Le président-directeur général du port de Sept-Îles Pierre D. Gagnon a tenu jeudi sa dernière assemblée générale annuelle avant son départ à la retraite, après 24 ans en poste. Il a fait le point sur les résultats de 2024 et sur sa vision pour l’avenir du port.

Il souhaite que le port continue d'investir pour des installations axées sur le développement industriel plus durable, comme le minerai de fer à haute pureté, l'aluminium écoresponsable et la transformation des terres rares. Il est d'avis que le port pourrait acheminer jusqu'à 100 millions de tonnes de marchandises d'ici 10 ans.

Pierre D. Gagnon désire que la région soit reconnue comme un pilier de la décarbonation industrielle au Québec.

Pour sa dernière assemblée générale avant son départ pour la retraite, Pierre D. Gagnon a voulu présenter sa vision d'avenir tournée vers la décarbonation du Québec.

Photo : Radio-Canada / Alban Normandin

L’industrie de l’acier produit 10 % de toutes les émissions de la planète, c’est un marché où on peut faire la différence avec le minerai de fer de haute pureté. Ça va être un vecteur fort de développement pour les années à venir, envisage-t-il.

Pour le directeur général de Développement économique Sept-Îles, Paul Lavoie, la santé financière du port de Sept-Îles est un bon indicateur de la santé économique globale de la région.

Il soutient qu'un modèle d'affaires axé sur la diversification des marchés et sur la mise en valeur des produits de la région peut être bénéfique à long terme, surtout dans un contexte d’incertitude à l’endroit des États-Unis comme partenaire économique.

Ce sera une stratégie de miser sur nos forces et ensuite développer de nouveaux produits, de nouveaux marchés. Ça va demeurer payant pour l'avenir, entrevoit-il.

Un nouveau corridor avec le Japon

Avant son départ pour la retraite, Pierre D. Gagnon veut consolider le corridor d’exportation vers le Japon. Il cite le géant métallurgique japonais Nippon Steel qui convoite un partenariat avec Minerai de fer Québec et son projet Kami au nord de Fermont.

Ce projet pourrait se traduire par 10 millions de tonnes de minerai de fer sur les marchés, qui transiteront par Sept-Îles.

Le plus grand défi, explique le président Bernard Lynch, est d'avoir des installations de classe mondiale. Garder ces installations à la fine pointe demande beaucoup de suivi, et coûte beaucoup d’argent, mais il faut toujours être en avance pour de futurs partenaires.

Le président du CA du port de Sept-Îles, Bernard Lynch

Photo : Radio-Canada / Alan Normandin

Des résultats records

On présente un bilan dont on est fiers, guidés par de l’audace et de la détermination. Mais notre plein potentiel n’est pas encore atteint, lance Pierre D. Gagnon.

Une fois de plus, il y a présenté des résultats records. En 2024, 38,5 millions de tonnes de marchandises ont été acheminées vers les marchés internationaux.

Alumine, aluminium, mazout, diesel, gazoline et coke de pétrole : les exportations de la majorité des marchandises ont augmenté, et le chiffre d'affaires a grimpé de 8 % en 2024. Le minerai de fer représente 92 % de ce qui est transité.

Le port de Sept-Îles garde sa deuxième place au palmarès des ports canadiens, après celui de Vancouver.

L'Asie demeure aussi la première destination : 55,9 % des produits transitant par Sept-Îles sont acheminés vers l’Asie, suivie par l’Europe qui reçoit 28,7 %.

Et si la vaste majorité des activités du port sont consacrées au transbordement de matières premières, l'équipe du port de Sept-Îles voit aussi les croisières comme un marché d'avenir.

En tout, 16 600 croisiéristes ont accosté à Sept-Îles l'an dernier, et avec le chantier du nouveau pavillon des croisières. L'administration du port se dit prête à en accueillir davantage.

Pour le remplacement de Pierre D. Gagnon, le conseil d’administration a créé un comité pour recruter un nouveau PDG, et le processus avance selon Bernard Lynch. Il indique que l'administration sera en mesure de faire une annonce à ce sujet dans les prochains mois.

D'après les informations d'Alban Normandin