Une nouvelle alliance verra le jour d’ici l’automne entre la MRC de la Côte-de-Gaspé et les villes de Lévis, Saguenay et de Sorel-Tracy pour obtenir de futurs contrats maritimes dans le cadre de la Stratégie navale canadienne.

Les discussions sont en cours depuis plusieurs mois déjà, confirme le directeur général de la MRC de La Côte-de-Gaspé, Bruno Bernatchez.

D’ici l’automne, il y aura une annonce officielle qui sera sûrement faite. Il reste des petits détails à régler avec nos partenaires. Il faut prendre le temps de s’entendre sur le rôle de chacun, mais ça avance très positivement, dit Bruno Bernatchez.

Correctif : Une version précédente de ce texte indiquait que la nouvelle alliance incluait le Chantier naval Davie et le Chantier naval de Forillon, mais l'alliance est plutôt entre la MRC de la Côte-de-Gaspé et les villes de Lévis, Sorel-Tracy et Saguenay.

On travaille avec trois autres régions au Québec pour promouvoir l’industrie navale au Québec et faire en sorte que les contrats n’aient pas tout dans les Maritimes ou en Colombie-Britannique ou en Ontario, mais que le Québec puisse avoir sa part du gâteau dans cette grande stratégie-là, ajoute-t-il.

Le directeur général de la MRC de La Côte-de-Gaspé, Bruno Bernatchez. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Martin Toulgoat

En mars 2023, Ottawa a confirmé que le Chantier naval Davie était ajouté à la Stratégie nationale de construction navale. Un contrat de 3,25 G$ a été accordé en mars au chantier pour la construction d’un brise-glace polaire.

La stratégie est déjà en marche. C’est juste que les appels à projets ne sont pas tous faits. Il y a eu des contrats accordés, mais là, les plus gros s’en viennent.

Selon lui, les retombées économiques pourraient être très importantes pour la Gaspésie, mais aussi pour Saguenay et Sorel-Tracy, qui ont des entreprises et des parcs industriels avec des entreprises qui fournissent des services et des biens aux chantiers navals Davie à Lévis et Forillon à Gaspé.

Des travailleurs au Chantier naval Forillon à Gaspé. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / CBC

Au départ, on voyait un intérêt sur le plan local. Après des discussions avec des gens du Chantier naval Forillon, on s’est rendu compte que les retombées peuvent être vraiment importantes, dit Bruno Bernatchez, précisant que le gouvernement du Québec surveille la démarche.

Il y a des éléments plus nationaux et plus communs. Pensons à la formation de la main-d'œuvre, au recrutement, ce sont des choses qui peuvent se faire en collaboration avec les autres régions du Québec.

Miser sur les sous-marins

Dans le cadre de cette alliance, un conseiller en diversification économique à la MRC de La Côte-de-Gaspé s’est même rendu aux États-Unis à la fin avril pour visiter une entreprise spécialisée en sous-marins.

Un sous-marin dans l'Arctique (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld

Ce qu’on veut, c’est positionner la MRC de La Côte-de-Gaspé, le secteur de la baie de Gaspé comme étant un pôle potentiel pour l’établissement d’une entreprise qui s’occuperait de l’entretien de sous-marins et de la flotte de l’armée canadienne, précise Bruno Bernatchez.

On a un conseiller en diversification d’entreprises qui a participé à une mission commerciale avec Naval Québec sur la côte est américaine, qui a entre autres visité un site où ils font l’entretien des sous-marins de l’armée américaine.

La MRC souhaite attirer une entreprise qui pourrait souhaiter s’implanter ici, alors que la Stratégie navale canadienne prévoit la construction d’environ 12 nouveaux sous-marins.

C’est une nouvelle flotte qui débarque et si on veut faire l’entretien d’une façon régulière, ça prend plus qu’un site pour le faire, estime Bruno Bernatchez.

Un sous-marin qui opère une année nécessite environ deux années d’entretien. C’est plus souvent en entretien qu’en opération, donc c’est pour ça qu’on croit à ajouter un site et on considère que la baie de Gaspé serait stratégiquement positionnée pour ça.

Il croit que des entreprises canadiennes ou américaines pourraient être intéressées, mais précise que les discussions en sont encore à un stade très préliminaire.

C’est encore très, très préliminaire pour l’instant, c’est juste des salutations et des prises de connaissance. D’ici la fin de l’année, probablement que les discussions vont avoir lieu de manière un peu plus formelle.

On commence les discussions et on sait qu’on ne sera pas les seuls à courtiser les entreprises, donc c’est pour ça qu’il faut quand même débuter assez tôt, ajoute-t-il.