NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life® Publicité par Adpathway
« L’océan austral est le moins connu de la Planète et pourtant c’est le plus grand puits de carbone qui existe. » Le médecin et explorateur Jean-Louis Étienne travaille sur un projet océanique qui ne ressemble à aucun autre : Polar POD, un mélange entre une plate-forme océanographique et un phare dérivant. Cet étrange navire, que l'on compare à la Station spatiale internationale, est destiné à étudier une zone océanique encore très méconnue des scientifiques.
Polar POD est conçu pour affronter les « cinquantièmes hurlants » et les vagues les plus hautes de la planète pendant trois ans sans retour à terre. Très rares sont les marins qui traversent cette zone de l'océan austral et Polar POD « est certainement la plus imposante expédition sur laquelle je travaille », annonce l'explorateur lors de sa venue au Forum international de la Météo et du Climat à Paris, le 15 mai dernier.
Jean-Louis ÉtienneJean-Louis Étienne a répondu aux questions des journalistes et des experts scientifiques présents : le projet interpelle, Polar POD ne ressemble à rien d'autres ! L'architecture ressemble à une grue, et non à un bateau. « Pour être stable sous ces latitudes, il faut échapper à la surface, là où on se fait secouer, au niveau des vagues. Pour échapper au passage des vagues, il faut aller chercher la stabilité dans la profondeur. Voilà pourquoi, il fait 100 mètres de hauteur. » La structure de la nacelle est en aluminiumaluminium et la coque extérieure en acieracier spécial pour encaisser les plus violentes tempêtes. Le poids total est de 1 800 tonnes en charge.
Un satellite en orbite autour de l’Antarctique
« L'idée du navire vertical existe déjà. Un navire américain, le Flip, a déjà été conçu comme ça pour l'US Navy pendant la guerre froide. » Le chantier de constructionconstruction a débuté fin 2022 en France sous la direction de l'Ifremer, après la difficile recherche de financements : « chercher de l'argentargent, c'est aussi ingrat que l'autostop ! Vous voyez les voituresvoitures passer et de temps en temps il y en a un qui s'arrête, c'est ça les partenaires ! », comme la Macif qui s'est associée au projet.
Ce navire étonnant devra ensuite se lancer en pleine mer, avec des scientifiques à bord : « on nous a demandé de faire l'étude du mal de mer, et c'est beaucoup plus stable qu'un bateau ». Polar POD, c'est un peu « l'ISSISS des océans, c'est une station océanographique internationale. Il va être en orbite autour de l'Antarctique, c'est en fait un satellite de l'Antarctique !, estime l'explorateur. Le navire fera deux fois le tour de l'océan en trois ans, mais personne ne va rester trois ans à bord, des relais d'équipage vont se faire tous les deux mois. Il y aura sept personnes à bord : trois marins, quatre ingénieurs, et une personne en plus pourra être invitée ».
Comment change-t-on d'équipage en pleine mer ? « On a construit un bateau, Persévérance, c'est lui qui va faire le trajet entre la côte et le Polar POD en mer. On a investi beaucoup sur Persévérance pour rejeter de très faibles émissionsémissions : la majorité des émissions de dioxyde d'azoteazote sont recapturées. Persévérance consomme une tonne par jour de fioulfioul, 0,5 tonne sous voiles, là où d'autres navires similaires consomment 25 tonnes de fioul par jour. De même, il y aura juste sept personnes là où d'autres ont un équipage de 14 à 20 personnes, avec donc une consommation importante. »
Les eaux australes absorbent 50 % du CO2
Mais quel l'objectif exact de cette traversée dans une mer aussi hostile ? « Nous allons étudier les échanges entre l'atmosphèreatmosphère et l’océan avec des mesures du CO2 dans l'airair et dans l'eau », car ce sont en effet ces échanges qui régulent le climatclimat terrestre. « L'océan capte et stocke 93 % de l'excès de chaleurchaleur sur Terre, alors que l'air ne stocke pas, il déplace juste. » Bien qu'elles ne couvrent qu'environ 30 % de la surface de l'océan, les eaux australes seraient responsables d'environ 50 % de l'absorptionabsorption de CO2 d'origine anthropique (humaine).
La biodiversitébiodiversité sera aussi étudiée. « le Polar POD n'a pas de motorisation et sera donc silencieux, ce qui nous permettra de mettre des micros sous l'eau et de faire l'inventaire de la faunefaune. » Le moteur principal n'est rien d'autre que le courant et le ventvent, notamment grâce aux éolienneséoliennes. En plus du planctonplancton qui fera l'objet d'une étude constante, les polluants seront aussi analysés comme les microplastiques, les pesticidespesticides, ou encore les métauxmétaux lourds. Les données seront accessibles à tous et les scientifiques à bord seront totalement libres, sans contraintes venant des partenaires.
Le projet Polar POD en version animée, afin de mieux comprendre son fonctionnement. © Polar POD, CNRS
Pour mener à bien ce projet complètement fou, mais tellement indispensable, qui a débuté il y a 15 ans et qui a connu plusieurs difficultés, Jean-Louis Étienne insiste : « J'ai appris à ne pas abandonner. »
En attendant le lancement officiel de Polar POD dans l'océan austral d'ici 2027, le bateau Persévérance sera présenté en avant-première à Nice lors de la conférence des Nations unies sur les océans.