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La tourbière de Bois-des-Bel à la lisière entre Rivière-du-Loup et Cacouna est un site de recherche unique. On y restaure la tourbe à grande échelle depuis 25 ans, une technologie qui s'exporte de plus en plus.
Lorsqu'on marche sur les petits chemins de bois qui traversent le site de Bois-des-Bel, on a du mal à croire qu’il y a 25 ans, il s’agissait d’un immense champ de récolte de tourbe.
Aujourd'hui, on y croise des parulines, des grenouilles, des canards, des couleuvres et tout un tas d’autres représentants de la faune et de la flore.

«Une tourbière qui a été récoltée n'a plus nécessairement de végétation. Ça prend beaucoup de temps avant qu'elle revienne», reconnait Stéphanie Boudreau, directrice générale de l’Association des producteurs de tourbe horticole du Québec.
Photo : Radio-Canada
Une technologie née à Bois-des-Bel
Pour arriver à cette restauration, le Groupe de recherche en écologie des tourbières (GRET), basé à l’Université Laval, s’est lancé dans la réintroduction à grande échelle de la sphaigne, une mousse dont la décomposition est à l’origine de la formation de tourbe.

Le champ de Bois-des-Bel à Rivière-du-Loup a retrouvé un «aspect naturel» après 25 ans de restauration.
Photo : Radio-Canada / Fabienne Tercaefs
Les opérations ont commencé en 1999 à Bois-des-Bel. On était les premiers du monde à épandre la sphaigne à grande échelle sur une tourbière comme celle-ci, de 10 hectares, explique Line Rochefort, titulaire de la Chaire de recherche en partenariat en restauration des écosystèmes de l'Université Laval et instigatrice du projet.

Line Rochefort est professeure à l'Université Laval et titulaire de la Chaire de recherche en partenariat en restauration des écosystèmes.
Photo : Radio-Canada / Fabienne Tercaefs
Les scientifiques qui ont participé à la restauration de la tourbière ont réintroduit la sphaigne parce que la mousse est un accumulateur de carbone et d’humidité, ce qui permet le retour des écosystèmes, mais aussi la création de nouvelle tourbe.
La nature aurait repris le dessus si l’homme n’était pas intervenu, mais cela aurait pris plus de temps, estime Stéphanie Boudreau, directrice générale de l’Association des producteurs de tourbe horticole du Québec (APTHQ).
On vient donner un coup de pouce à la nature!

Stéphanie Boudreau, directrice générale de l'Association des producteurs de tourbe du Québec
Photo : Radio-Canada / Fabienne Tercaefs
Restaurer ce qui a été détruit
Selon l’APTHQ, 4130 hectares de tourbières ont été utilisés pour la récolte de la tourbe depuis 100 ans uniquement au Bas-Saint-Laurent, soit l’équivalent de près de 5800 terrains de soccer. Environ 40 % de ces terres ne sont plus en production et la grande majorité a été restaurée ou réaménagée.
Les acteurs de l’industrie de la tourbe ont travaillé main dans la main avec les chercheurs sur le projet.
Si la durée d’exploitation d’une tourbière est de 30 à 50 ans, selon l’APTHQ, certaines durent beaucoup plus longtemps. Pour vous donner une idée, on récolte encore sur les terres de ma grand-mère, explique Mélissa Berger, coprésidente et directrice générale des Tourbières Berger de Rivière-du-Loup, dont l’entreprise est familiale.

Mélissa Berger est coprésidente et directrice générale des Tourbières Berger.
Photo : Radio-Canada / Fabienne Tercaefs
Notre rôle comme industrie, c’est de remettre ce que la nature nous a donné.
Une technologie qui s’exporte
Cette technique de réintroduction de la sphaigne à grande échelle a pris de l’ampleur ces dernières années. Line Rochefort estime que près de 10 000 hectares de tourbières ont été restaurés au Canada dans le cadre de 158 projets.
Cette technique de restauration pourrait d'ailleurs être utilisée par d’autres industries. On adapte la technique dans l'industrie pétrolière en Alberta. Ils restaurent maintenant des plateformes de forage. Hydro-Québec est capable d'enlever des routes et d'utiliser notre technique pour restaurer. Tout ça, c'est parti d'ici, de la région de Rivière-du-Loup, ajoute fièrement la professeure.
La technologie pourrait même aider à lutter contre les incendies de forêt, selon Line Rochefort.
La sphaigne retient de 25 à 27 fois son poids sec en eau. Tant qu’à faire des coupe-feux autour des villes et des villages, il faut remouiller nos tourbières en bordure en introduisant la sphaigne.
L’expérience en cours à Bois-des-Bel amène aussi des réflexions sur d’autres modes de restauration, puisque d'autres types de mousses ou de plantes pourraient être utilisés.