La zone photiquezone photique : c'est ainsi que les scientifiques appellent la couche de notre océan exposée à la lumièrelumière. C'est assez naturellement là que l'on trouve 90 % de la vie marine. Un chiffre qui aide à comprendre qu'une modification de la structure de cette zone photique aurait de quoi inquiéter. Or, c'est justement ce que des chercheurs de l'université et du Laboratoire marin de Plymouth (Royaume-Uni) notent dans une étude publiée dans la revue Global Change Biology.

Les données ne laissent aucune place au doute

Ils ont analysé des données satellitaires et développé un algorithme capable de mesurer la lumière dans l'eau de mer. Ils ont également travaillé avec des modèles d'irradiance pour examiner les changements spécifiques susceptibles d'affecter les espèces marines. Le tout leur a permis de montrer que plus d'un cinquième des océans mondiaux - soit 20 % environ et une surface de l'ordre de plus de 75 millions de kilomètres carrés - s'est assombri au cours des deux dernières décennies. Que ce soit dans les régions côtières ou en haute mer.

Les chercheurs rapportent aussi que plus de 9 % de l'océan ont vu la profondeur de leur zone photique diminuer de plus de 50 mètres. Et presque 3 % de plus de 100 mètres, avec des modifications marquées autour de l'Arctique et de l'Antarctique, les régions de la Planète qui subissent le plus durement les effets du réchauffement climatique.

Quelles causes pour quelles conséquences ?

Faut-il y voir un lien de cause à effet ? Pour l'heure, les scientifiques restent prudents à ce sujet. Ils avancent tout de même quelques pistes qui pourraient expliquer cet assombrissement de l'océan. Une combinaison de charges en nutrimentsnutriments, en matièresmatières organiques et en sédiments qui grimpent près des côtes du fait du ruissellement agricole et de l'augmentation des précipitations. Pour la haute mer, ils pensent plus à des facteurs tels que les modifications de la dynamique de la prolifération des alguesalgues et les variations de la température de surface.

« Ce qui est certain, c'est que tout cela réduit la quantité d'océans disponible pour les animaux qui dépendent de la lumière pour leur survie et leur reproduction. Mais ce n'est pas tout. Nous devons également compter sur l'océan et ses zones photiques pour l'airair que nous respirons, les poissonspoissons que nous consommons, notre capacité à lutter contre le changement climatiquechangement climatique et la santé et le bien-être général de la planète. Voilà pourquoi nos conclusions constituent une réelle source d'inquiétude », conclut Thomas Davies, professeur associé en conservation marine, dans un communiqué de l’université de Plymouth.