Les syndicats du personnel professionnel et de soutien dénoncent l'abolition de 16 postes au Cégep de Sainte-Foy. L’établissement pointe du doigt les compressions budgétaires imposées par Québec pour expliquer ces coupes.

Selon le Syndicat des professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), onze postes de professionnels sont touchés par ces coupures. Les employés occupaient les rôles de sexologue, de psychologue, de conseillère pédagogique et de conseillère en orientation. La CSN dénombre de son côté cinq postes de soutien coupés.

«Ça a eu l'effet d'une bombe. On est consterné. On est en colère. Évidemment, au premier niveau, contre le gouvernement qui est en place qui décide de couper, encore une fois, au niveau de l'enseignement supérieur. Ça a des retombées locales, chez nous, importantes. [...] Il y a beaucoup de services directs aux étudiants qui sont impactés», déplore Jacques Bigaouette, président du syndicat local des professionnels du Cégep de Sainte-Foy et psychologue.

Le SPGQ critique fortement ces abolitions de postes.  Il est inévitable que les services aux étudiants et aux entreprises soient réduits [...]. Avec cette décision, la ministre va nuire aux objectifs du gouvernement, tant en termes de diplomation que d’aide aux entreprises dans une période économique particulièrement incertaine , s’indigne son président Guillaume Bouvrette, dans un communiqué.

Le syndicat dit aussi s'inquiéter pour le bien-être des employés qui continuent de travailler au cégep, et craint notamment des épuisements.  Non, nos membres ne peuvent pas faire plus avec moins, ils sont au bout du rouleau. Ils sont déjà en surcharge , poursuit M. Bouvrette.

Cinq postes abolis chez le personnel de soutien

Quant aux cinq postes de soutien abolis, quatre toucheraient la direction des ressources matérielles, selon la CSN. Je m’inquiète pour la désuétude et le coût d’entretien des bâtiments du cégep , craint Maude Moe Thibodeau, la présidente du syndicat du personnel de soutien du Cégep Sainte-Foy, dans une déclaration écrite.

En coupant dans les employés manuels qui font la maintenance, on va agir en réaction avec des sous-traitants plutôt qu’en prévention. Au final ça va entraîner des coûts supplémentaires, c’est contre-productif , s’indigne-t-elle.

Selon la CSN, le cégep aurait aussi mis sur pause des projets en cours, en plus de ne pas remplacer certains employés absents à court et moyen terme . 

Le cégep blâme Québec

Dans une réponse écrite, le cégep de Sainte-Foy rappelle que le manque à gagner dans le réseau collégial est évalué à 151 millions $ par la Fédération des cégeps. 

Dans le contexte actuel où le gouvernement s’est doté d’un plan de retour à l’équilibre budgétaire d’ici 2029 2030, on doit tous faire un effort, déclarait le cabinet de la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, en mai.

Or, c’est cet effort budgétaire qui aurait mené aux abolitions de postes, soutient le cégep de Sainte-Foy, qui décrit le contexte actuel comme étant très difficile , marqué par le gel de recrutement, le plafond sur les investissements [et] la limitation des heures rémunérées .

La ministre de l'Enseignement supérieur, Pascale Déry (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

Après analyse, en plus de couper dans plusieurs de ses budgets, c’est avec regret que le Cégep a dû annoncer le non-renouvellement de certains projets spécifiques qui se terminaient le 30 juin 2025 et abolir certains postes demeurés vacants en raison du gel de recrutement , écrit un porte-parole.

Les différentes mesures imposées par le gouvernement ont assurément des impacts importants sur les membres du personnel et sur l’ensemble des activités, y compris certains services directs aux étudiantes et étudiants, ainsi que les activités périscolaires et parascolaires , conclut-il.

À noter qu'un autre cégep de la région est touché par les suppressions de postes. Selon le SPGQ, trois postes professionnels auraient été abolis au cégep de Thetford.

Avec la collaboration de Guylaine Bussière