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Une mère en jeûne et exige des fouilles pour retrouver les restes de sa fille

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Michele Bear, une mère de la nation Dakota de Standing Buffalo, entame une grève de la faim pour exiger que des recherches soient menées à la décharge de Regina, où elle croit que les restes de sa fille Richele se trouvent depuis 2013. Bien que le meurtrier ait été condamné, le corps de Richele n’a jamais été retrouvé — un vide que Michele refuse d’accepter en silence.

Clayton Eichler a été reconnu coupable des meurtres au deuxième degré de Richele Bear, 23 ans, et de Kelly Goforth, 21 ans. Il purge actuellement une peine de prison à vie pour ces crimes commis en 2013.

Le corps de Kelly Goforth a été découvert dans une benne à ordures. Celui de Richele, quant à lui, n’a jamais été retrouvé. Michele Bear affirme qu’on lui a dit que sa fille aurait probablement été placée dans une benne, puis transportée au site d’enfouissement de Regina.

Elle ne comprend pas pourquoi aucune recherche n’est entreprise pour tenter de la retrouver.

Michele Bear avait déjà demandé que des fouilles soient menées à la décharge. Mardi, elle a commencé à camper à l’entrée du site et entamé une grève de la faim qu’elle entend poursuivre aussi longtemps qu’il le faudra.

Je veux que la ville de Regina comprenne que ma fille est ici , a-t-elle confié jeudi, lors d’une entrevue, au troisième jour de son jeûne.

En 2016, lors de la comparution de Clayton Eichler devant la cour de Regina, les proches de Richele ont cherché à savoir où se trouvait le corps, mais il a affirmé ne pas en avoir connaissance.

Il y a trois ans, les enquêteurs qui travaillaient sur son dossier m’ont dit qu’il y avait une forte probabilité qu’elle se soit retrouvée au dépotoir de la ville de Regina.

La police promet de suivre toutes les pistes

Le Service de police de Regina a refusé de répondre à une demande d’entrevue, mais a assuré dans un communiqué qu’il explorera toutes les pistes et informations pouvant aider à retrouver les restes de Richele.

Nous souhaitons préciser qu’à ce jour, aucune preuve ne confirme l’emplacement de ses restes , indique le communiqué.

Les policiers, dont le responsable du programme d’aide aux victimes, rencontrent Michele deux fois par jour — une fois en journée et une fois en soirée — pour veiller à sa sécurité , ont ajouté les autorités.

Le Service de police de Regina maintient une relation de longue date avec Mme Bear et continuera de garder un dialogue ouvert avec elle.

Une mère pointe du doigt la photo de sa fille sur un tableau es personnes disparues de la Saskatchewan.

Michele Bear indique qu'elle poursuivra son action « aussi longtemps qu'il le faudra ».

Photo : Radio-Canada / Darla Ponace/CBC

Des recherches fructueuses dans les décharges

Les recherches de restes de femmes disparues dans les décharges ont porté leurs fruits ces dernières années.

L’an dernier, la police de Saskatoon a retrouvé les restes de Mackenzie Trottier après trois mois de recherches dans la décharge municipale. Cette jeune femme de 22 ans avait disparu en décembre 2020.

Bien que le suspect de cette affaire soit décédé d’une surdose, une enquête menée sur son téléphone avait révélé des recherches en ligne concernant les horaires de ramassage des ordures au moment de la disparition de la jeune fille.

Ce sont les données GPS des camions-poubelles qui ont permis aux enquêteurs de déterminer un emplacement précis à explorer dans le dépotoir.

Plus tôt cette année, les restes de deux femmes autochtones, Morgan Harris et Marcedes Myran, ont été découverts dans une décharge près de Winnipeg.

Ces femmes étaient victimes d’un tueur en série dont les actes avaient été filmés par des caméras de surveillance.

La mobilisation des familles a fait de cette recherche un enjeu politique majeur lors de l’élection provinciale de 2023, aboutissant à la réalisation des fouilles après la victoire du NPD au Manitoba.

Michele Bear craint que sa fille ne soit pas la seule à avoir disparu pour finir dans une décharge.

J'ai simplement peur que ces gens se rendent compte que la Ville de Regina ne va pas chercher les femmes dans les poubelles et qu’ils continuent de les y jeter, déplore Michele Bear.

Voilà ce qui me fait peur.

Avec les informations de Spray Hannah et Darla Ponace

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