d’Étienne Perreault

Pablo Rodriguez a été élu avec 52,7 % des points, une victoire serrée au deuxième tour face à Charles Milliard, qui en a récolté 47,7 %.

Michel Marin, organisateur régional pour le PLQ dans le Nord et l'Est du Québec, croit que le nouveau chef a réussi à obtenir le soutien de militants libéraux en région.

En raison des règles de scrutin, il assure que Pablo Rodriguez n'aurait pas été en mesure de gagner sans un appui en dehors des grands centres.

Avec le système de votation [...] à 3000 points par comté, un comté en Gaspésie ou sur la Côte-Nord valait autant de points qu'un comté à Laval, donc je ne peux pas dire que Pablo Rodriguez a été élu par Montréal.

Michel Marin était en 2022 candidat du PLQ dans la circonscription de Gaspé (Photo d'archives).

Photo : Parti libéral du Québec

Rejoindre les régions

Reste maintenant à convaincre les électeurs des régions de voter pour eux en 2026, alors que beaucoup ont délaissé le Parti libéral dans les dernières années.

Depuis 2018, les libéraux n’ont obtenu aucun siège au Bas-Saint-Laurent, en Gaspésie ou sur la Côte-Nord.

M. Rodriguez, jusqu'à tout récemment, était ministre sous le gouvernement de Justin Trudeau et a toujours représenté la circonscription montréalaise d’Honoré-Mercier.

Mais selon Christian Cyr, président du PLQ pour la région de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, le nouveau chef saura rejoindre les électeurs de l’Est du Québec.

Christian Cyr était candidat du Parti libéral du Québec dans la circonscription de Bonaventure en 2022 (Photo d'archives).

Photo : Parti libéral du Québec

C'est une personne très à l'écoute. On l'a vu durant la campagne, il a fait une bonne tournée dans la région en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine, puis les gens ont très apprécié de le rencontrer, avance M. Cyr.

Il a démontré une volonté ferme de reconnecter avec toutes les régions puis les différentes communautés francophones, ajoute-t-il au sujet de M. Rodriguez.

Christian Cyr, qui a donné son appui à M. Rodriguez au début de la campagne, décrit également le nouveau chef comme un rassembleur, qui n’est pas étranger à la réalité régionale et aux enjeux de l’Est du Québec.

Il insiste sur le fait que, pour permettre au parti de rebâtir des liens avec les régions, le PLQ devra retenir les forces libérales qui se sont mobilisées durant la campagne à la chefferie.

Il y a des gens qui sont de retour, on peut dire, dans le giron libéral depuis quelques mois [...]. Comment reconnecter? À mon avis c’est de regrouper toutes ces forces qui ont émergé, insiste-t-il.

La décentralisation au cœur de la stratégie régionale

Christian Cyr considère également que l’objectif de décentralisation, annoncé par Pablo Rodriguez, saura séduire l’électorat de l’Est du Québec.

Il faut plus d'autonomie au Québec. Il y a plus d'une quinzaine de régions qui ont des caractéristiques très différentes [...]. Il faut sortir du mur à mur puis avoir des plans stratégiques pour chacune des régions.

Lors de sa campagne, Pablo Rodriguez a mentionné vouloir tenir des sommets socio-économiques dans les régions au cours des 6 premiers mois de son mandat, afin d'identifier les enjeux propres aux différentes régions et trouver comment régionaliser les services.