NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life® Publicité par Adpathway
Pour de nombreux jeunes de la communauté LGBTQ+ des régions rurales du Nord de l’Ontario, l’émancipation passe souvent par un départ vers les grands centres urbains comme Toronto, Montréal ou Ottawa. C’est autour de cette réalité que s’articule la pièce Nickel City Fifs d’Alex Tétreault, dramaturge franco-sudburois.
En ce Mois de la Fierté, Alex Tétreault conclut la tournée de sa pièce Nickel City Fifs, jeudi à Hearst, dans le Nord de l’Ontario.

La pièce regorge également de références culturelles sudburoises, et le personnage de gauche caricature notamment denise truax.
Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot
On y suit Tristan, un homme de Sudbury, incarné par Simon Rys-Landry, qui débarque au Bar Zigs—le seul bar gai du Nord de l’Ontario. Tiraillé par ses doutes, il remet en question son orientation sexuelle et se demande s’il doit, lui aussi, quitter la région pour Toronto. Une idée vivement rejetée par les autres habitués du bar, qui hérissent comme de vieux chats enragés à la simple évocation du mot Toronto dans sa conversation.

Deux hommes sont dans une chambre à coucher avec un lit à la verticale, un clin d’œil au classique québécois La Petite Vie.
Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot
Pour Michel Gervais, un des comédiens de la pièce, vivre son homosexualité en région rurale a été intimidant et épeurant.
Le natif du Nipissing se souvient avoir senti, tout comme ses amis, que la seule option était de devoir se retrouver dans les grands centres.
Je suis parti pour Toronto pour un petit cinq ans avant de revenir à Sturgeon Falls, explique-t-il.
Un message qui trouve un écho tout particulier chez Valérie Picard, directrice générale et artistique du projet. Elle évoque avec émotion un ami d’enfance de Hearst, ouvertement gai, qui a subi toute sa jeunesse des violences physiques et verbales. L’exil vers Toronto s’est imposé à lui comme une nécessité, confie-t-elle.
Dans une petite ville, il n’y a pas d’anonymat, pas vraiment de vie privée. Les rumeurs circulent vite et ce n’est pas l’idéal quand tu es en train d’explorer ton identité, de comprendre qui tu es vraiment , ajoute-t-elle.
Alex Tétreault, l’auteur de la pièce, explique l’importance de cette tournée en région. Il dit avoir rencontré à Kapuskasing et à Timmins des communautés rurales énormément accueillantes, ouvertes.

La pièce «Nickel City Fifs» a fait escale à Timmins durant la Semaine de la Fierté de la ville.
Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot
Mylène Nolet faisait partie des spectateurs mardi à Timmins. Elle affirme avoir particulièrement apprécié l’écriture de la pièce qui l’a fait rire aux éclats.
Elle était accompagnée d’amis membres de la communauté LGBTQ+ qui ont qualifié le spectacle de rafraîchissant.
Un dernier arrêt dans un endroit mythique
Jeudi, la tournée de Nickel City Fifs fera son dernier arrêt à Hearst, non pas dans la salle habituelle du Conseil des arts, mais au bar du Companion. Un choix pleinement assumé par Valérie Picard, directrice artistique du Conseil des arts de Hearst.
En discutant avec Alex [Tétreault], on a appris que la pièce avait été présentée au Bar Zigs, un bar gai de Sudbury. L’ambiance de bar fait partie intégrante de la mise en scène, explique-t-elle.
Bien que la production puisse s’adapter à différents lieux, elle a été pensée dès le départ pour des environnements non théâtraux.

Dans sa mise en scène, Alex Tétreault utilise des godes, les plaçant de manière évidente dans plusieurs scènes.
Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot
On voulait respecter la vision artistique le plus fidèlement possible , précise-t-elle. Les propriétaires du Companion, partenaires de longue date, ont accepté avec enthousiasme d’accueillir la représentation, ajoute-t-elle.
Quand on a joué au Zigs, l’ambiance ressemblait pas mal à ce qu’on retrouvera au bar du Companion, raconte Alex Tetreault, l'auteur.
Le public était assis sur un mélange éclectique de chaises récupérées d’un vieil hôtel démoli; des tabourets pas très confortables, dans un bar où toutes les surfaces étaient un peu collantes, explique-t-il.
Ce désordre, dit-il, ajoutait une dimension particulière à l’expérience.
Il y a un cachet, une valeur ajoutée que ce type de lieu apporte à la pièce. Je suis vraiment emballé à l’idée de recréer cette atmosphère-là à Hearst.
Hearst, une communauté plus accueillante
Hearst a bien changé depuis l’époque où l’ami de Valérie Picard a dû s’exiler vers Toronto pour vivre pleinement son homosexualité. C’est d’ailleurs lui qui a inspiré la création du Cabaret queer, qui tiendra sa troisième édition ce samedi.
La soirée du Cabaret Queer sera animée par la drag queen Jenna Seppa, connu sous le nom de Michel Gervais et également comédien dans la pièce Nickel City Fifs. Ils seront accompagnés par la troupe Sudbury burlesque.

Depuis quelques années, le Conseil des Arts de Hearst s’est donné pour mission d’intégrer la diversité à sa programmation.
Photo : Radio-Canada / Francis Bouchard
Depuis plusieurs années, le Conseil des arts de Hearst s’est officiellement donné pour mission d’encourager et de faire rayonner le travail des artistes de la diversité, qu’elle soit culturelle, sexuelle ou de genre.
Valérie Picard se souvient de l’effervescence entourant la première édition du Cabaret queer.
Des gens avaient fait la route depuis Thunder Bay, Longlac, Sault-Sainte-Marie, Timmins et Kapuskasing pour y assister, souligne-t-elle.

Grâce au Cabaret Queer de Hearst, Zachary Bolduc, un jeune homme originaire de la région, a pu s’épanouir dans l’art de la drag.
Photo : Avec la permission de Zackary Bolduc
Zackary Bolduc, un jeune de Hearst qui a défilé en drag queen lors d’une édition précédente, dit avoir vu l’impact direct du cabaret.
Selon lui, bien que la mentalité religieuse soit encore bien ancrée pour certains, ça ne veut pas dire nécessairement qu’on est obligé de se cacher.
Avec l’arrivée du Cabaret Queer, qui a comblé un vide événementiel, Zackary Bolduc a vu des barrières tomber dans sa région natale. Il est fier de constater où Hearst en est en ce moment comparé à il y a dix ans. Ça s’est beaucoup amélioré.