Le 1er juillet 1965, dans le calme d’un petit matin provençal, un événement étrange allait inscrire le nom de Valensole, village paisible des Alpes-de-Haute-Provence, dans l’histoire mondiale des observations d’objets volants non identifiés (OVNIS). Ce jour-là, Maurice Masse, un agriculteur réputé pour son sérieux, affirme avoir assisté à une scène que ni les autorités, ni les enquêteurs, ni les ufologues, ni même les sceptiques les plus endurcis n’ont jamais complètement réussi à élucider.
Le cas de Valensole est aujourd’hui considéré comme l’un des témoignages les plus solides et les plus intrigants de ce que l’on appelle les rencontres rapprochées du troisième type. Et pour cause : au-delà du simple “objet étrange dans le ciel”, il est ici question d’une interaction supposée entre un être humain et des entités d’origine inconnue. Un récit qui fascine toujours autant, soixante ans plus tard, et qui s’apprête même à être porté à l’écran.
Une matinée comme les autres – ou presque
Maurice Masse commence sa journée tôt, comme à son habitude. Il est environ 5h45 quand, en se rendant dans son champ de lavande situé non loin de sa ferme, il entend un sifflement aigu, inhabituel, qui attire son attention. En s’approchant, il découvre ce qu’il décrira comme un objet ovoïde, d’environ deux mètres de diamètre, posé au sol sur quatre pieds métalliques.
Mais ce n’est pas tout. À proximité de l’engin, il aperçoit deux êtres humanoïdes, mesurant environ un mètre, à la peau gris pâle, avec de grosses têtes chauves et des yeux en amande. L’un des deux semble examiner les plants de lavande, tandis que l’autre se tourne vers lui. Puis, tout se passe très vite : Maurice Masse dit avoir été paralysé sur place après que l’un des êtres ait pointé un petit objet vers lui – une sorte d’arme ou d’outil ? Il reste ainsi, figé, durant plusieurs minutes. Les deux entités regagnent ensuite leur appareil qui décolle en émettant un bourdonnement sourd.
Lorsqu’il reprend ses esprits, l’objet a disparu. Mais le sol porte encore les marques de l’atterrissage. Masse remarque des traces au sol : quatre empreintes correspondant aux pieds de l’engin, et une végétation littéralement « brûlée » sur une petite surface circulaire.

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Crédits : doomu/iStockUn témoin crédible, une enquête sérieuse
Ce qui donne au cas de Valensole une portée particulière, c’est la personnalité de Maurice Masse lui-même. Agriculteur respecté, ancien résistant durant la Seconde Guerre mondiale, il est décrit par tous ceux qui le connaissent comme quelqu’un de droit, travailleur et sans imagination débordante. Le fait qu’il raconte son histoire sans chercher à attirer l’attention, voire avec un certain embarras, ajoute à la crédibilité de son témoignage.
L’enquête débute rapidement, menée notamment par la Gendarmerie nationale, qui se rend sur les lieux et constate la présence de marques physiques au sol, encore visibles plusieurs semaines plus tard. L’affaire attire aussi l’attention de chercheurs civils, dont le célèbre ufologue Jacques Vallée, et même du GEPAN (le Groupe d’Études des Phénomènes Aérospatiaux Non identifiés, ancêtre du GEIPAN actuel), bien que ce dernier ne soit fondé qu’en 1977.
Les analyses de sol, les témoignages concordants, l’absence d’incohérences dans le récit de Masse et la disparition rapide des anomalies sur la végétation intriguent. L’agriculteur, lui, ne changera jamais sa version. Il refusera, par la suite, la plupart des interviews et se refermera progressivement sur lui-même.
OVNI, hallucination ou canular ?
Comme souvent dans ce type d’affaire, plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer ce que Maurice Masse aurait vu ce matin-là. La plus évidente – et la plus controversée – est bien sûr celle d’une rencontre extraterrestre. C’est celle que privilégient les ufologues, appuyés par la description détaillée de l’objet, des êtres, ainsi que par la nature physique des traces.
Mais d’autres lectures, plus prudentes, circulent. Certains évoquent une hallucination hypnagogique, due à un état de demi-sommeil ou à un trouble neurologique momentané. D’autres parlent d’un canular, même si aucun mobile n’a jamais pu être identifié, et que Masse n’a tiré aucun avantage matériel de son récit – au contraire. Enfin, certains sceptiques proposent une explication technologique : un prototype d’engin militaire secret, peut-être américain, voire soviétique, en pleine Guerre froide. Mais ici encore, rien n’a jamais pu étayer cette piste.
Et il reste un point souvent ignoré : l’impact psychologique sur Maurice Masse. Après l’événement, il change profondément. De nature sociable, il devient taciturne, passe beaucoup de temps seul. Il affirme avoir eu d’étranges rêves pendant plusieurs semaines, et dit avoir parfois ressenti “comme une présence”. S’il s’agissait d’un simple malentendu ou d’un rêve éveillé, pourquoi un tel bouleversement durable ?

Ce que nous dit (encore) le cas de Valensole
Ce qui rend le cas de Valensole si fascinant, même avec le recul, c’est qu’il résiste à toutes les catégories. Il ne s’agit pas seulement d’une « lumière dans le ciel », ni même d’un objet mystérieux vu de loin. Non, ici, un témoin crédible dit avoir vu des êtres, les avoir observés, avoir été paralysé, et avoir assisté à leur départ. Il y a des traces, une enquête, et surtout une absence de gain personnel évident.
En science, l’absence de preuve n’est pas preuve d’absence. Mais l’inverse est aussi vrai : ce n’est pas parce qu’un témoignage est troublant qu’il valide une hypothèse extraordinaire. Pourtant, certains cas, rares, comme celui-ci, continuent de questionner nos certitudes.
Faut-il croire Maurice Masse ? Faut-il rejeter d’emblée ce qu’on ne comprend pas ? Ou faut-il accepter que certaines expériences demeurent inexplicables – au moins temporairement ?
Un mystère bientôt sur grand écran
Preuve que l’intérêt pour cette affaire reste intact : un film inspiré du cas de Valensole sortira en salles le 9 juillet 2025. Réalisé par le cinéaste passionné d’ufologie Dominique Filhol , ce long-métrage entend retracer fidèlement le déroulé des événements, tout en respectant la sensibilité du témoin et de ses proches. Il s’annonce comme une œuvre à la frontière du drame rural, du thriller psychologique et de la science-fiction.
Un moyen de raviver la mémoire collective autour d’un mystère qui, soixante ans plus tard, n’a toujours pas livré tous ses secrets.